Virgin quasi condamné, avant même l'examen des offres de reprise

  • Des personnes passent devant un magasin Virgin, le 7 janvier 2013 à Nice
    Des personnes passent devant un magasin Virgin, le 7 janvier 2013 à Nice AFP/Archives - Valery Hache
  • Des salariés de Virgin Megastore Strasbourg exposent, le 18 mai 2013, les produits cassés et abîmés après trois journées de destockage massif
    Des salariés de Virgin Megastore Strasbourg exposent, le 18 mai 2013, les produits cassés et abîmés après trois journées de destockage massif AFP/Archives - Frederick Florin
  • Des centaines de salariés de Virgin Megastore manifestent le 30 avril 2013 à Paris, sur les Champs-Elysées
    Des centaines de salariés de Virgin Megastore manifestent le 30 avril 2013 à Paris, sur les Champs-Elysées AFP/Archives - Francois Guillot
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AFP

Le tribunal de commerce de Paris doit examiner jeudi les offres de reprises de Virgin, en redressement judiciaire depuis décembre, mais l'espoir de sauver l'enseigne de distribution culturelle est quasi nul, après le retrait du principal repreneur.

Le tribunal devrait rendre sa décision d'ici deux semaines, scellant définitivement le sort de Virgin. La menace pèse désormais d'un plan social de grande ampleur pour ses 960 salariés.

Vendredi, Rougier et Plé, société d'arts créatifs qui proposait de reprendre 11 des 26 magasins Virgin, a retiré son offre, selon l'intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et Sud) du groupe.

Selon les syndicats, qui précisent que le patron de Rougier et Plé a appelé directement le secrétaire du comité d'entreprise, Guy Olharan (CGT), l'entreprise n'a pas réussi à négocier avec les bailleurs des magasins qu'elle souhaitait reprendre et a donc "rendu les armes".

Ils soulignent que la société d'arts créatifs était la seule candidate à la reprise de la licence, ce qui fait, disent-ils, que "Virgin est mort" officiellement vendredi.

Plusieurs analystes estiment que plus de la moitié des salariés vont, quoi qu'il arrive, se retrouver sur le carreau.

Selon les syndicats, parmi les offres déposées figurent une offre du spécialiste des loisirs créatifs Cultura portant sur deux magasins, Avignon (17 postes) et Marseille (35 postes), et une de Vivarte (groupe multi-enseignes de prêt-à-porter et chaussures) portant sur 10 sites et proposant 173 postes dans l'activité vente textile.

Au total, 225 postes sont donc concernés, mais certains dans des activités très éloignées de celles des employés de Virgin, pointent les syndicats.

Aucune offre ne propose de reprendre le coûteux magasin sur les Champs-Elysées (184 salariés), vaisseau amiral du groupe.

Une source proche du dossier pointe du doigt "l'irresponsabilité et le manque de souplesse des bailleurs" qui ont refusé de négocier avec plusieurs éventuels repreneurs, aussi bien sur le montant des loyers que sur la réduction des superficies.

Cela a été notamment le cas pour le "Virgin de Bayonne, qui intéressait Leclerc, mais dont les bailleurs n'ont pas voulu réduire la surface de moitié comme il était demandé".

Déstockage massif

"Pour Rougier, les bailleurs ont bloqué la reprise de 9 des 11 magasins. Quant à Cultura, il aurait été intéressé par davantage de magasins, mais là encore les bailleurs, la plupart étant des grands groupes, n'ont rien voulu lâcher", indique cette source.

Contactée par l'AFP, la direction de Virgin a indiqué qu'elle "refus(ait) de se prononcer tant que le tribunal n'a pas statué".

Elle a en revanche annoncé vendredi que le budget du plan social à venir avait été doublé à 5 millions d'euros, dont un million provenant de l'actionnaire principal Butler Capital Partners, contre 2,5 millions auparavant.

Pour les syndicats, qui appellent les salariés à se mobiliser jeudi à 10H00 devant le magasin des Champs-Elysées puis devant le tribunal, ce financement est insuffisant.

Comme d'autres acteurs du secteur, Virgin Megastore a souffert de l'effondrement des marchés physiques du disque, du DVD et du livre et de la concurrence d'internet.

Dans plusieurs magasins parisiens de l'enseigne, on ne montrait guère lundi d'espoir d'une poursuite de l'activité. Sur les Grands Boulevards et à Barbès, plusieurs rayons étaient d'ailleurs déjà quasi-vides.

Un déstockage massif avec des réductions allant jusqu'à -60% sur l'électronique ou les CD/DVD a été organisé la semaine dernière, dans des conditions dénoncées par les syndicats. "Les caissières et vendeurs se sont fait à moitié agresser (...) C'était tellement l'émeute qu'ils ont dû arrêter", a affirmé Sylvain Alias (Sud).

La présidente de Virgin, Christine Mondollot, a assuré de son côté à l'AFP que tout était "resté sous contrôle".

Source : AFP

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