Armada de Rouen: les premiers navires arrivent

Les premiers navires de l'Armada de Rouen ont commencé à accueillir le public jeudi, à l'image du géant russe Kruzenshtern, au premier jour de ce rassemblement de grands bateaux organisé tous les cinq ans et qui doit attirer des millions de curieux jusqu'au 16 juin.

Si la flotte de 31 grands voiliers ne devait être au complet que vendredi, plusieurs milliers de personnes se sont déjà pressées sur les quais, encore clairsemés, de la Seine à Rouen pour admirer notamment le Kruzenshtern, l'une des stars de cette 6e édition de la manifestation.

La venue du quatre-mâts russe, l'un des plus grands voiliers au monde avec ses 115 mètres de long et ses mâts culminant à 51 mètres, est "une grande première", a relevé Patrick Herr, président de l'association organisatrice et fondateur de l'événement.

"On a creusé le chenal, on a fait retendre des lignes à haute tension. Heureusement le pont de Tancarville a été remis en état et a gagné 30 cm de hauteur, il a pu passer. Il est passé à quelques centimètres des ponts sur la Seine. On a tremblé avec la crue : on a eu peur que ça ne passe pas", a-t-il indiqué à l'AFP.

Vassilig Bradulin, lieutenant du navire déjà remarqué lors du dernier grand rassemblement de voiliers en France à Brest en 2012, confirme. "Ca a été très difficile. On a presque attendu une journée que le niveau d'eau baisse. Mais heureusement le pilote de Rouen nous a bien aidés", explique cet officier âgé de 21 ans et qui se dit "très amoureux" de ce rutilant voilier école, vieux de 87 ans et qui embarque 60 marins et 118 élèves.

Pascale Jager, une Lensoise de 54 ans venue avec son mari, n'aurait manqué pour rien au monde cette visite.

"Aujourd'hui, pas besoin d'attendre pendant une demi-heure pour visiter les bateaux. Les jours de grande affluence il faut renoncer à certaines visites tellement il y a de monde", confie en habituée Mme Jager.

"On a pu visiter la chapelle orthodoxe du bateau. Et puis j'aime les détails techniques. Celui-là par exemple est équipé de boussoles sur les bômes", s'enthousiame son époux, Claude.

En attendant le Belem

Douze des 31 grands voiliers étaient à quai jeudi et les autres étaient attendus dans la soirée, nouvelles spectaculaires levées du pont de Rouen à la clé.

Certains bateaux, comme le Belem (France) ou le Santa Maria Manuela (Portugal), n'ouvriront ainsi au public que vendredi.

"Je pensais qu'il y aurait plus de bateaux. En fait aujourd'hui c'est très limité. Mais ce qui est bien c'est que c'est fluide alors que ce week-end ça va être l'enfer", note Jérôme Guyot, 45 ans, Parisien habitué de l'Armada et venu avec un matériel photo digne d'un professionnel.

Parmi les autres bateaux stars de la journée figurait jeudi le Marité, avec ses mâts en bois - la plupart de ces grands voiliers ont des gréements en acier -, très apprécié des visiteurs.

"Tous les bateaux ne sont pas encore là. Et cette 6e édition s'annonce déjà un grand succès", a estimé Frédéric Sanchez, président PS de l'agglomération, de passage sur les quais, promettant déjà une 7e édition dans cinq ans.

Manifestation gratuite, l'Armada affiche un budget de 10 millions d'euros, financé au tiers par les collectivités locales.

Une cinquantaine de salariés de la raffinerie en cours de fermeture Petroplus, basée à Petit-Couronne dans l'agglomération rouennaise, ont selon la police déversé à la mi journée de faux billets et des tracts depuis un pont surplombant les bateaux.

L'Armada s'achèvera le 16 juin avec la parade des voiliers tout au long des 120 km des méandres de la Seine jusqu'à la mer. Plusieurs millions de visiteurs sont annoncés d'ici là.

Source : AFP