Le flamenco séduit la France

  • La danseuse espagnole Eva Yerbabuena sur scène à l'opéra de Sydney, le 23 janvier 2007
    La danseuse espagnole Eva Yerbabuena sur scène à l'opéra de Sydney, le 23 janvier 2007 AFP - Anoek de Groot
  • Le guitariste flamenco Jose Fernandez Torrez, sur la scène du Cirque d'Hiver, le 27 mars 2006 Le guitariste flamenco Jose Fernandez Torrez, sur la scène du Cirque d'Hiver, le 27 mars 2006
    Le guitariste flamenco Jose Fernandez Torrez, sur la scène du Cirque d'Hiver, le 27 mars 2006 AFP - Sebastien Berda
  • La danseuse flamenco Maria Pages participe au Festival de Flamenco de Londres en 2008 La danseuse flamenco Maria Pages participe au Festival de Flamenco de Londres en 2008
    La danseuse flamenco Maria Pages participe au Festival de Flamenco de Londres en 2008 AFP - Leon Neal
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AFP

Le flamenco, qui souffre de la crise en Espagne, trouve une bouffée d'oxygène en France avec la première "biennale d'art flamenco" à Paris en juin, suivie d'un festival à Mont-de-Marsan en juillet.

"La situation est très difficile en Espagne: pour danser, je dois presque mettre moi-même l'argent sur la table", s'exclame Farruquito, de passage à Paris pour présenter "Abolengo" qu'il donnera le 6 juillet à Mont-de-Marsan avec la danseuse mexicaine Karime Amaya.

Petit-fils de Farruco et fils de La Farruca, deux figures du "baile" flamenco, Farruquito a fait ses premiers pas sur la scène internationale à 5 ans, à Broadway.

Il fait partie de ces stars du flamenco qui tournent depuis longtemps à l'étranger, à l'instar de la danseuse et chorégraphe Maria Pagés, qui donne sa dernière création "Utopia" en ouverture du festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan (sud-ouest de la France).

"L'exportation a toujours été une caractéristique du flamenco", explique Miguel Mora, correspondant d'El Pais à Paris et auteur du livre "La voz de los flamencos" (2008).

Inscrit depuis 2010 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO, le flamenco a inspiré le cinéma et la mode.

Cet art populaire est inspiré des chants, danses et musiques que les Gitans ont développé en Andalousie depuis leur arrivée au XVe siècle.

La France se passionne depuis le XIXe siècle pour le flamenco, après les voyages des Romantiques en Espagne (Chateaubriand, Hugo, Musset ...), de Théophile Gautier et Prosper Mérimée, qui trouva là l'inspiration de sa "Carmen", reprise par la suite pour son opéra par Bizet.

"En Espagne, le flamenco, qui devrait être l'art espagnol par excellence, a toujours été considéré comme marginal, émanant des tziganes, avec toute la connotation raciste que cela comporte", souligne Miguel Mora.

Témoin de cet ostracisme, le beau film de la réalisatrice Dominique Abel "Poligono Sur", sur le quotidien de familles gitanes déplacées du centre historique de Séville dans des HLM en périphérie, est projeté cette année au festival de Mont-de-Marsan (sud-ouest).

Précarité

"Le flamenco a toujours été malmené, mais avec l'austérité c'est pire", constate Miguel Mora. Ainsi, la "Suma flamenca", le grand festival flamenco de Madrid a vu son budget réduit de moitié cette année, rappelle-t-il.

La biennale de Séville, "qui est l'endroit où chacun vient faire son marché", selon les mots de François Boidron, directeur du festival de Mont-de-Marsan, a été secouée en septembre dernier par un changement brutal d'équipe et une précarité des budgets liés au changement politique à la tête de la municipalité, passée à droite.

Dans ce contexte, la naissance de la première Biennale d'art flamenco au théâtre parisien de Chaillot, en partenariat avec la région Andalousie et la biennale de Séville, est la bienvenue pour les artistes.

Parmi la dizaine de spectacles donnés du 19 au 29 juin à Chaillot, plusieurs viennent de Séville ou du festival international de musique et danse de Grenade, tel "Federico segùn Lorca" de la chorégraphe et danseuse Eva Yerbabuena, sur l'enfance du poète.

Chaillot organise aussi des "Rencontres" entre figures du flamenco (Eva Yerbabuena, Andrés Marin) et artistes contemporains (Carolyn Carlson, Kader Attou). Un bal sévillan ponctuera cette première édition le 27 juin, après un défilé le mode de créateurs espagnols dans le foyer de Chaillot les 21 et 22 juin.

A Mont-de-Marsan, "Arte Flamenco", le plus important festival flamenco de ce côté des Pyrénées, fête cette année ses 25 ans avec une pléiade d'artistes (Mercedes Ruiz, Diego del Morao, Tomatito, La Moneta ...). Les deux plus grands pianistes flamencos du moment, Diego Amador et David Dorantes, donneront un concert exceptionnel dans le prolongement de leur collaboration sur le dernier film de Carlos Saura "Flamenco, Flamenco" (3 juillet).

Source : AFP

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