Espionnage: Snowden, bloqué à Moscou, détiendrait encore des documents

  • Photo fournie par Human Rights Watch de l''ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, le 12 juillet 2013 à Moscou
    Photo fournie par Human Rights Watch de l''ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, le 12 juillet 2013 à Moscou Human Rights Watch/AFP - Tanya Lokshina
  • Photo fournie par Human Rights Watch de l''ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, le 12 juillet 2013 à Moscou Photo fournie par Human Rights Watch de l''ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, le 12 juillet 2013 à Moscou
    Photo fournie par Human Rights Watch de l''ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, le 12 juillet 2013 à Moscou Human Rights Watch/AFP - Tanya Lokshina
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AFP

L'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden était toujours bloqué dimanche, et ce depuis trois semaines, dans la zone de transit d'un aéroport de Moscou, alors qu'un journaliste a affirmé qu'il détenait encore de nombreux documents susceptibles de nuire aux Etats-Unis.

Le jeune fugitif, recherché pour espionnage par Washington, est arrivé le 23 juin à l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, en provenance de Hong Kong où il a fait des révélations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales.

Invisible depuis son arrivée dans la zone de transit de cet aéroport, où il est depuis bloqué, M. Snowden a cependant convié vendredi 13 personnalités russes - défenseurs des droits de l'homme, avocats et hommes politiques proches du pouvoir -, pour leur demander de l'aider à obtenir l'asile politique.

Au cours de cette rencontre inédite, l'Américain, âgé de 30 ans, leur a annoncé qu'il souhaitait demander l'asile politique à la Russie, en attendant de pouvoir se rendre en Amérique latine, où le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua se sont dits prêts à l'accueillir.

Mais malgré cette annonce, les autorités russes étaient toujours dans l'attente dimanche d'une demande d'asile officielle de la part de M. Snowden.

"Pour l'instant, nous n'avons pas connaissance" d'une telle demande, a déclaré samedi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, à l'agence de presse Interfax.

Si une telle demande était acceptée, cela risquerait d'envenimer davantage les relations, déjà tendues, avec les Etats-Unis, qui ont multiplié les pressions sur les autorités russes.

Dans une interview samedi, le journaliste américain, qui avait publié les premières révélations de M. Snowden, a d'ailleurs affirmé que l'ancien consultant du renseignement américain détenait "une quantité énorme de documents" dont la publication éventuelle causerait encore plus de dommages aux Etats-Unis.

"Snowden a suffisamment d'informations pour causer en une minute plus de dommages qu'aucune autre personne n'a jamais pu le faire dans l'histoire des Etats-Unis", a assuré Glenn Greenwald dans cette interview publiée par le quotidien argentin La Nacion.

Toutefois, "ce n'est pas l'intention de Snowden", a assuré M. Greenwald.

Le jeune Américain avait demandé au début de la semaine dernière l'asile politique à une vingtaine de pays, dont la Russie. Mais il était revenu sur sa demande auprès de Moscou après que M. Poutine eut posé comme condition que cet ancien consultant de la CIA cesse ses révélations sur le programme de surveillance électronique américain.

Plusieurs participants à la rencontre à l'aéroport ont déclaré qu'il était désormais prêt à accepter cette condition.

Après cette rencontre, le président américain Barack Obama, qui doit se rendre en Russie en septembre, a appelé son homologue russe Vladimir Poutine "pour discuter, entre autres, de la situation au sujet de Snowden", a indiqué samedi le Kremlin.

Vendredi, la Maison Blanche avait déjà invité la Russie à ne pas "offrir une tribune de propagande" à Edward Snowden, en l'autorisant à rester sur son territoire.

Mais plusieurs proches du président russe ont d'ores et déjà fait état de leur soutien à une telle demande.

Ainsi, le président de la Douma (chambre basse du Parlement), Sergueï Narychkine, a déclaré que Moscou devait accueillir ce "défenseur des droits de l'homme agissant pour des millions de gens dans le monde entier".

Le célèbre avocat Anatoli Koutcherena, membre de la Chambre civile, un organe consultatif proche du Kremlin, qui a rencontré M. Snowden à Moscou, s'est pour sa part engagé à apporter son aide juridique à cet informaticien.

"Je vais l'aider à s'orienter dans les subtilités de la législation russe", a déclaré Me Koutcherena sur la chaîne de télévision publique Vesti 24.

"Je lui fais absolument confiance (...). Il faut soutenir un tel homme", a-t-il poursuivi.

Selon lui, la procédure en vue de l'obtention de l'asile pourrait durer "entre deux et trois semaines".

"Il faut soumettre une demande au service des Migrations, elle est ensuite examinée par une commission auprès du président chargée des questions de citoyenneté. Si la commission rend une décision positive, le chef de l'Etat signe un décret en ce sens", a expliqué l'avocat.

Source : AFP

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