Commission Cahuzac: vif échange entre Taubira et des députés

  • La ministre de la Justice, Christiane Taubira, le 16 juillet 2013 à Paris
    La ministre de la Justice, Christiane Taubira, le 16 juillet 2013 à Paris AFP
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Un vif échange a eu lieu mardi entre Christiane Taubira et plusieurs membres de la commission Cahuzac, la ministre de la Justice s'agaçant de questions orientées, selon elle, et défendant le fonctionnement de la justice lors de cette procédure.

"Que ça vous étonne ou que ça vous déplaise, (...) je n'ai jamais parlé de cette affaire ni avec M. Valls ni avec M. Moscovici", a martelé la garde des Sceaux, en réponse à une question du député Georges Fenech (UMP), lors de son audition par la commission.

"Je suis en charge de la justice. Ma responsabilité, c'est que la justice fonctionne. Et il se trouve qu'elle a bien fonctionné, qu'elle a été efficace, qu'elle a été diligente", a lancé Mme Taubira en haussant la voix.

"Vous n'avez pas à répondre sur un ton agressif", lui a répliqué Daniel Fasquelle (UMP), pour qui "toutes les questions méritent d'être posées et méritent d'avoir une réponse".

Pour M. Fasquelle, l'affaire révèle des dysfonctionnements, notamment en ce qui concerne le traitement de certaines plaintes.

"Que mes réponses ne vous conviennent pas, je veux bien en convenir. En tout cas, je veux bien l'entendre. Mon ton me revient, monsieur le député", a immédiatement répondu, cinglante, Mme Taubira.

"Si dans cette commission, les questions des députés concernent le fond des sujets, je réponds sur le fond des sujets (...). Si (...) un député choisit de faire un procès de mise en cause du CSM (le Conseil supérieur de la magistrature, dont le rôle a été questionné lors de l'audition, ndlr) ou d'opportunisme de la part du gouvernement, je réponds sur le ton qui convient", a poursuivi la ministre.

"Concernant les plaintes (...) il n'y a pas eu de dysfonctionnement dans la justice. Ou alors, s'il y en a eu, signalez-les moi!" a-t-elle ajouté.

"Pour moi, il y a dysfonctionnement dans le fait que le pouvoir en place a été informé et qu'il n'a pas mis en oeuvre la justice", a insisté M. Fasquelle.

"Je vois bien où voulez en venir, c'est-à-dire charger le président de la République de choses qui ne relèvent pas de lui, charger le gouvernement (...) d'enquêtes judiciaires qui ne relèvent pas de lui", lui a répondu Mme Taubira.

Installée le 15 mai, la commission cherche à faire la lumière sur "d'éventuels dysfonctionnements dans l'action du gouvernement et des services de l'Etat", entre le 4 décembre 2012, qui correspond à la publication par Mediapart d'informations sur l'existence d'un compte en Suisse détenu par Jérôme Cahuzac, et le 2 avril 2013, jour de ses aveux.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, doivent également être entendus mardi après-midi par cette même commission.

"Merci de la passion avec laquelle vous avez répondu aux questions de nos collègues", a conclu le président de la commission, Charles de Courson (UDI), au terme de l'audition de Mme Taubira.

"Je suppose que je devrais m'en excuser. J'ai du mal à le faire", a aussitôt glissé la ministre.

Source : AFP

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