Brésil: le pape invite les jeunes et la classe politique au dialogue

  • Le pape François quitte la cathédrale San Sebastiano après la messe, le 27 juillet 2013 à Rio de Janeiro Le pape François quitte la cathédrale San Sebastiano après la messe, le 27 juillet 2013 à Rio de Janeiro
    Le pape François quitte la cathédrale San Sebastiano après la messe, le 27 juillet 2013 à Rio de Janeiro AFP - Evaristo Sa
  • Le pape préside un chemin de croix sur la plage de Copacabana
    Le pape préside un chemin de croix sur la plage de Copacabana POOL/AFP - Nicolas Garcia
  • Le pape François célèbre la messe à la cathédrale San Sebastiano, le 27 juillet 2013 à Rio de Janeiro
    Le pape François célèbre la messe à la cathédrale San Sebastiano, le 27 juillet 2013 à Rio de Janeiro AFP - Gabriel Bouys
  • Des pèlerins traversent Rio de Janeiro pour rejoindre la plage de Copacabana, le 27 juillet 2013
    Des pèlerins traversent Rio de Janeiro pour rejoindre la plage de Copacabana, le 27 juillet 2013 AFP - Vanderlei Almeida
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AFP

Le pape François a invité samedi les jeunes Brésiliens en révolte et la classe politique à dialoguer pour surmonter la crise sociale et de valeurs qui ébranle le Brésil, en renonçant à "l'indifférence égoïste" et aux "protestations violentes".

Pendant son discours à des représentants de la classe politique, des centaines de milliers de jeunes catholiques du monde entier effectuaient un impressionnant pèlerinage dans les rues de Rio de Janeiro en chantant: "Nous sommes la jeunesse du pape !"

Partis de la gare centrale, ils défilaient joyeusement en direction de la plage de Copacabana pour rejoindre "leur" pape François dans une veillée de prière, avant-dernière étape des 28e Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) qui s'achèvent dimanche.

"Je considère comme fondamental, pour affronter le présent, le dialogue constructif", a déclaré le pape au théâtre municipal de Rio, devant un parterre de responsables politiques, culturels, économiques, sociaux et de la société civile.

"Entre l’indifférence égoïste et la protestation violente, l'option toujours possible est le dialogue", a plaidé le pape.

"Le dialogue entre les générations, le dialogue avec le peuple" doivent être permanents: "Ou bien on mise sur la culture de la rencontre, ou bien tous perdent", a-t-il mis en garde.

François a demandé aux dirigeants brésiliens d'être "fermes sur les valeurs éthiques" et de "déraciner" la pauvreté, dans un pays où le fossé entre riches et pauvres reste immense malgré les progrès accomplis ces dix dernières années sous l'impulsion du gouvernement de gauche.

Le Brésil a été secoué en juin par une fronde sociale historique animée par des jeunes des classes moyennes qui ont manifesté dans tout le pays pour réclamer de meilleurs services publics et dénoncer la corruption et l'inefficacité de la classe politique.

Ces manifestations, qui ont souvent dégénéré en violences avec la police, scènes de pillages et de vandalisme, ont perdu en intensité et en force. Mais elles se poursuivent, y compris en marge de la visite du pape, et suscitent un débat permanent dans le pays.

Le monde politique doit "réaliser toujours plus et mieux la participation des gens, éviter les élitismes et déraciner la pauvreté", a encore dit le pape.

le Woodstock catholique

Car "les cris qui demandent justice continuent aujourd’hui encore". Il a cité un texte du prophète Amos: "L’avertissement de Dieu était très fort: ils vendent le juste à prix d’argent, et le pauvre pour une paire de sandales".

Le pape avait entamé samedi son marathon quotidien dans la cathédrale Saint-Sébastien en célébrant une messe devant un millier d'évêques et des milliers de prêtres, religieux, religieuses, séminaristes du monde entier participant aux JMJ.

Il avait exhorté les prêtres "à ne pas rester enfermés dans leur paroisse" mais à "sortir" pour évangéliser ceux qui sont loin et à "aller dans les favelas chercher et servir le Christ".

Le pape devait déjeuner à l'archevêché avec les cardinaux et évêques du Brésil et exposer sa vision du chemin que doit prendre une Eglise jugée souvent distante et minée par les scandales pour surmonter sa crise actuelle.

Un imposant dispositif policier et militaire quadrillait Rio pour veiller au bon déroulement du pèlerinage des jeunes catholiques.

"Ce pèlerinage est la réunion de toute l’Église jeune du monde autour du pape ; cela représente le sacrifice mais il faut le vivre dans la joie", confiait à l'AFP un avocat argentin de 27 ans, Diego Vera.

A mi-chemin d'un parcours de 9,5 km, sur le parc de Flamengo, des milliers de jeunes patientaient en file indienne pour recevoir leur "kit-repas".

Le flot de pèlerins, qui défilait par nationalités avec des drapeaux, en chantant aux rythmes de tambourins, sac de couchage à la main, noircissait peu à peu la plage de Copacabana, sous un ciel menaçant.

En début d'après-midi, une "Marche des salopes", convoquée par un groupe féministe devait jouer les trouble-fête en réclamant la dépénalisation de l'avortement.

Source : AFP

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