Viala-du-Tarn: la convocation insolite du conseil municipal cache des tensions

  • L'ambiance au sein de l'équipe municipale ne semble pas tout à fait au beau fixe à Viala-du-Tarn.
    L'ambiance au sein de l'équipe municipale ne semble pas tout à fait au beau fixe à Viala-du-Tarn. Illsutration internet/DR
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CentrePresseAveyron.fr

La tension semble vive, au sein du conseil municipal de Viala-du-Tarn, et les raisons de la polémique, qu’aucun des protagonistes ne veut expliquer, pourraient bien être dévoilées lors de la prochaine séance du conseil municipal, convoquée de manière pour le moins rocambolesque mardi prochain.

C’est d’ailleurs l’annonce de cette convocation, tenue d’être publiée, qui a permis de comprendre que l’équipe municipale actuelle était loin de travailler dans un climat de sérénité. En voici les termes: "À la demande de certains conseillers (ères), le conseil municipal se réunira en séance extraordinaire et “privée” le mardi 20 août à 20 h 30 salle du conseil. À l’ordre du jour l’hôtel-restaurant bar: délibération pour nommer un avocat."

"Je sens le coup fourré"

Interrogé par nos soins, le maire Bertrand Guet a d’abord refusé de répondre, avant de finir par expliquer qu’il aurait en fait été mis devant le fait accompli, cette convocation étant lancée à l’initiative de quelques conseillers… Ambiance. "Je ne sais même pas qui a demandé la tenue de cette séance!", nous a-t-il lancé, en ajoutant ces quelques commentaires: "Je sens le coup fourré… On veut prendre ma place… Vivement 2014 que je puisse prendre des vacances!".

Nous avons fini par apprendre que c’était son premier adjoint, Jean-Paul Assié, qui était à l’origine de ce passage en force. Joint à son tour par nos soins, ce dernier a catégoriquement refusé de nous parler, se contentant de déclarer qu’il s’agissait "d’une affaire privée actuellement en instance".

Le huis clos se décide en séance

Le secrétariat de mairie paraît pour sa part avoir du mal à gérer ces tensions, face à des conseillers qui exigent la tenue d’une séance strictement privée, alors que la loi dit que ce n’est que pendant la séance elle-même qu’un huis clos peut-être prononcé, à la demande de trois membres ou du maire, et à condition encore qu’une majorité de conseillers y soient favorables.
De même que le secrétariat de mairie prend soin de préciser que toute convocation d’un conseil municipal doit nécessairement être publiée pour qu’elle puisse être considérée comme légale. Bref, mardi soir à la mairie de Viala-du-Tarn, la température promet de grimper, même tard en soirée...

"Des tas d'embrouilles politiques"

C’est finalement en appelant l’aubergiste du village sur lequel semble se focaliser les tensions actuelles que nous sommes enfin parvenus à un peu mieux cerner le contexte conflictuel qui ronge plus que jamais la municipalité de Viala-du-Tarn. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que Samuel Azouzi n’en peut plus de toutes "les tracasseries et tromperies" dont il dit avoir été victime de la part de conseillers municipaux, "à l’exception du maire qui a tout fait pour me soutenir mais qui n’en peut plus".

Selon le patron de ce café restaurant, qu’il a pris en location gérance en avril 2010, les ennuis ont commencé alors que l’encre de la signature du contrat qu’il venait de conclure avec la commune n’était pas encore sèche. "J’ai vite compris, dès mon installation, que j’aurais du mal à faire respecter les termes du bail, dans lequel la commune s’engageait par exemple à réhabiliter le bâtiment". De même, ajoute l’aubergiste visiblement excédé, "on ne m’a pas tout dit au sujet des tarifs qui devraient s’appliquer à la cantine scolaire qui est assurée par mon établissement".

"Rancoeurs et haines recuites"

Les choses se sont peu à peu envenimées, et Samuel Azouzi s’est même retrouvé contraint à quitter le logement qu’il occupait sur place avec sa petite famille, mais aussi à cesser l’activité liée à l’hôtellerie (et non à la restauration) car le bâtiment, faute d’avoir été réhabilité à temps, n’entrait plus dans le cadre de la réglementation liée à la sécurité... "Ici on dit que je suis un étranger, car mon nom ne sonne pas comme celui d’un bon aveyronnais ! Les embrouilles politiques et les règlements de compte sont monnaie courante, sur fond de rancœurs et de haines recuites, et je me retrouve otage d’une bataille dans laquelle certains élus veulent en chasser d’autres. Tout cela est lamentable!"

Termes du bail non respectés

Dernière précision: c’est l’aubergiste qui, n’en pouvant plus, a finalement décidé de porter plainte contre la commune, en estimant que celle-ci n’avait pas respecté les termes du bail et du contrat de location. Est-ce la raison qui pousse une partie du conseil municipal à souhaiter le huis clos ?... 

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