Attaque chimique en Syrie: une représentante de l'ONU à Damas

  • Le ministre américain de la Défense Chuck Hagel le 19 août 2013 à Washington
    Le ministre américain de la Défense Chuck Hagel le 19 août 2013 à Washington AFP - Paul J. Richards
  • Armes chimiques: l'opposition syrienne prête à aider l'ONU
    Armes chimiques: l'opposition syrienne prête à aider l'ONU AFP - Emmanuelle Baillon
  • Photo fournie par le réseau d'opposition syrienne Shaam News montrant un couple pleurant face aux cadavres de proches, tués lors d'une attaque qui pourrait être d'origine chimique, le 21 août 2013 près de Damas
    Photo fournie par le réseau d'opposition syrienne Shaam News montrant un couple pleurant face aux cadavres de proches, tués lors d'une attaque qui pourrait être d'origine chimique, le 21 août 2013 près de Damas Shaam News Network/AFP - Ammar al-Arbini
  • La haute représentante de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane, photographiée le 24 juillet 2013 lors d'une précédente mission à Damas
    La haute représentante de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane, photographiée le 24 juillet 2013 lors d'une précédente mission à Damas AFP/Archives - Louai Beshara
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AFP

Une responsable de l'ONU tentait samedi à Damas d'obtenir l'autorisation du régime pour dépêcher des experts onusiens enquêter sur les allégations d'attaques à l'arme chimique, après l'annonce par Washington d'un déploiement de moyens militaires en cas d'une intervention en Syrie.

La haute représentante de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane, est arrivée à la mi-journée dans un grand hôtel de Damas, sans faire de déclarations, selon un correspondant de l'AFP, une semaine après l'arrivée d'une équipe de dix experts des Nations unies.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole des Nations unies à Damas, Khaled al-Masri, s'est refusé à tout commentaire sur les détails de la visite de Mme Kane, appelée à négocier les modalités d'une enquête sur le recours présumé à des armes chimiques dans la guerre en Syrie.

Mercredi, une offensive a été lancée dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, des secteurs aux mains des rebelles à la périphérie de Damas. L'opposition a évoqué 1.300 morts et accusé le régime, qui a catégoriquement démenti, d'avoir perpétré l'attaque avec des gaz toxiques.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et médecins, a lui comptabilisé 170 morts et n'a pu confirmer l'utilisation d'armes chimiques. L'ONG a cependant affirmé que le régime avait violemment bombardé cette région mercredi, puis jeudi.

Le mandat de la mission d'experts, dirigée par Aake Sellström, arrivée le 18 août à Damas, se limitait à déterminer si des armes chimiques avaient été utilisées plus tôt cette année à Khan al-Assal (nord), Ataybé (près de Damas) et Homs (centre).

Mais après les nouvelles allégations, la communauté internationale a demandé que ces experts puissent se rendre rapidement sur place pour les vérifier.

Déploiement de moyens militaires américains

Le président américain Barack Obama, qui a qualifié ces accusations de recours aux armes chimiques par le régime syrien de "profondément inquiétantes", s'est toutefois gardé de toute conclusion hâtive et a mis en garde contre toute nouvelle opération militaire au Moyen-Orient.

Mais entretemps, les Etats-Unis ont annoncé le déploiement de moyens militaires permettant de fournir des "options" à M. Obama s'il ordonnait une intervention en Syrie. Le ministre de la Défense Chuck Hagel a souligné que ces renforts ne signifiaient en rien qu'une décision d'intervention avait été prise.

Selon un responsable de la défense à Washington, ces moyens militaires comprennent l'envoi en Méditerranée d'un quatrième destroyer équipé de missiles de croisière.

La Grande-Bretagne a dit penser que le régime syrien était responsable de "l'attaque chimique", et la France a évoqué l'usage "probable" d'armes chimiques.

Les chefs d'état-major de plusieurs pays occidentaux et musulmans dont ceux des Etats-Unis et d'Arabie saoudite doivent en outre se réunir dans les prochains jours en Jordanie pour examiner les retombées du conflit, selon un responsable jordanien.

Le président iranien Hassan Rohani, dont le pays est un allié du régime de Bachar al-Assad, a évoqué l'utilisation d'"agents chimiques" en Syrie. Il n'a accusé personne mais le porte-parole de la diplomatie, Abbas Araghchi, avait déclaré jeudi que si l'information sur l'utilisation d'armes chimiques était avérée, les rebelles en seraient responsables.

La Russie, elle aussi fidèle alliée du régime syrien, a dénoncé une "provocation" des rebelles après l'attaque de mercredi et jugé "inacceptables" "les appels de quelques capitales européennes à (...) décider dès maintenant de recourir à la force".

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait estimé jeudi que si l'utilisation d'armes chimiques par le régime était avérée, il fallait "qu'il y ait une réaction" pouvant "prendre la forme d'une réaction de force".

Moscou a néanmoins appelé le régime Assad à coopérer avec les experts de l'ONU et réclamé aux rebelles de leur "garantir" l'accès aux lieux des attaques.

La coalition de l'opposition syrienne s'est engagée à assurer leur sécurité.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a averti vendredi que l'utilisation d'armes chimiques constituerait un "crime contre l'humanité" aux "graves conséquences pour celui qui l'a perpétré".

Déclenchée par une révolte populaire en mars 2011 qui s'est militarisée face à la répression du régime, la guerre en Syrie a fait plus de 100.000 morts dont 7.000 enfants en deux ans et demi selon l'ONU, et poussé à la fuite des millions de Syriens.

Source : AFP

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