Syrie: Obama réunit son équipe de sécurité, déclaration de Kerry

  • Barack Obama le 28 août 2013 à Washington
    Barack Obama le 28 août 2013 à Washington AFP/Archives - Jewel Samad
  • Installation de batteries anti-missiles près de la ville d'Haïfa, en Israël, le 29 août 2013
    Installation de batteries anti-missiles près de la ville d'Haïfa, en Israël, le 29 août 2013 AFP - Jack Guez
  • Barack Obama (g) et François Hollande (d) se serrent la main lors d'une rencontre bilatérale en marge du G8 à Lough Erne, en Irlande du Nord, le 18 juin 2013
    Barack Obama (g) et François Hollande (d) se serrent la main lors d'une rencontre bilatérale en marge du G8 à Lough Erne, en Irlande du Nord, le 18 juin 2013 AFP/Archives - Jewel Samad
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AFP

Le président américain Barack Obama consultait vendredi son équipe de sécurité nationale sur une éventuelle frappe en Syrie et son chef de la diplomatie devait faire une déclaration solennelle, après le soutien annoncé par la France à un recours à la force.

Ces développements surviennent au lendemain d'un vote au Parlement britannique contre l'implication de Londres dans une éventuelle action armée contre le régime syrien accusé par les Occidentaux d'avoir eu recours aux armes chimiques dans une offensive qui a fait des centaines de morts le 21 août près de Damas selon l'opposition.

A New York, le patron de l'ONU Ban Ki-moon doit rencontrer les membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine), après avoir écourté une visite à Vienne. Malgré deux réunions, les cinq pays n'ont pas réussi à adopter une position commune sur une éventuelle frappe en Syrie, Moscou et Pékin continuant de rejeter cette option.

"Le président (Obama) rencontre le Conseil de sécurité nationale pour discuter de l'utilisation d'armes chimiques par le régime Assad le 21 août", a précisé un responsable américain.

La veille, les plus hauts responsables de sécurité nationale américains avaient consulté les chefs de file du Congrès. Parmi eux, le secrétaire d'Etat John Kerry, qui devait faire une déclaration solennelle sur ce dossier à 16H30 GMT.

Après le coup de théâtre jeudi à Londres, où le Parlement a rejeté une intervention militaire après un vote serré - 285 contre 272 voix-, la Maison Blanche a laissé entendre que M. Obama se réservait le droit d'agir unilatéralement contre le régime syrien pour le "punir", sans attendre l'ONU ou ses alliés occidentaux.

"Les Etats-Unis continueront à consulter le gouvernement britannique" mais "les décisions du président Obama seront guidées par ce qui est dans l'intérêt des Etats-Unis", selon le Conseil de sécurité nationale américain.

Réel maître de la donne militaire, l'administration américaine assure qu'elle ne cherche pas à renverser le régime de M. Assad qui s'est dit prêt à se défendre face à toute attaque étrangère après avoir démenti le recours de son armée aux armes chimiques dans sa guerre contre les rebelles.

Mais pour M. Obama, il faut que le pouvoir syrien "reçoive un message assez fort sur le fait qu'il ferait mieux de ne pas recommencer" à recourir à ses armes prohibées.

A Paris, on estime que le refus de Londres d'intervenir en Syrie ne change pas la position de la France qui souhaite une action "proportionnée et ferme" contre le régime de Damas, selon le président François Hollande.

Dans un entretien au journal Le Monde, M. Hollande n'a pas exclu des frappes aériennes avant mercredi, date de la session extraordinaire du Parlement français sur la Syrie.

Fermement opposé à toute intervention dans le conflit en Syrie dont il est le fidèle allié, le Kremlin a averti qu'une telle éventualité porterait un "coup sérieux" à l'ordre mondial basé sur le rôle central des Nations unies. Moscou a décidé d'envoyer deux nouveaux bateaux de guerre en Méditerranée.

Dernière ligne droite pour les experts de l'ONU

Les Etats-Unis n'ont cessé quant à eux de renforcer leurs capacités face aux côtes syriennes. Ils disposent désormais de cinq destroyers équipés de missiles de croisière capables de mener des attaques ciblées contre des dépôts de munitions ou des infrastructures stratégiques du régime Assad.

Les regards se tournent parallèlement vers les experts de l'ONU qui sont sortis vendredi pour leur dernière journée d'enquête sur l'attaque chimique présumée.

Ces experts, dont la mission n'a été autorisée que tardivement par le pouvoir syrien, doivent quitter samedi la Syrie et faire un rapport préliminaire à M. Ban.

Mais le gouvernement syrien a rejeté d'avance un rapport "partiel" qui serait publié "avant que la mission n'achève son travail et que l'on ait connaissance des résultats des analyses des prélèvements collectés".

En dépit des menaces d'intervention militaire, les agences humanitaires de l'ONU ont indiqué que leur personnel continuait de travailler en Syrie, ravagée par une guerre dévastatrice depuis près de deux ans et demi qui a fait plus de 100.000 morts et poussé à la fuite des millions de Syriens.

"Je ne veux pas de frappe"

Dans la capitale syrienne, place forte du régime qu'il défend avec acharnement face aux attaques rebelles, l'ambiance est à la mobilisation. Les policiers dans leurs voitures sont prêts à faire face à tout désordre, les agents de sécurité patrouillent en armes dans certaines rues et les contrôles sont plus stricts aux barrages routiers.

"Rester à Damas et attendre les coups, c'est terrifiant", assure Joséphine, une femme médecin habitant le quartier de Mazzé, qui craint le déclenchement d'une offensive occidentale après le départ des experts de l'ONU.

"Je voudrais m'accrocher à eux pour qu'ils ne quittent pas la Syrie", confie une autre habitante, Samar. "Je ne veux pas de frappe".

Enfin, plusieurs pays continuaient en outre de se préparer à d'éventuelles répercussions en cas de frappes. Israël a notamment annoncé le déploiement de batteries anti-missiles dans le nord mais aussi, selon la radio militaire , dans l'agglomération de Tel-Aviv.

Source : AFP

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