Nucléaire: l'Iran renoue avec l'AIEA, pas d'accord attendu

  • Le président iranien Hassan Rohani, le 26 septembre 2013 à New York
    Le président iranien Hassan Rohani, le 26 septembre 2013 à New York AFP - Emmanuel Dunand
  • Reza Najafi, l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, répond à des journalistes, le 27 septembre 2013 à Vienne
    Reza Najafi, l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, répond à des journalistes, le 27 septembre 2013 à Vienne AFP - Alexander Klein
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AFP

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a repris vendredi ses discussions avec l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique, sur fond de dégel des relations entre Téhéran et la communauté internationale.

Le nouvel ambassadeur iranien auprès de l'agence onusienne a d'entrée tempéré les attentes: "Il s'agit de la première rencontre donc j'imagine que personne n'attend que nous résolvions tous les problèmes lors d'une seule réunion", a déclaré Reza Najafi à des journalistes avant le début des discussions.

Cette rencontre, la 11e depuis plus d'un an et demi, est la première depuis l'élection en mai du président modéré Hassan Rohani.

"Nous prévoyons de passer en revue les questions en suspens et également d'échanger nos avis sur les façons de poursuivre notre coopération afin de résoudre toutes ces questions", a précisé M. Najafi.

Le chef des inspecteurs de l'AIEA Herman Nackaerts, qui dirige la délégation de l'agence, a de son côté salué "les développements récents et les déclarations faites par l'Iran concernant sa volonté de coopérer (et) de résoudre la question du nucléaire rapidement".

"Nous sommes impatients de discuter de la façon dont nous pouvons intensifier le dialogue afin de résoudre les questions en suspens", a-t-il ajouté à son arrivée à la représentation iranienne à Vienne, où se tient la réunion.

L'agence, qui vérifie régulièrement les installations nucléaires de l'Iran, enquête sur le pays depuis plus d'une décennie afin de déterminer si son programme est purement pacifique, ce qu'elle n'est toujours pas en mesure de dire faute, selon elle, de coopération du régime islamique.

Si les négociations au niveau diplomatique avec le groupe des 5+1 (les cinq pays du conseil de sécurité de l'ONU -- Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France -- plus l'Allemagne) portent sur le programme nucléaire actuel de l'Iran, notamment les activités sensibles d'enrichissement d'uranium, celles entamées début 2012 avec le gendarme de la non-prolifération nucléaire concernent le passé.

Dans un rapport en novembre 2011, l'AIEA avait présenté un catalogue d'éléments indiquant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de la bombe atomique avant 2003 et peut-être ensuite, notamment sur la base militaire de Parchin près de Téhéran à laquelle l'agence demande l'accès, en vain jusqu'ici.

L'Iran dément catégoriquement avoir, ou avoir eu, de telles visées, ce que Hassan Rohani a réaffirmé à la tribune de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies.

L'objet des négociations avec l'AIEA consiste à mettre au point un accord permettant à ses inspecteurs de vérifier si ses soupçons sont fondés ou non.

Régler le dossier d'ici un an

Le ton conciliant sur le nucléaire adopté par le président iranien, qui a indiqué mercredi sa volonté d'arriver à une issue rapide sur le dossier, a quelque peu décrispé les relations entre Téhéran et la communauté internationale.

Le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a affirmé jeudi à New York qu'avec ses homologues, ils s'étaient fixés l'objectif d'essayer de parvenir à un accord "d'ici un an".

Et le chef de la diplomatie américaine John Kerry a laissé entrevoir une levée de certaines sanctions, à l'issue d'une rencontre historique avec son homologue iranien. L'Iran et les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.

Mais les grandes puissances attendent maintenant des gestes concrets.

Toujours à New York, Pékin et Washington ont ainsi invité le régime à "répondre de manière positive" à l'offre déjà sur la table, prévoyant notamment une suspension de l'enrichissement d'uranium à 20% en échange d'un allègement de certaines sanctions.

Les négociations entre l'Iran et le groupe des 5+1 doivent reprendre le 15 octobre à Genève.

Le régime islamique est sous le coup de plusieurs sanctions des Nations-Unies, des Etats-Unis et de l'Union européenne en raison de son programme nucléaire controversé, sanctions qui étranglent l'économie et les finances du pays.

Seul Israël a rejeté en bloc le discours iranien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu le qualifiant de "cynique" et d'"hypocrite".

Source : AFP

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