Allemagne: Merkel entame les premières discussions avec le SPD

  • Les dirigeants des Verts, Cem Oezdemir et  Claudia Roth le 30 septembre 2013 à Berlin
    Les dirigeants des Verts, Cem Oezdemir et Claudia Roth le 30 septembre 2013 à Berlin AFP - John MacDougall
  • Angela Merkel le 3 octobre 2013 à Stuttgard
    Angela Merkel le 3 octobre 2013 à Stuttgard AFP - Thomas Kienzle
  • Angela Merkel le 3 octobre 2013 à Stuttgard
    Angela Merkel le 3 octobre 2013 à Stuttgard AFP - Thomas Kienzle
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AFP

Près de deux semaines après sa victoire aux élections législatives allemandes, la chancelière Angela Merkel entame vendredi les premières discussions avec les rivaux sociaux-démocrates pour tenter de mettre sur pied un gouvernement de "grande coalition".

Malgré le triomphe personnel d'Angela Merkel lors du scrutin du 22 septembre, les conservateurs de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et sa branche bavaroise CSU (41,5% des voix) ont manqué la majorité absolue de 5 sièges. Et ils doivent se chercher un nouvel allié puisque le Parti libéral (FDP), avec qui ils gouvernaient depuis 2009, a été éjecté du Bundestag (chambre basse du parlement) en raison d'un score trop faible.

La chancelière, qui doit enchaîner un troisième mandat, va donc tenter de s'entendre avec le Parti social-démocrate (SPD), arrivé deuxième des élections (25,7% des voix) à l'occasion de discussions exploratoires qui doivent préparer le terrain à d'éventuelles négociations de coalition.

Jeudi prochain, elle fera de même avec les Verts même si de l'avis de nombreux experts, une alliance gouvernementale avec le parti écologiste semble peu probable.

La dirigeante conservatrice a promis de mener des "discussions loyales". "Nous avons une responsabilité commune, celle de former un gouvernement stable", a-t-elle assuré jeudi en marge des cérémonies marquant le 23e anniversaire de la Réunification.

Une majorité d'Allemands souhaitent une "grande coalition" comme lors du premier mandat de la chancelière de 2005 à 2009. "Les Allemands souhaitent de la stabilité en particulier dans la crise (en Europe) et disent qu'ils ont besoin d'un gouvernement stable avec une majorité stable", analyse pour l'AFP Oskar Niedermayer, politologue berlinois.

Les discussions s'annoncent longues

A la tête d'une délégation de 14 personnes (7 CDU et 7 CSU), Angela Merkel va discuter avec sept représentants du SPD, dont son rival malheureux aux élections, Peer Steinbrück, et le président du parti, Sigmar Gabriel. Les entretiens débuteront à 13H00 (11h00 GMT) dans un bâtiment annexe de la chambre des députés à Berlin.

L'instauration d'un salaire minimum généralisé, promesse phare des sociaux-démocrates, et surtout d'éventuelles augmentations d'impôts pour financer des investissements, notamment dans les infrastructures, seront les sujets clés en vue d'un éventuel accord gouvernemental.

Les conservateurs, qui ont exclu toute hausse d'impôt durant la campagne électorale, ont semblé, dans un premier temps, ouvrir la voie à un changement de position. Mais le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a répété jeudi le non des conservateurs, affirmant qu'il s'agissait de la "ligne claire commune de la CDU et de la CSU".

Pour le politologue Oskar Niedermayer, "le problème de Mme Merkel, c'est qu'elle n'a pas d'autre alternative" que de s'entendre avec le SPD "car elle a exclu elle-même de former un gouvernement minoritaire". Mais il estime que les sociaux-démocrates ne doivent "pas non plus exagérer car sinon ils courent le risque que Mme Merkel dise qu'elle préfère convoquer de nouvelles élections".

Les discussions s'annoncent longues. La secrétaire générale du SPD, Andrea Nahles, a même laissé entendre que l'entrée en fonction d'un nouveau gouvernement pourrait devoir attendre jusqu'à janvier.

M. Schäuble a appelé à aller vite. "On ne pourrait expliquer ni à nos citoyens ni aux gens ailleurs pourquoi l'Allemagne a besoin de tant de temps pour mettre sur pied un gouvernement avec un tel résultat clair aux élections", a insisté ce poids lourd de la politique dans un entretien au quotidien Bild.

Quelle que soit l'issue des tractations, les députés se réuniront pour leur séance constitutive le 22 octobre, soit un mois après le scrutin. A partir de cette date, le gouvernement sortant n'assurera plus que les affaires courantes. En 2005, il s'était écoulé plus de deux mois entre les élections et la prise de fonction d'Angela Merkel à la tête d'une grande coalition.

Source : AFP

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