Le célèbre épicier de luxe Hédiard en dépôt de bilan

  • L'épicerie de luxe Hédiard, place de la Madeleine à Paris
    L'épicerie de luxe Hédiard, place de la Madeleine à Paris AFP/Archives - Jean-Pierre Muller
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AFP

L'enseigne de luxe Hédiard, déficitaire depuis six ans, a déposé le bilan lundi, avec l'espoir de trouver un repreneur pour les épiceries fines et ses 160 salariés, afin de succéder à l'actionnaire russe milliardaire Sergeï Pougatchev.

L'activité du groupe et des enseignes, dont l'emblématique établissement parisien de la place de la Madeleine, continuent cependant à fonctionner "normalement", a précisé lundi à l'AFP une source proche du dossier.

Le tribunal de commerce de Paris, auprès duquel l'épicier de luxe s'est déclaré en cessation de paiements, pourrait prononcer jeudi son redressement judiciaire. La juridiction décidera alors s'il nomme un administrateur afin de laisser un délai de plusieurs mois à Hédiard, propriété de la famille russe Pougatchev, pour trouver un repreneur.

Le groupe réalise un chiffre d'affaires annuel de 17,5 millions d'euros, mais reste déficitaire depuis 2007, date de l'arrivée du milliardaire russe. Même si les pertes financières "se réduisent", selon cette source, l'actionnaire n'a pas réussi à relancer l'enseigne dont les origines remontent à 1854.

La famille Pougatchev était aussi l'actionnaire principal du quotidien France Soir entre 2009 et 2012. Le journal , mort une première fois en décembre 2011, a cessé toute activité en juillet 2012 après l'échec de la relance sur internet. Il avait été repris par le fils Pougatchev, Alexandre, qui aura dépensé en pure perte près d'une centaine de millions d'euros en trois ans. Le quotidien historique n'a pas atteint les objectifs ambitieux qu'affichait son repreneur.

Réveiller une entreprise endormie

En décembre 2011, quelque 100.000 exemplaires du quotidien France Soir avaient été répandus au petit matin place de la Madeleine à Paris devant l'épicier de luxe Hédiard. Une opération revendiquée par "Les Robins des Bois de l'Information", un collectif de salariés de France Soir et de la presse.

Chez Hédiard, après une valse de cinq directeurs généraux en cinq ans, Jean-Paul Barat avait été nommé à ce titre en octobre 2011. Au bout d'un an, il avait annoncé vouloir réveiller et moderniser une entreprise qu'il qualifiait alors d'"endormie", affichant sa volonté de développer la marque à l'international.

Au premier rang de ses produits, l'épicerie de luxe compte les fruits sous toutes leurs formes (pâtes de fruits, confitures, frais...) qui font partie "de l'ADN d'Hédiard", avait alors cité M. Barat, évoquant également les épices et les produits exotiques.

Face à un développement en France possible "mais limité", le dirigeant souhaitait amplifier les ventes en Asie, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient, avec la mise en place d'équipes dédiées installées localement.

Selon la stratégie présentée en septembre 2012 par l'épicier, il s'agissait essentiellement de points de vente dans les grands magasins, dans des aéroports, ainsi que le développement de la franchise.

Source : AFP

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