F1: enquête sur une affaire de corruption liée à Ecclestone

Le parquet de Genève a confirmé mardi avoir ouvert une enquête sur une affaire présumée de corruption en 2006 liée à Bernie Ecclestone, le grand argentier de la Formule 1 déjà poursuivi en Allemagne pour cette même affaire.

"Une information pénale a été ouverte par le ministère public genevois suite à une demande faite par la société Constantin Medien, a affirmé à l'AFP un porte-parole du parquet, Henri Della Casa. Le but est d'établir si ces faits constituent une infraction au droit pénal suisse."

Le porte-parole a évité de nommer directement M. Ecclestone mais a confirmé l'exactitude de divers articles de médias qui ont cité son nom.

Le groupe de média allemand Constantin Medien, qui avait des intérêts dans la F1 via la banque BayernLB, se déclare victime d'une sous-estimation de la part d'Ecclestone dans la vente des droits de la F1 à BayernLB, puis revendue par cette dernière en 2006 au fonds d'investissement privé CVC Capital Partners. Constantin Medien estime que le prix de 820 millions de dollars payé à l'époque par CVC était délibérément sous-évalué. Quelques mois après cette vente, ces mêmes droits étaient évalués à 2,8 milliards de dollars.

En juillet, le parquet de Munich a inculpé M. Ecclestone, 82 ans, en relation avec un versement de 44 millions de dollars (33,6 millions d'euros) à un banquier allemand Gerhard Gribowsky, qui à l'époque travaillait pour BayernLB.

Gribowsky a été condamné en août à huit ans et demi de prison pour corruption et fraude fiscale dans cette affaire. Le parquet a par ailleurs décidé de repousser à l'année prochaine toute décision sur la date pour un procès de M. Ecclestone.

Le grand argentier de la F1 a toujours nié avoir corrompu M. Gribowsky pour éviter un impôt britannique sur cette vente, affirmant avoir été victime d'un chantage de la part du banquier allemand.

Ecclestone possède 5% de parts dans la Formule 1 qui a un chiffre d'affaires annuel d'environ un milliard et demi de dollars.

La saisie de la justice suisse est liée au fait que M. Ecclestone possède un "family trust" en Suisse, appelé Bambino. Le fait d'ouvrir une enquête n'implique pas qu'il y a une infraction commise à Genève, a souligné le porte-parole du parquet.

Le groupe Constantin Medien a également déposé plainte pour cette affaire en Grande Bretagne.

Source : AFP