Etats-Unis: la Fed toujours à la rescousse de l'économie

  • La façade de la Fed à Washington
    La façade de la Fed à Washington AFP/Archives - Nicholas Kamm
  • Le président de la Fed, Ben Bernanke, à Washington le 18 septembre 2013
    Le président de la Fed, Ben Bernanke, à Washington le 18 septembre 2013 AFP/Archives - Jim Watson
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AFP

La Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) a, comme attendu, décidé de poursuivre mercredi son soutien exceptionnel à l'économie mise à mal par le blocage budgétaire au Congrès.

Dans un communiqué diffusé à l'issue d'une réunion de deux jours, le Comité de politique monétaire (FOMC) note que "dans l'ensemble", l'activité économique a continué de "progresser à un rythme modéré" depuis sa dernière réunion en septembre. Comme le mois dernier, la Fed dit "attendre davantage de preuves de progrès" avant d'ajuster le rythme de ses achats d'actifs.

Pour influer sur les taux à la baisse et favoriser la reprise, la Fed va continuer à acheter chaque mois, comme elle le fait depuis le début de l'année, pour 85 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres liés à des emprunts hypothécaires.

La Fed maintient par ailleurs son taux directeur proche de zéro depuis fin 2008 et s'est engagée à le faire tant que le taux de chômage ne descendrait pas sous 6,5%. Il se situait en septembre à 7,2%.

La banque centrale souligne par ailleurs que "la politique budgétaire freine la croissance économique" alors que le pays a connu une paralysie du gouvernement pendant deux semaines et demie, du fait d'un bras de fer sur le budget au Congrès.

Mais la Fed ne fait pas directement référence à cette fermeture des services administratifs, si ce n'est en notant qu'elle n'a pu disposer que de "données disponibles" pour évaluer la vigueur de l'économie, alors que la plupart des indicateurs n'ont pas pu être publiés pendant deux semaines.

Le Comité relève "que les risques de dégradation de l'économie et du marché de l'emploi ont diminué depuis l'automne dernier".

Contrairement à son communiqué précédent, la Fed n'a pas fait mention de la hausse des taux immobiliers qui pouvait compromettre la reprise, reconnaissant implicitement que les taux ont cessé de grimper. Le taux moyen du crédit immobilier à 30 ans se situait à 4,33% mercredi au lieu de 4,75% lors de la dernière réunion du FOMC en septembre et 3,34% en mai.

La Fed souligne toutefois que la reprise dans le secteur immobilier "a ralenti quelque peu au cours des mois récents".

Certains analystes signalaient un ton légèrement plus optimiste de la Banque centrale, comme Jim O'Sullivan de HFE, pour qui "le ton sur les perspectives économiques était un peu plus positif qu'attendu". "Il n'y a pas eu mention du drame financier" autour du budget et du plafond de la dette et "la référence directe au raffermissement du crédit a été abandonnée", soulignait cet analyste.

Lors de sa précédente réunion de politique monétaire en septembre, anticipant un gel partiel de l'administration du fait de la querelle budgétaire, la Fed avait déjà préféré maintenir le statu quo.

Dans son dernier rapport de conjoncture, le Livre beige publié à la mi-octobre, la Fed avait décrit une expansion "modeste à modérée" avec "une incertitude grandissante" dans les milieux d'affaires "du fait de la fermeture de l'administration et du débat sur la dette".

Selon les calculs de l'agence Standard & Poor's, la fermeture de certains services publics et la mise au chômage partiel de centaines de milliers de fonctionnaires décidées par le Congrès va coûter 24 milliards de dollars à l'économie américaine et ôter jusqu'à 0,6 point de pourcentage à la croissance du quatrième trimestre.

La Réserve Fédérale tient encore deux réunions en décembre (17-18) et en janvier (24-25) sous la houlette de Ben Bernanke avant que Janet Yellen ne prenne les rênes de l'institution. Elle dirigera donc la réunion du FOMC prévue en mars.

"Nous pensons que la Fed va repousser à mars 2014 la réduction de son aide", estiment les analystes de Barclays Research.

Un seul membre du Comité de politique monétaire, Esther George, présidente de l'antenne régionale de la Réserve fédérale de Kansas City, a voté contre cette décision. Elle s'inquiète des conséquences sur l'inflation que pourrait avoir la politique ultra-accommodante de la Fed.

Source : AFP

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