Ecotaxe: la FNSEA demande une exonération "pour toute la filière agricole"

  • Les "Bonnets rouges" face à la police lors d'une manifestation contre l'écotaxe le 2 novembre 2013 à Quimper
    Les "Bonnets rouges" face à la police lors d'une manifestation contre l'écotaxe le 2 novembre 2013 à Quimper AFP - Jean-Sébastien Evrard
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Le président de la FNSEA, la principale organisation agricole française, Xavier Beulin, a réclamé jeudi une exonération de l'écotaxe "pour toute la filière agricole".

"Je demande au Premier ministre, quel que soit l'avenir de cette écotaxe, d'annoncer une exonération pour toute la filière agricole : agroalimentaire, production, agrofourniture. Ca me paraît indispensable de faire cette annonce", a déclaré le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) sur la radio Europe 1.

L'écotaxe a été suspendue par Jean-Marc Ayrault face à la contestation en Bretagne la semaine dernière. Après cette annonce, la FNSEA s'était initialement déclarée "satisfaite", rappelant qu'elle demandait "un ajournement et pas une suppression".

Avec ces nouvelles déclarations, Xavier Beulin franchit un nouveau pas dans les revendications de l'organisation.

"Ca fait trois ans, quatre ans que la FNSEA demande à tous les ministres successifs de reprendre ce dossier de l'écotaxe (...) J'en demande l'exonération clairement ce matin", a répété le patron du syndicat agricole.

Face à la mobilisation qui se poursuit en Bretagne, le gouvernement a souhaité mercredi la signature d'un "Pacte d'avenir" avant la fin novembre, destiné à soulager la péninsule. Xavier Beulin a lui mis en garde l'exécutif de se contenter de prendre "des mesures particulières".

"Le président de la FNSEA se fait engueuler tous les jours parce qu'on a le sentiment qu'on ne parle que de la Bretagne, alors que le malaise est beaucoup plus profond. Il touche beaucoup de régions", a-t-il assuré, citant pêle-mêle Provence-Alpes Côte d'Azur, le Languedoc-Roussillon, la Lorraine, le Nord et le Centre.

La colère bretonne occupe le devant de la scène car l'industrie agro-alimentaire représente "150.000 emplois directs" dans la région, a reconnu M. Beulin. Mais "il y a des sujets transversaux, généraux, qui concernent l'ensemble de l'agriculture et de l'agro-alimentaire français", a poursuivi le syndicaliste.

Le président de la FNSEA a appelé le mouvement des Bonnets rouges, à la pointe des revendications bretonnes, à cesser les violences, alors que le gouvernement promet plus de sévérité à l'égard des fauteurs de troubles. "Si nous ouvrons des discussions, il faut savoir mettre un terme à ce genre de manifestions", a estimé Xavier Beulin, tout en insistant sur le cri d'alarme lancé par les agriculteurs en colère.

Le syndicat a une fois de plus demandé à être associé aux nouvelles négociations sur l'écotaxe. Il a également lancé un appel à Bruxelles, en demandant à Dacian Ciolos, le commissaire européen à l'agriculture, plus de clémence envers la France.

"Nous avons besoin d'un sas, d'un laps de temps de deux ans, trois ans, durant lequel on amène encore des subventions à l'exportation", qui doivent compenser l'euro fort, a fait valoir Xavier Beulin. "Bruxelles n'est pas là pour punir, Bruxelles est là pour apporter des solutions", a-t-il plaidé.

Source : AFP

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