Agriculture : le canard, un nouvel Eldorado aveyronnais

Développée il y a un an par la coopérative Unicor, la nouvelle filière IGP "Canard de l’Aveyron" est aujourd’hui complète, de l’élevage aux produits transformés et commercialisés. Comme Joëlle (présidente de l’OP Palmipèdes d’Unicor) et Gérard Cassagne, qui se lancèrent dans l’élevage et le gavage de canard en 1984, sur l’exploitation familiale de Laubarède, à Firmi, les premiers agriculteurs aveyronnais qui choisirent cette filière ne furent pas forcément prophètes en leur pays ; plus encore auprès des banquiers et ce malgré le soutien de l’Organisation de producteurs (OP) palmipèdes de la coopérative Unicor.

"Écœurés du cochon"

Depuis le 20 décembre 2012, Céline et Christophe Fel, installés en EARL sur 12 hectares, au Mas del Bosc à Saint-Santin, sont éleveurs exclusifs de canard. Ils y produisent 40 000 canards par an. Une production bien plus rémunératrice aujourd’hui pour ce couple d’agriculteurs "écœurés du cochon" après une expérience malheureuse en production porcine.

Comme Céline et Christophe Fel, Joëlle et Gérard Cassagne, participent désormais pleinement à la nouvelle filière IGP (Indication géographique protégée) Sud-Ouest Canard l’Aveyron que vient de mettre en place la coopérative Unicor. "Aujourd’hui, nous maîtrisons totalement le circuit du canard : des quatre couvoirs landais qui travaillent pour Unicor à la transformation dans les ateliers d’AFG Foie gras en collaboration avec La Quercynoise (Lot), en passant par les dix nouveaux éleveurs, et la vingtaine d’éléveurs-gaveurs", détaille Dominique Broussy, responsable de l’OP Palmipèdes.

Un nouvel eldorado

"Beaucoup moins contraignant que le cochon en terme d’élevage", le canard pourrait bien devenir le nouvel Eldorado agricole aveyronnais. "Avec le développement de cette filière, on maintient ainsi de la valeur sur le territoire", confirme Yves Bioulac, directeur d’Unicor. Surtout, alors que la production porcine est la mal-aimée de l’agriculture aveyronnaise, que les productions bovin lait et bovin viande ne sont plus aussi rémunératrices, le canard est porteur d’avenir pour ceux qui ont choisi de le travailler.

"Pour nous qui possédons encore 40 limousines sur l’exploitation, en terme de revenus, le canard concentre 90% de nos revenus contre 10% rapportés par nos vaches allaitantes en Veau d’Aveyron", chiffre Joëlle Cassagne. Pour Céline et Christophe Fel, aussi, qui élèvent 40 000 canards par an à 1,60€ par animal (soit 1,20€ net après déduction de l’ensemble des charges indues), le compte est vite fait.