Braqueur tué: le bijoutier avait un permis de détention d'arme

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AFP

Le bijoutier qui a tué jeudi un braqueur à Sézanne (Marne), avait une "autorisation préfectorale" de détention d'arme, et l'enquête dira s'il a agi "en état de légitime défense", a déclaré vendredi le procureur de Châlons-en-Champagne.

"Le bijoutier était propriétaire d'arme, avait une autorisation préfectorale" et "s'entraînait régulièrement" au stand de tir, a expliqué le procureur, Christian de Rocquigny, lors d'une conférence de presse.

Agé de 54 ans, le commerçant était toujours en garde à vue pour "meurtre", après avoir tiré "à quatre reprises" avec "un Glock", un pistolet automatique de calibre 9 mm, a ajouté le magistrat.

Le malfaiteur était rentré jeudi vers 16H30 à l'intérieur dans la boutique, portant "des gants, un bonnet" et "tenant un sac plastique", et a demandé "à voir des bijoux", a-t-il raconté.

Le bijoutier, qui était à l'étage et qui est descendu une arme dissimulée dans son dos, et son épouse se sont méfiés du comportement "un peu bizarre" de ce client, a poursuivi le procureur.

"Le client a sorti une arme, l'a pointée au niveau du visage du commerçant, le poussant au fond du commerce", a indiqué Christian de Rocquigny. Son arme, de type gomme-cogne, "n'avait pas de munitions", a-t-il dit.

"Les quatre coups de feu ont été tirés alors que le malfaiteur tentait de se saisir de l'arme (du bijoutier ndlr), lors d'un corps à corps", a précisé le magistrat.

Les déclarations du bijoutier ont été confirmées par le visionnage de la caméra placée à l'intérieur de la boutique, mais "il est encore tôt pour dire s'il a agi en état de légitime défense", a-t-il insisté.

Entendue comme témoin par les enquêteurs, l'épouse du joaillier a déclaré que cette attaque était la cinquième, selon le procureur, qui a confirmé un braquage en août 2012 dans le commerce.

Le braqueur, 36 ans, avait dix condamnations à son casier judiciaire, dont deux devant les assises du Val-de-Marne et des Yvelines pour "vol avec arme".

Avant de succomber à ses blessures, "il a dit aux pompiers: +On était trois. On venait du 94 (le Val-de-Marne ndlr)", a encore expliqué M. de Rocquigny.

"Un ou deux complices", qui attendaient à l'extérieur, ont pris la fuite en voiture et étaient activement recherchés par les gendarmes de la section de recherches de Reims, qui ont déclenché le plan Epervier.

Le parquet de Châlons-en-Champagne devrait se dessaisir au profit du pôle de l'instruction de Reims et une information judiciaire doit être ouverte samedi matin, selon le procureur, qui "doute que le commerçant soit incarcéré".

Les gendarmes, qui ont le signalement du véhicule du ou des complices, ont lancé un appel à témoins, qui concerne également des faits survenus jeudi en début d'après-midi à Vitry-le-François, qui présentent des "similitudes" avec l'attaque de Sézanne, a dit le procureur.

Source : AFP

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