Hollande rencontre le pape pour parler de société, guerres et justice sociale

  • Le président François Hollande  le 23 janvier 2014 à l'Elysée, à Paris
    Le président François Hollande le 23 janvier 2014 à l'Elysée, à Paris AFP - Alain Jocard
  • Manifestation d'opposants au mariage pour tous, le 15 décembre 2013 à Versailles
    Manifestation d'opposants au mariage pour tous, le 15 décembre 2013 à Versailles AFP - Martin Bureau
  • Le pape François lors de son audience générale, le 22 janvier 2014 Place St Pierre, à Rome
    Le pape François lors de son audience générale, le 22 janvier 2014 Place St Pierre, à Rome AFP - Andreas Solaro
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AFP

Le président François Hollande rencontre vendredi au Vatican le pape François, un entretien qui devrait être marqué par des convergences sur les crises internationales et la justice sociale, mais un désaccord profond sur les évolutions sociétales.

C'est la première fois que François Hollande, qui s'est rendu quatre fois en Italie, franchira les murs du petit Etat, vingt mois après son élection.

Le séjour à Rome du président, accompagné du ministre de l'Intérieur, chargé des cultes, Manuel Valls, sera très bref. Quatre heures et demie environ.

Défenseur de la laïcité et promoteur de projets sur le mariage pour tous et la fin de vie qui froissent l'Eglise, le chef de l'Etat socialiste a souhaité rencontrer le pape, "grande autorité morale", qui peut être "utile" dans le règlement de la crise syrienne et du conflit israélo-palestinien.

M. Hollande souhaite aussi, selon l'un de ses conseillers, adresser "un message fort de dialogue et d'attention" aux catholiques, alors qu'il est impopulaire auprès de la majorité d'entre eux à l'approche des élections municipales et européennes.

Les conflits internationaux, avec notamment la conférence sur la Syrie à Montreux, seront au coeur de cette première visite au Saint Siège du président, a-t-on indiqué à l'Elysée.

Message fort de dialogue et d'attention

La protection des chrétiens d'Orient, les conflits en Afrique, le gaspillage des ressources alimentaires et la relance des efforts internationaux pour la protection de l'environnement --une priorité de Paris et du pape-- devraient être aussi abordés.

Depuis son accession à l'Elysée, les options de M. Hollande sur plusieurs sujets de société ont heurté les catholiques. Et ces sujets, relayés par les évêques français, ne devraient pas être absents de l'entretien.

La loi autorisant le mariage homosexuel promulguée en mai 2013 avait mis des centaines de milliers de manifestants dans la rue, parmi lesquels nombre de croyants.

Plus récemment, des dispositions confortant le droit à l'avortement ont provoqué des crispations. Les projets sur le suicide assisté pour les malades en fin de vie, des réformes envisagées sur la famille, les conceptions en faveur de la promotion du "gender" (le sexe à la naissance ne détermine pas l'identité sexuelle) créent un malaise grandissant parmi les catholiques français.

Selon l'Elysée, ces dossiers "ne seront pas au coeur" de la rencontre. "On sait bien que les positions sont divergentes, elles n'ont pas vocation à se rapprocher à l'occasion de cet échange, en particulier sur la question de l'avortement", dit-on.*

Incompréhension et critiques

Mais, au Vatican, ces projets et débats suscitent incompréhension et critiques. Le pape François, à qui devait être transmise une "supplique" de 110.000 catholiques exprimant leur "malaise" face à la politique du gouvernement, devrait les aborder, même si le Vatican évitera probablement d'insister trop dans son communiqué final sur ces sujets contentieux.

Alors que Nicolas Sarkozy promouvait une "laïcité positive" tenant compte de "l'héritage chrétien de la France", M. Hollande compte bien rester dans ses habits de défenseur d'un autre type de laïcité, "pilier de la République".

L'affaire de la liaison du président avec Julie Gayet, une actrice de 41 ans, viendra-elle parasiter son déplacement? "Il est évident que le voyage de François Hollande se produit à un moment un peu délicat sur le plan de la vie privée", estime l'historien des religions, Odon Vallet. Mais il n'est pas d'usage au Vatican d'aborder des sujets d'ordre privé. Et la présence de la compagne de M. Hollande, Valérie Trierweiler, avec laquelle il n'est pas marié, n'était de toute façon pas prévue.

La visite officielle, qui n'est pas une visite d'Etat --très rares au Vatican-- aura le format très formel habituel: le président, arrivé par la solennelle Cour Saint-Damase, se rendra, escorté par les "gentilhommes de Sa Sainteté", dans la bibliothèque du pape, où il aura un entretien en tête à tête de vingt minutes à une demi-heure avec le pape. Celui-ci comprend le français mais le parle peu.

Puis le président rencontrera le secrétaire d'Etat Pietro Parolin et son "ministre" des Affaires étrangères, le Français Dominique Mamberti, avant de s'adresser à la mi-journée à la presse au Centre culturel Saint-Louis de France.

Source : AFP

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