Gambardella : Rodez-Evian "c'est du lourd"

  • Stéphane Calvel et ses jeunes joueurs ne "stressent pas" avant la réception d’Évian dimanche.
    Stéphane Calvel et ses jeunes joueurs ne "stressent pas" avant la réception d’Évian dimanche. JAT
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

16es de finale. Ex-attaquant du Raf époque D2 et aujourd’hui entraîneur, Stéphane Calvel s’est confié cette semaine. À quelques heures de la rencontre historique entre «ses» U19 et ceux d’Évian, dimanche à Paul-Lignon (15 heures), il dresse le portrait de cette génération atypique et s’arrête sur la manière dont il a préparé ce match.

Comment sentez-vous votre groupe à quelques heures du 16e de finale ?

Depuis un mois, depuis que les choses sérieuses ont vraiment commencé pour nous dans cette Coupe, le groupe est très actif. Il y a beaucoup de présence aux entraînements et énormément d’envie. D’ailleurs, on a de très bons résultats partout. Quelque chose se passe. Et tout le monde veut être dans le train.

Ce parcours historique (c’est la première fois que le Raf atteint ce stade de la Coupe Gambardella), est-il selon vous le résultat d’une génération particulière ?

Dans l’équipe, six garçons ont été formés à l’école de foot du Raf. Et surtout, à un moment, ils se sont retrouvés barrés. Par exemple, en 13 ans, Kandjoura Diaby, il était remplaçant avec moi. Et aujourd’hui, il ne l’est plus. Mentalement, cette génération a peut-être dû travailler davantage. Et sûrement qu’on lui en a demandé plus également.

Vous apportez donc une nouvelle démonstration de l’importance du mental, et pas uniquement du talent brut ?

Oui, d’autant plus quand on voit les joueurs qui composaient certaines des précédentes générations. Ceci dit, on parle de la tête mais avec cette équipe, il y a aussi d’autres valeurs humaines. Par exemple, je travaille beaucoup sur le relationnel, le fait d’être juste. J’ai un groupe de 25 joueurs et tous les choix sont difficiles. Mais ils les suivent.

Est-ce que ces «valeurs humaines» peuvent suffire face à une équipe comme Évian ?

C’est vrai, là c’est une grosse équipe avec des joueurs présélectionnés en équipe de France, d’autres contactés par Liverpool ou Newcastle ou encore certains ayant déjà fait des bancs en Ligue 1. C’est du lourd. Et ce sera compliqué. Mais nous, on ne se stresse pas. On ne bouleverse pas nos habitudes pour éviter cette pression.

Est-ce une manière pour vous de préserver toutes vos chances?  

Moi, je suis un compétiteur alors je me dis qu’on va tout faire pour ouvrir une porte de plus. C’est comme Lavillenie (Renaud, nouveau recordman du monde de saut à la perche, NDLR). À un moment donné, il faut y aller. Après tout, si on ne passe pas, c’est logique. La pression, c’est Évian qui l’a. Nous, on est libéré.

Face à un tel adversaire, la crainte de prendre une «valise» ne peut-elle pas inhiber ?

C’est sûr, si tu prends un but au bout de 3 minutes... Ça, c’est le mauvais scénario. Et je l’ai déjà vécu avec le Raf, à Nantes, en Coupe de France (en 1993, NDLR). On avait pris 9-1 et pourtant on jouait en D2 (Nantes était en D1, NDLR) et on avait ces mêmes valeurs humaines avec des gars comme Philippe Bobek. Mais parfois, ça ne suffit pas. Alors, oui, cette crainte existe toujours. C’est une part de risque qu’il y a toujours.

Comme celle de l’exploit d’ailleurs ?

Nous, c’est la première fois qu’on va jouer une telle équipe. Jusqu’à présent, on a rencontré des clubs invaincus. Mais ils évoluaient en Ligue, comme nous. Là, c’est la crème de la crème.

Mais en 2009, quand le Raf a reçu le PSG en 8es de finale de la Coupe de France, qui misait sur Rodez (vainqueur 3-1 ap) ?

Je vais me servir de ça et d’exploits français dans tous les sports.

Sentez-vous que des choses ont changé autour de vous, de vos joueurs depuis la qualification ?

Il y a les félicitations, les textos avec des Coupes de France dedans (rires). Et puis, autour des joueurs, tout le monde en parle. Il y a les médias, les sites internet... Les jeunes font un peu les coqs et ont les yeux qui brillent (sourire). C’est une belle aventure. Et bien sûr, je suis fier. Mais je ne suis pas seul. Derrière, dans l’ombre, il y a beaucoup d’éducateurs comme «Flo» (Florent Rech, coordinateur technique du club et entraîneur de la réserve senior en Division honneur, NDLR). Il fait un travail énorme mais aujourd’hui, en DH, malheureusement on ne le voit pas. Et c’est dommage car cette équipe est beaucoup plus importante que cette Gambardella. Ça, c’est la cerise. Mais cette réserve est vitale pour les jeunes d’aujourd’hui qui sont amenés à y jouer. Que ceux qui évoluent en DH le fassent en ayant conscience de ça.

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