Plusieurs milliers d'étudiants infirmiers manifestent leur colère

  • Des étudiants infirmiers  manifestent à Paris le 4 mars 2014 pour dire leur "colère"
    Des étudiants infirmiers manifestent à Paris le 4 mars 2014 pour dire leur "colère" AFP - Kenzo Tribouillard
  • Des étudiants infirmiers manifestent à Lyon  leur "colère" face au refus des cliniques de les accueillir en stage le 4 mars 2014
    Des étudiants infirmiers manifestent à Lyon leur "colère" face au refus des cliniques de les accueillir en stage le 4 mars 2014 AFP - Jeff Pachoud
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AFP

Plusieurs milliers d'étudiants infirmiers ont manifesté mardi leur "colère" face au refus des cliniques de les accueillir en stage, s'estimant "otages" du conflit entre ces établissements et le gouvernement.

A Paris, jusqu'à 5.000 étudiants, selon les organisateurs, ont pris le départ à la gare Montparnasse (14e) pour rejoindre la place de la Résistance (7e), à l'appel de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), dans un bruit assourdissant de sifflets, de cris, de slogans.

"Marre d'être pris en otage", "Un stage de perdu, 10 étudiants dans la rue", proclamaient sur des pancartes des élèves en blouse blanche portant des masques de chirurgien.

"Mettre cinq à six élèves par service, ce n'est pas gérable, cela va mettre notre formation en péril. Nous voulons avoir la possibilité d'apprendre correctement", a déclaré à l'AFP Aude Simonetto, 20 ans, élève à l'hôpital Sainte-Anne de Paris.

A Lyon, 2.300 étudiants ont également défilé dans le centre-ville, selon la police. "Quelque 200 étudiants sont pénalisés à Lyon. Si certains ne sont pas reclassés, ça va reporter de 6 mois à un an leur diplôme", a dit à l'AFP Aurore Cognard, en 2e année.

Dans un bruyant cortège de blouses barrées de l'inscription "Sous la blouse, la colère", près d'un millier d'étudiants ont défilé à Bordeaux, organisant un sit-in face à l'Hôtel de ville, où ils ont formé un "S.O.S" géant.

A Rouen, venus de toute la région, ils étaient 500 au son des trompes et des sifflets, à Rennes, près de 600, à Marseille, plus de 400.

"Désormais, si nous ne pouvons plus faire de stages dans le privé, le public va être surchargé de stagiaires. A quel prix pédagogique?", s'est interrogé Raphaël Nadalin, dans une manifestation à Nancy de 400 personnes.

Quelque 300 étudiants se sont rassemblés devant le siège de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) à Toulouse. "Le CHU ne peut pas absorber l'ensemble des stagiaires. Notre temps d'apprentissage sur le terrain est hypothéqué (par ce blocage)", a souligné Titus Too, 30 ans, élève de 2e année.

Jusqu'à 350 élèves ont manifesté sur la grand-place de Lille aux cris de "étudiants en colère, on ne va pas se laisser faire".

Les élèves infirmiers refusent de servir de "monnaie d'échange" dans le différend opposant le gouvernement aux cliniques. Celles-ci s'estiment lésées par la baisse de leurs tarifs en 2014 alors que ceux des hôpitaux vont rester stables. Le gouvernement entend ainsi compenser le crédit d'impôt compétitivité (CICE) dont elles bénéficient, contrairement aux hôpitaux.

En réaction, la FHP a appelé à ne plus accueillir d'étudiants en stages après le 1er mars, alors que ces stages sont obligatoires pour valider le diplôme.

Le ministère de la Santé affirme que tous les étudiants concernés ont pu trouver une solution ailleurs, mais ces derniers craignent d'être en sureffectif dans les services.

"La totalité des 9.397 étudiants infirmiers qui se sont vus privés de stage vont pouvoir être accueillis" au sein des hôpitaux publics, maisons de retraites publiques, hôpitaux non lucratifs et centres de lutte contre le cancer, a indiqué dans un communiqué le délégué général de la FHF (fédération hospitalière de France), Gérard Vincent.

Évoquant "la mobilisation sans précédent des établissements du service public hospitalier", il a dénoncé "le nouveau caprice des cliniques commerciales".

De son côté, la FHP, qui a reçu des représentants des étudiants, a affirmé qu'elle ne reviendrait pas sur sa décision: "si rien ne bouge au ministère, il n'y aura pas de changement de notre côté", a indiqué à la presse Lamine Gharbi, l'un de ses responsables.

Source : AFP

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