Gaza: vague de raids israéliens après des tirs de roquettes, Abbas appelle Israël à "arrêter l'escalade"

  • Des soldats et des civils israéliens près d'un trou causé par une roquette lancée depuis la bande de Gaza, à Sderot le 12 mars 2014
    Des soldats et des civils israéliens près d'un trou causé par une roquette lancée depuis la bande de Gaza, à Sderot le 12 mars 2014 AFP - David Buimovitch
  • Le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah le 10 mars 2014
    Le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah le 10 mars 2014 AFP/Archives - Abbas Momani
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AFP

Une trentaine de raids israéliens ont frappé la bande de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi en riposte au tir d'une soixantaine de roquettes par le Jihad islamique, une "escalade" à laquelle le président palestinien Mahmoud Abbas a pressé Israël de mettre fin.

Aucune victime n'a été signalée de part et d'autre au cours de ces hostilités, les plus intenses depuis plus de deux ans, engagées à la suite de la mort de trois combattants du Jihad islamique dans un raid israélien mardi.

Le président Abbas a exhorté Israël à "mettre un terme à son escalade militaire sur la bande de Gaza assiégée", selon son porte-parole, Nabil Abou Roudeina.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenu dans la nuit des consultations sur la conduite des opérations avec le ministre de la Défense Moshé Yaalon, le chef d'état-major adjoint, le général Gadi Eisenkot, et le chef du service de sécurité intérieure, le Shin Beth, Yoram Cohen. Il doit s'entretenir avec son cabinet de sécurité dans la journée.

"S'il n'y a pas de tranquillité dans le sud (d'Israël), il y aura du bruit à Gaza, et c'est un euphémisme", a menacé mercredi soir M. Netanyahu.

En visite officielle en Israël pour la première fois en tant que Premier ministre britannique, David Cameron a "totalement condamné les attaques de Gaza", les qualifiant de "barbares", car "visant les populations civiles".

Le département d'Etat américain a condamné les tirs de roquettes, qualifiées d'"attaques terroristes" et réaffirmant "le droit d'Israël à se défendre".

Une roquette est tombée en Israël jeudi, portant à plus de 60 le total en moins de 24 heures à partir du territoire palestinien gouverné par le mouvement islamiste Hamas, dont 5 dans des zones habitées, selon l'armée israélienne.

Les écoles étaient ouvertes normalement jeudi matin dans le sud d'Israël, où une partie dans la population a dû se réfugier momentanément dans les abris la veille.

Israël a en revanche fermé jusqu'à nouvel ordre les points de passage de Kerem Shalom et Erez, à la frontière avec Gaza, sauf pour les cas humanitaires.

-'Le Hamas pas impliqué'-

L'ancien conseiller israélien à la sécurité nationale Yaakov Amidror a écarté à ce stade l'option d'une réoccupation de la bande de Gaza évacuée unilatéralement en 2005, agitée la veille par le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.

"Cela dépend de l'autre camp. Le Hamas ne s'implique pas pour le moment et c'est une bonne chose", a déclaré M. Amidror à la radio militaire.

Selon le correspondant militaire du quotidien israélien Yediot Aharonot, "ce qui est surprenant, ce ne sont pas les tirs de roquettes d'hier, qui étaient attendus, mais leur volume".

Cette salve est une "tentative de créer une dissuasion face à Israël et de lui rappeler les capacités militaires du Jihad islamique", ainsi que l'occasion de montrer sa force face au Hamas rival et en perte de vitesse, estime-t-il.

Dans la soirée, des raids aériens israéliens ont visé des positions de la branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, ainsi que de celles du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, dans le nord et le sud de la bande de Gaza.

L'armée israélienne a affirmé avoir frappé "29 sites terroristes dans la bande de Gaza".

"Il s'agit de la plus importante attaque à la roquette de la bande de Gaza depuis l'opération Pilier de défense" (14-21 novembre 2012), a-t-elle souligné.

"Le Jihad islamique ne souhaitait pas une escalade, mais Israël a commis de nombreuses violations de la trêve (depuis novembre 2012, NDLR), au point de renier son engagement de cesser sa politique d'assassinats", a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement, Daoud Chihab, en référence à la reprise des liquidations depuis le début de l'année.

"Les Brigades Al-Qods ont riposté à l'agression par une salve de roquettes", a affirmé la branche armée du Jihad islamique, en référence à ses trois combattants tués mardi par un raid israélien dans le sud de la bande de Gaza après avoir tiré au mortier sur des troupes israéliennes à la frontière

Le gouvernement du Hamas a rejeté sur Israël la responsabilité des tensions: "Nous faisons porter à l'occupant la responsabilité de l'escalade et mettons en garde contre les conséquences", a indiqué son porte-parole, Ihab al-Ghussein, affirmant "le droit du peuple palestinien à se défendre".

Le Hamas a toutefois appelé "la résistance palestinienne et ses branches militaires à agir sur le terrain à bon escient, avec intelligence et professionnalisme afin d'éviter de faire couler le sang de notre peuple et protéger ses intérêts".

Source : AFP

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