Ulster: les partisans de Gerry Adams escomptent sa libération

  • Des partisans du Sinn Fein manifestent pour la libération de leur leader Gerry Adams, le 3 mai 2014 à Belfast
    Des partisans du Sinn Fein manifestent pour la libération de leur leader Gerry Adams, le 3 mai 2014 à Belfast AFP - Peter Muhly
  • Des partisans du Sinn Fein manifestent pour la libération de leur leader Gerry Adams, le 3 mai 2014 à Belfast
    Des partisans du Sinn Fein manifestent pour la libération de leur leader Gerry Adams, le 3 mai 2014 à Belfast AFP - Peter Muhly
  • Des partisans du Sinn Fein manifestent pour la libération de leur leader Gerry Adams, le 3 mai 2014 à Belfast
    Des partisans du Sinn Fein manifestent pour la libération de leur leader Gerry Adams, le 3 mai 2014 à Belfast AFP - Peter Muhly
Publié le
AFP

Les sympathisants du dirigeant républicain Gerry Adams escomptaient une libération dimanche du président du Sinn Fein, dont la garde à vue provoque des tensions à la tête du gouvernement bi-confessionnel nord-irlandais.

Gerry Adams, également député en République d'Irlande, fait selon l'un de ses proches cité par la BBC l'objet d'interrogatoires "dix-sept heures par jour" de la part des enquêteurs chargés d'élucider l'enlèvement et le meurtre par l'IRA en 1972 de Jean McConville, une mère de 10 enfants.

Gerry Adams, qui s'est présenté de son plein gré mercredi soir au poste de police d'Antrim (30 km de Belfast), dément fermement toute implication dans ce crime et a toujours nié avoir appartenu à l'Armée républicaine irlandaise (IRA), dont le Sinn Fein a été l'aile politique.

Selon le Sunday Times, le leader républicain de 65 ans s'attendait à n'être entendu que sur l'affaire McConville, mais il a été surpris quand les enquêteurs l'ont arrêté en vertu d'une législation antiterroriste pour soupçons d'appartenance à l'IRA.

La police nord-irlandaise, interrogée par l'AFP, n'a pas confirmé ces informations.

Les sympathisants de Gerry Adams, indignés par cette garde à vue prolongée dont ils dénoncent les "motivations politiques", espèrent le voir libéré à l'expiration d'un nouveau délai de 48 heures, dimanche vers 19h00 GMT.

Le leader républicain pourrait alors être soit relâché, soit inculpé ou voir sa garde à vue à nouveau prolongée par la justice, la durée maximale d'une telle détention étant de 28 jours a précisé un porte-parole de la police.

Mais le Sinn Fein a menacé en cas d'inculpation de Gerry Adams de "reconsidérer" son soutien à la police, une institution-clé dans le fragile processus de paix dans la province britannique.

- "Tentative de chantage abjecte" -

Cette mise en garde a été proférée par l'ancien commandant de l'IRA Martin McGuinness, désormais vice-Premier ministre au sein d'un gouvernement bi-confessionnel. Samedi lors d'un rassemblement à Belfast, il a accusé une partie de la police d'être "opposée au processus de paix et de haïr Gerry Adams".

Mais ces propos n'ont pas été du goût du Premier ministre Peter Robinson (protestant unioniste), pour qui le Sinn Fein a "franchi la ligne".

"La menace exprimée publiquement envers la PSNI (police nord-irlandaise) au plus haut niveau par le Sinn Fein, de ré-examiner sa position à l'égard de la police si Gerry Adams était inculpé, est une tentative de chantage abjecte et agressive".

"Les citoyens ordinaires vont conclure que la police et le parquet ont cédé à cette menace politique ouverte et grossière si Adams n'est pas inculpé", a-t-il souligné.

"J'avertis le Sinn Fein qu'ils ont franchi la ligne et doivent immédiatement abandonner leur attitude destructrice".

La police a quant à elle défendu son action, exprimant sa volonté de "traiter tout le monde de façon égale devant la loi". La PSNI a succédé en 2001 à la très contestée RUC, quasiment exclusivement composée de protestants et accusée de partialité pendant le conflit interconfessionnel qui a ensanglanté l'Ulster.

Si elle suscite l'indignation des républicains et fait naître des tensions dans une province qui connaît encore des violences sporadiques, la garde à vue de Gerry Adams a en revanche été saluée par des victimes de crimes de l'IRA.

Dans le Sunday Times, Julie Hambleton, dont la soeur de 18 ans a été tuée par l'explosion d'une bombe de l'IRA dans un pub de Birmingham en 1974, a exprimé l'espoir de voir Gerry Adams interrogé sur ces attentats qui avaient fait 21 morts.

Elle a aussi appelé la police à entendre Martin McGuinness. "Je ne peux pas croire que quoi que ce soit ait pu se produire au sein de l'IRA sans passer par lui, et probablement par Adams aussi. Donc si deux personnes doivent être interrogées sur les attentats de Birmingham, ce sont ces deux-là", a-t-elle déclaré au journal.

Source : AFP

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