Européennes: Hollande descend dans l'arène pour combattre l'euroscepticisme

  • Le président de la République François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls lors des cérémonies du 8 mai 2014 à Paris
    Le président de la République François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls lors des cérémonies du 8 mai 2014 à Paris AFP - Alain Jocard
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AFP

A près de deux semaines des élections européennes, François Hollande descend dans l'arène pour combattre l'euroscepticisme ambiant qui "menace" l'Union européenne et risque en France de faire du Front national la première force politique le 25 mai.

"Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’Histoire", lance le chef de l'Etat dans une tribune publiée par Le Monde daté de vendredi et intitulée "L'Europe que je veux". Prôné par le FN mais aussi le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) ou d'autres à la gauche de la gauche, l'abandon de l'euro serait, poursuit-il, "un piège, celui du déclin national".

L'Europe, selon François Hollande, est "menacée" par ces "forces (qui) cherchent à la défaire en spéculant sur la déception, en misant sur le découragement, en exhumant les peurs". Même s'il ne le désigne pas nommément, l'avertissement vise tout particulièrement le Front national qui selon les sondages, pourrait être au coude à coude avec l'UMP, sinon en tête dans une quinzaine de jours.

Sa présidente, Marine Le Pen, en a fait son objectif premier après la performance du FN aux municipales. Les européennes, souvent considérées comme des élections défouloir et sans enjeu, avaient déjà vu le parti faire sa toute première percée nationale il y a tout juste trente ans.

François Hollande, qui n'avait pas abordé le sujet européen lors de son interview le 6 mai sur BFMTV et RMC, évoque précisément parmi les "peurs" agitées par les populistes ou les eurosceptiques celle des étrangers, désignés comme des "boucs émissaires", la "discorde religieuse" ou l'opposition des "identités nationales à l’engagement européen".

Au jour anniversaire de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, il en appelle à l'Histoire pour se souvenir de "l'avertissement solennel de François Mitterrand, dans son dernier discours devant le Parlement européen : +le nationalisme, c’est la guerre !+".

La "menace" du nationalisme, relève-t-il, s'exprime une nouvelle fois "aux confins de l’Ukraine et de la Russie". D'où le rappel, nécessaire selon lui, de "cette évidence fondatrice : l'Europe, c’est la paix !".

- "Peser sur le destin du monde" -

La crise ukrainienne, tout comme les échéances électorales européennes, seront d'ailleurs au cœur de sa rencontre avec la Chancelière allemande, Angela Merkel, qui le recevra vendredi et samedi à Stralsund, son fief des rives de la Baltique. Mais l'Ukraine sera également la toile de fond de la tournée de trois jours que le président français effectuera dans la foulée dans le Caucase du sud.

Si, comme il le reconnaît, l'Union européenne "déçoit" par "son impuissance" face au chômage ou ses "institutions et ses règles compliquées", il s'agit le 25 mai de "choisir une Europe frileuse ou une Europe volontaire".

Le président de la République "oppose" ainsi sa vision de l'Europe à celle d'une Europe de la "dilution" offrant "une vision minimale, commerciale, +apolitique+ de l’Europe, qui ne voit en elle qu’un marché, qu’un espace monétaire sans gouvernance".

Lui-même plaide plutôt pour une Europe "qui agit là où on l'attend, qui clarifie ses modes de décision, allège ses procédures, avance plus vite avec les pays qui le veulent, se concentre sur les défis à venir" et se montre capable de s'"unir pour peser sur le destin du monde".

"Cette Europe est celle qui, à partir de la zone euro, redonne de la force à l’économie, met fin à l’austérité aveugle, encadre la finance avec la supervision des banques, fait de son grand marché un atout dans la mondialisation et défend sa monnaie contre les mouvements irrationnels", ajoute-t-il.

Et le président, qui promettait dès 2012 de réorienter l'Europe vers la croissance et l'emploi, de conclure: "la France veut plus que le progrès de l’Europe, elle veut l’Europe du progrès".

"Le Président de la République dit à ceux qui doutent et à ceux que l'état actuel de l'Europe met en colère que nous pouvons construire une autre Europe et que nous avons besoin de la France pour le faire", a salué la tête de liste PS en Ile-de-France, Pervenche Bérès.

Source : AFP

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