Les intermittents s'invitent à la Fête de la musique sans la troubler

  • Dans les rues de Paris, des enfants qui dansent lors d'un concert donné pour la fête de la musique, le 21 juin 2014
    Dans les rues de Paris, des enfants qui dansent lors d'un concert donné pour la fête de la musique, le 21 juin 2014 AFP - Kenzo Tribouillard
  • Le président François Hollande participe à un concert gratuit donné par des enfants au palais de l'Elysée le 21 juin 2014
    Le président François Hollande participe à un concert gratuit donné par des enfants au palais de l'Elysée le 21 juin 2014 POOL/AFP - Remy de la Mauvinière
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AFP

Les intermittents, en conflit avec le gouvernement sur la réforme de leur régime d'assurance-chômage, se sont invités samedi à la Fête de la musique, prenant la parole lors de spectacles, mais sans chercher à perturber cette soirée populaire.

"La Fête de la musique est un événement populaire essentiellement dédié aux amateurs. On ne va pas empêcher les concerts même si certains d'entre nous vont dire des choses à cette occasion", a expliqué Denis Gravouil, secrétaire général de la GCT-Spectacle, à l'AFP.

"Il faut digérer les actions passées et se préparer aux prochaines du début d'été qui sont, elles, sur des lieux de travail très professionnels", a-t-il ajouté. Une allusion aux menaces que le conflit des intermittents fait peser sur la saison des festivals.

L'intervention la plus médiatique a été celle d'un groupe d'intermittents invités à s'exprimer sur France 2 dans le cadre de la retransmission de la Fête de la musique présentée par Patrick Sébastien depuis Montpellier.

"Depuis dix ans, nous avons bâti des propositions avec des politiques (...) de tous bords. Ces propositions n'ont jamais été étudiées, elles n'ont jamais été entendues d'où notre colère", a expliqué à l'antenne Stéphanie Marc, porte-parole du mouvement unitaire Languedoc-Roussillon, montée avec une dizaine d'intermittents sur la grande scène installée place de la Comédie.

"Nous nous battons comme des lions contre cet accord scandaleux qui pénalise les plus fragiles", a-t-elle ajouté en référence à la nouvelle convention d'assurance chômage, au coeur de la contestation des intermittents.

D'autres interventions étaient prévues dans la soirée dans plusieurs villes de France, notamment à Amiens où "une prise de parole" devait avoir lieu avant un grand concert "pour expliquer les raisons de la colère", selon les intermittents de Picardie.

A Caen, certains des concerts prévus dans et devant l'Abbaye aux dames, siège du conseil régional, ont toutefois été annulés par des artistes en signe de protestation.

A Paris où des prises de parole étaient également prévues, les nombreux spectacles donnés à travers la ville se déroulaient normalement en milieu de soirée, selon les organisateurs.

Plusieurs milliers de personnes ont ainsi pu assister au concert gratuit donné par la fanfare funk Tarace Boulba.

15.000 spectateurs se sont aussi rassemblés Place Denfert-Rochereau pour la soirée réunissant de jeunes groupes de la scène française: Pendentif, Odezenne, Rocky et Griefjoy

A l'Elysée, François Hollande est monté sur la scène dressée dans la cour alors qu'une chorale de jeunes entonnait le tube de Pharell Williams, "Happy".

Entraîné par le rythme, le président, très détendu, a fait quelques pas de danse avec des jeunes femmes.

Le chef de l'Etat a ensuite fait une apparition surprise sur la scène du concert donné à l'Institut du Monde arabe promettant qu'il défendrait "toujours et encore la culture", dans une allusion au conflit des intermittents.

"La culture, ça fait partie de la République et le rôle du chef de l'Etat, c'est de défendre toujours et encore la culture", a-t-il lancé. "Je le ferai, y compris dans ces moments où il y a un certain nombre de professions qui s'inquiètent pour leur avenir", a-t-il poursuivi.

Venu assister à un concert dans la cour de Matignon, le Premier ministre Manuel Valls a,lui, déclaré qu'il fallait "garder l’esprit de la fête de la musique voulu par Jack Lang».

La CGT-Spectacle a reconduit vendredi son préavis de grève pour l'ensemble de juillet, le mois des festivals, et appelé à une "grève massive" pour l'ouverture du festival d'Avignon.

La veille, le Premier ministre avait confirmé que le gouvernement allait agréer la nouvelle convention d'assurance-chômage. Mais il a fait un "geste d'apaisement" en annonçant que le différé dans le versement de leurs indemnisations chômage serait "neutralisé" par l'Etat. Une nouvelle mission pour redéfinir le statut de l'intermittent va également être lancée.

Samedi, les directeurs des festivals d'Aix-en-Provence (art lyrique), d'Arles (photographie) et d'Avignon (théâtre) se sont dits "favorables" à cette concertation estimant qu'il ne fallait "pas rater l'occasion" offerte au secteur du spectacle.

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a, quant à elle appelé, les intermittents à "saisir la main tendue" par le gouvernement.

Source : AFP

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