Grand-Rodez : les Baraquevillois appelés aux urnes

Allez donc savoir pourquoi: à Baraqueville, la polémique enfle régulièrement et rapidement. Au lendemain des dernières élections municipales qui ont vu la défaite du maire sortant, Marie-José Marty, et la victoire de Jacques Barbezange, la tension est de nouveau palpable.

D’autant plus depuis que le nouveau premier magistrat, proche de la majorité (de droite) départementale, a décidé de lancer une consultation locale, afin de demander à la population baraquevilloise son avis sur l’avenir territorial de la commune. Et la possibilité d’engager des démarches pour quitter la communauté d’agglomération du Grand Rodez. Ce que ne digère pas, mais pas du tout, sa désormais principale opposante de gauche.

Une mascarade, selon Mme Marty

"Pourquoi cette précipitation?", interroge Marie-José Marty. "C’est une mascarade, s’insurge-t-elle. Il fait de l’intox en s’appuyant sur un scénario catastrophe pour arriver à ses fins."

Et de dénoncer avec force ce qu’elle considère comme un "simulacre de consultation orchestré par la majorité municipale.» «Il avait promis un référendum, avec une procédure légale de deux mois et un dossier consultable. Là, il met le couteau sous la gorge des Baraquevillois", tempête Marie-José Marty. Selon elle, le rapport de la chambre régionale des comptes repose sur un "budget faussé." "Effectivement, nous avons un délai d’un mois pour apporter des réponses, mais ce n’est qu’un avis, rien n’est imposé."

 L’ancien maire n’en démord pas: "Nous n’avons pas encore tous les éléments, sachant que la première réunion de l’Agglo sur les finances n’aura lieu que le 1er juillet." Et lorsque l’on évoque une quelconque opération politique lors du rapprochement avec le Grand Rodez, Marie-José Marty sort de ses gonds: "Ce n’est pas politique, je suis sympathisante de gauche, je n’ai pas de carte. Nous n’avons abandonné personne. Les autres communes ont fait un choix. Nous n’avons empêché personne de nous suivre. Je persiste à dire que rester dans une communauté à dix était préjudiciable."  Dans tous les cas, elle n’accorde aucune valeur à la consultation de demain. Continuant à réclamer un"vrai référendum."

Jacques Barbezange persiste

Jeudi soir, le conseil municipal de Baraqueville a décidé d’augmenter le taux des trois taxes fiscales de 9,40%. Sans les voix de l’opposition, laquelle a également voté contre la diminution des subventions aux associations. Le discours du maire Jacques Barbezange n’a pas varié d’un pouce (notre édition du 20 juin). L’ancien rugbyman s’en remet au vote des Baraquevillois et, face aux critiques nourries de son opposante et du président de l’Agglo, il rappelle les commentaires d’un audit, demandé par sa devancière: "Si l’Agglo majore sa compensation, cela permettra d’atténuer les efforts de la commune mais cette solution reste hypothétique." Avant de marteler bien fort: "On ne doit compter que sur nos propres solutions. Et la solution, dans un premier temps, est de retrouver les 1,1 M qui partent à l’Agglo." 

Au passage, il n’oublie pas de souligner que les élus de sa majorité ont participé à l’effort collectif en baissant leurs indemnités de 15%... Reste à savoir ce que livrera, demain soir, le verdict des urnes, la population baraquevilloise étant, on le sait, assez divisée. Les élus de l’opposition ont, eux, déjà prévenu qu’ils ne prendront pas part à la consultation. Ambiance, ambiance...