Ukraine: entre diplomatie et action militaire, la crise continue

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  • Une colonne de blindés de l'armée ukrainienne se dirige vers le nord de la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 3 juillet 2014
    Une colonne de blindés de l'armée ukrainienne se dirige vers le nord de la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 3 juillet 2014 AFP - Genya Savilov
  • Le président Petro Porochenko lors de son discours au Parlement ukrainien à Kiev, le 3 juillet 2014
    Le président Petro Porochenko lors de son discours au Parlement ukrainien à Kiev, le 3 juillet 2014 AFP - Anatolii Stepanov
  • Un homme recouvre avec une couverture le corps d'une personne tuée dans le bombardement par l'aviation ukrainienne d'un village près de Lugansk, dans l'est de l'Ukraine, le 2 juillet 2014 Un homme recouvre avec une couverture le corps d'une personne tuée dans le bombardement par l'aviation ukrainienne d'un village près de Lugansk, dans l'est de l'Ukraine, le 2 juillet 2014
    Un homme recouvre avec une couverture le corps d'une personne tuée dans le bombardement par l'aviation ukrainienne d'un village près de Lugansk, dans l'est de l'Ukraine, le 2 juillet 2014 Itar-Tass/AFP - Stanislav Filippov
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Centre Presse Aveyron

Kiev, Moscou et les rebelles prorusses, pressés par l'Occident, devraient tenir vendredi ou samedi des pourparlers pour mettre fin aux combats dans l'est de l'Ukraine, mais la réunion attendue de leur "groupe de contact" n'était toujours pas confirmée vendredi matin.

Dans des échanges indirects dont le ton rappelle la Guerre froide, les Américains et les Européens d'une part, les Russes d'autre part, s'invitent mutuellement à faire pression sur leurs alliés ukrainiens respectifs pour sortir de l'impasse diplomatique actuelle.

Ainsi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré jeudi que l'Occident devait "convaincre Kiev" de suivre l'appel lancé mercredi à Berlin par quatre chefs de la diplomatie, allemand, français, russe et ukrainien, pour réunir le groupe de contact (Ukraine, Russie et OSCE, avec la participation des insurgés) et négocier un cessez-le-feu bilatéral et durable.

Or, le cessez-le-feu précédent, proclamé unilatéralement par Kiev, n'a pas été renouvelé lundi dernier, car le plan de paix proposé par le président Petro Porochenko n'a pas été appliqué et que des incidents armés continuaient.

Pour Kiev - et les Occidentaux - un retour au cessez-le-feu ne sera possible que si la Russie pousse les rebelles à accepter les principales conditions ukrainiennes, à savoir la reprise du contrôle de la frontière avec la Russie et la libération de tous leurs "otages".

Pour l'Ukraine, les États-Unis et l'Europe, la clé de la paix est à Moscou et le blocage vient des rebelles soutenus par la Russie.

Aussi, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont-ils demandé ensemble jeudi au téléphone à Vladimir Poutine d'"intervenir auprès des séparatistes pour les amener à négocier et à trouver un accord avec les autorités ukrainiennes".

Un appel similaire pour un "cessez-le-feu rapide observé par les deux parties" a été lancé ensuite par Mme Merkel et le président américain Barack Obama, qui se sont consultés par téléphone. "La Russie doit avant tout apporter sa contribution et agir sur les séparatistes dans l'est de l'Ukraine pour que ce cessez-le-feu soit respecté".

- Nouvelles sanctions ? -

Si Moscou ne s'exécute pas "à court terme", Washington et Bruxelles entameront de nouvelles démarches "coordonnées" en vue de nouvelles sanctions, a indiqué la Maison Blanche.

La réunion du groupe de contact devrait permettre de réamorcer les négociations. Mais elle semble achopper pour le moment sur le choix du lieu. Moscou, par la bouche de M. Lavrov, a demandé que ce soit en Ukraine, dans un lieu sûr, et que les forces ukrainiennes observent une "pause" dans leur offensive pendant sa tenue.

Interrogés vendredi matin, les services de la présidence ukrainiennes "ne disposaient d'aucune information" à ce sujet.

Même son de cloche au siège de l'OSCE à Vienne, où "on n'a aucun détail", mais on précise que "de telles réunions se tiennent régulièrement à différents niveaux".

Pour leur part, les insurgés se disent prêts à des négociations indirectes, seulement avec la participation de la Russie.

"Si la Russie et l'OSCE nous font une proposition, nous serons d'accord pour participer à des consultations", a dit à l'AFP Andreï Pourguine, "vice-Premier ministre" de la "République populaire de Donetsk" proclamée par les séparatistes.

Sur le terrain, les opérations militaires ukrainiennes se poursuivent, mais les autorités de Kiev restent depuis le début de l'offensive extrêmement avares d'informations.

A Lougansk, une femme a été tuée et huit personnes blessées par des obus tombés sur des habitations, a indiqué vendredi matin le conseil municipal. Quelques obus sont tombés aussi sur un dispensaire oncologique et sur une école primaire, causant des dommages matériels.

A Donetsk, un porte-parole de la "République populaire" autoproclamée a dit à l'AFP que des tirs d'artillerie avaient visé dans la nuit le village voisin de Karlivka, sans faire de victimes. Dans la ville, les commerces et les transports en commun fonctionnaient normalement vendredi matin.

Source : AFP

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