Gaza: manifestation propalestinienne interdite à Paris, possible appel

  • Des manifestants pro-palestiniens à Paris le 13 juillet 2014
    Des manifestants pro-palestiniens à Paris le 13 juillet 2014 AFP - Kenzo Tribouillard
  • Des manifestants propalestiniens agitent des drapeaux lors d'une manifestation devant les Invalides à Paris le 23 juillet 2014
    Des manifestants propalestiniens agitent des drapeaux lors d'une manifestation devant les Invalides à Paris le 23 juillet 2014 AFP/Archives - Kenzo Tribouillard
  • Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve le 25 juillet 2014 à Lesperon
    Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve le 25 juillet 2014 à Lesperon AFP - Romain Perrocheau
  • Des manifestants pro-palestiniens à Paris le 13 juillet 2014
    Des manifestants pro-palestiniens à Paris le 13 juillet 2014 AFP - Kenzo Tribouillard
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Centre Presse Aveyron

La manifestation propalestinienne prévue ce samedi à Paris a été interdite vendredi par la préfecture de police pour éviter d'éventuels débordements, mais si le scénario de la semaine dernière se répète, des milliers de personnes pourraient braver l'interdit.

Le tribunal administratif a rejeté dans la soirée un recours contre cette interdiction déposé en urgence par les organisateurs. Ces derniers envisageaient de faire appel devant le Conseil d'Etat, qui pourrait dans ce cas tenir une audience samedi matin.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve les avait auparavant appelés à "renoncer à la manifestation", initialement prévue à 15H00 place de la République, au motif qu'elle "présente de sérieux risques de troubles à l'ordre public et des risques d'affrontements".

"Aucun débordement de haine, aucun affrontement ne sauraient être tolérés", de surcroît lors d'une journée "marquée par le recueillement et l'émotion", avec une cérémonie prévue avec les familles des victimes du vol Air Algérie, a-t-il fait valoir.

Les organisateurs (Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti des Indigènes de la République, Palestinian Youth movement..) sont les mêmes que ceux qui avaient appelé à la manifestation du 19 juillet qui, bien qu'interdite, avait rassemblé des milliers de personnes et dégénéré en violences spectaculaires dans le quartier de Barbès. Dix-sept policiers et gendarmes avaient été blessés et 44 personnes interpellées.

Alain Pojolat, du NPA, s'est dit "stupéfait" de l'interdiction, alors que les organisateurs devaient négocier selon lui un parcours de manifestation. "Les arguments, c'est qu'il y aurait beaucoup de monde et qu'on serait incapables d'encadrer la manif", or "on aurait pu avoir 200 personnes pour le service d'ordre", a-t-il affirmé.

Le NPA a renouvelé vendredi soir son appel à manifester en bravant une interdiction qui, selon le PCF et EELV, est susceptible d'entraîner des débordements.

Lors de l'audience devant le tribunal administratif, Me Hosni Maati, avocat des organisateurs, a plaidé que "le meilleur moyen d'éviter des troubles à l'ordre public est d'autoriser la manifestation pour que les gens puissent exprimer une émotion légitime" dans un contexte "encadré". Il a souligné qu'une manifestation autorisée avait rassemblé au moins 14.500 personnes mercredi à Paris sans incidents.

Pour la manifestation du 19 juillet, le tribunal administratif, déjà saisi par les organisateurs, avait également confirmé l'interdiction de la préfecture de police. Il n'y avait alors pas eu d'appel.

- "Le feu aux poudres" -

Concernant le nouveau défilé de samedi, M. Cazeneuve a estimé que les organisateurs, "par leur incapacité à maîtriser la manifestation, par le choix des lieux de la manifestation qu'ils ont opéré" n'offraient pas les garanties nécessaires.

Selon des sources policières, les forces de l'ordre ont reçu des "consignes de fermeté" pour intervenir "très rapidement et interpeller" en cas de non-respect de l'interdiction de manifester ou de "slogans ou manifestations antisémites".

Les lieux de culte, notamment les synagogues, seront protégés "en conséquence" et il y aura plus de 1.200 policiers et gendarmes, les autorités craignant la formation de "petits groupes très mobiles" et pouvant être "disséminés et organisés". En amont, c'est-à-dire dans les gares desservant des trains de banlieue par exemple, il y aura des surveillances et interpellations "si besoin est".

"Ils nous ont dit explicitement qu'ils voulaient d'autres organisateurs que nous", s'est insurgé Youssef Boussoumah, du Parti des indigènes de la République. "On ne peut pas avoir peur de sa jeunesse comme ça", a-t-il dit, prévenant: "Le gouvernement est responsable de toutes les conséquences" de l'interdiction.

Pour Alain Pojolat, "cette interdiction va mettre le feu aux poudres".

C'est "extrêmement grave, selon Omar Alsoumi, membre du Palestinian Youth movement (PYM): "le gouvernement crée une division entre des citoyens qui seraient légitimes à s'exprimer et d'autres non".

Jeudi, Amnesty international s'était inquiété de "la menace qui pèse en France sur le droit fondamental qu'est la liberté de réunion pacifique". Human Rights Watch a déploré vendredi cette nouvelle interdiction, "entrave disproportionnée à la liberté de réunion et d'expression".

Samedi doivent par ailleurs être jugées en comparution immédiate à Paris quatre personnes poursuivies pour des violences et menaces de mort à caractère antisémite dans un restaurant casher pris pour cible mercredi soir dans le quartier du Marais.

L'offensive israélienne à Gaza, qui en est à son 18e jour, a déjà fait plus de 800 morts côté palestinien et 33 côté israélien.

Source : AFP

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