Hôpital de Rodez : l’hélicoptère provoque un trou de 2,4 M€

  • Si les déplacements dits primaires sont pris en charge par les organismes d'assurance maladie, les autres, moins urgents, ne le sont pas.
    Si les déplacements dits primaires sont pris en charge par les organismes d'assurance maladie, les autres, moins urgents, ne le sont pas. Archives CP
Publié le
Joël Born

Depuis son implantation à Bourran, la santé financière du centre hospitalier de Rodez reste fragile. La décision de l'ARS liée à l'utilisation de l'hélicoptère la fragile encore plus.   

Depuis l’implantation du nouvel établissement à Bourran, la santé financière du centre hospitalier de Rodez reste, on le sait, relativement fragile. Et il suffit de pas grand-chose pour dérégler la mécanique. Estimant que le bateau commence de nouveau à tanguer, après avoir traversé le plus gros de la tempête, le syndicat (majoritaire) Force Ouvrière a décidé de tirer la sonnette d’alarme, par la voix de son secrétaire, Daniel Bousquet.

La créance mise en non-valeur

Le syndicaliste hospitalier parle d’un "coup tordu", qui pénalise fortement l’établissement. Les transports sanitaires dits secondaires réalisés par l’hélicoptère Smur, rattaché à l’hôpital Jacques-Puel, doivent être logiquement financés par les établissements demandeurs. Or, l’argent ne rentre pas, et l’établissement ruthénois accuse un passif cumulé de 2,4M€ pour les exercices 2011, 2012, 2013.

"Les directeurs successifs ont régulièrement interpellé l’ARS, mais cette dernière botte en touche", constate Daniel Bousquet. Le pire est intervenu début juillet, l’Agence régionale de santé décidant de classer cette créance en non-valeur. Ce qui devrait creuser un peu plus le déficit budgétaire de 2014, lequel aurait dû être limité à 1,5 M€. "L’ARS reconnaît la justesse de la demande en mission d’intérêt général mais ne peut la satisfaire", écrit, dans un courrier, le responsable de l’agence régionale.

Six postes de sages-femmes non renouvelés

La direction de l’hôpital envisage un éventuel recours, mais, selon Daniel Bousquet, l’établissement se retrouve aujourd’hui confronté à une logique d’économie à outrance, qui pèse de plus en plus sur le bon fonctionnement de l’établissement et les personnels. "Lors d’une réunion, fin juillet, le directeur des ressources humaines a consenti qu’il devait économiser 2 millions d’euros sur le budget. On multiplie les postes de contractuels, on supprime certains postes d’aides soignants ou de secrétaires médicales."

Autre exemple de ces réductions de moyens dénoncées par Force Ouvrière, d’ici fin septembre, six postes de sages-femmes sur vingt-six ne seront pas renouvelés. Elles seront remplacées par des infirmières, mais le syndicat émet des doutes sur des recrutements externes. Estimant que la situation "devient grave", le syndicat a décidé d’alerter la population sur les conséquences fâcheuses de cette politique et de cette "ligne purement comptable." 

"Equilibre précaire"

"Depuis que nous sommes installés à Bourran, l’équilibre est précaire et les conditions de travail sont de plus en plus difficiles, insiste Daniel Bousquet. Dans certains services, comme aux Perrières, le personnel est épuisé. De nuit, à la maternité, il n’y a qu’une infirmière pour vingt lits, et nous sommes obligés de fermer des lits en réanimation." En l’absence du directeur de l’hôpital Jacques-Puel, Frédéric Bonnet, Olivier Navasa, directeur adjoint, n’a pas souhaité commenter les propos du représentant de Force Ouvrière, soulignant simplement que le budget de l’établissement est encore en discussion auprès de l’Agence régionale de santé. 

Voir les commentaires
Sur le même sujet
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?