Logement étudiant: l'Etat généralise la caution locative

  • Appartements pour étudiants à louer le 20 août 2012 à Toulouse
    Appartements pour étudiants à louer le 20 août 2012 à Toulouse AFP/Archives - Pascal Pavani
  • La secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso le 27 août 2014 à l'Elysée à Paris
    La secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso le 27 août 2014 à l'Elysée à Paris AFP/Archives - Fred Dufour
  • Un étudiant dans une chambre de 9 m2 le 23 février 2000 à la Cité universitaire de Montpellier
    Un étudiant dans une chambre de 9 m2 le 23 février 2000 à la Cité universitaire de Montpellier AFP/Archives - Philippe Desmazes
  • Panneau indiquant l'espace logement étudiant, le 03 septembre 2002 à Montpellier Panneau indiquant l'espace logement étudiant, le 03 septembre 2002 à Montpellier
    Panneau indiquant l'espace logement étudiant, le 03 septembre 2002 à Montpellier AFP/Archives - Dominique Faget
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement a annoncé lundi la généralisation de la caution locative étudiante afin de faciliter l'accès des jeunes au logement, dans un geste aux organisations étudiantes qui lui demandaient d'agir contre la hausse des loyers.

La caution locative étudiante, appelée "CLé", permet aux étudiants de moins de 28 ans de bénéficier d'une garantie de l'Etat et d'être dispensés du paiement de la caution. En cas d'impayés de loyer, le propriétaire sera dédommagé par un Fonds de garantie.

Inspirée par un dispositif en vigueur en Aquitaine depuis 2006, où 7.000 étudiants ont pu en bénéficier, la "CLé" a été expérimentée pendant l'année universitaire 2013-2014 dans quatre régions (Ile-de-France, Nord-Pas de Calais, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur).

Les jeunes isolés, ceux issus de familles monoparentales âgés de moins de 28 ans et les étudiants étrangers, étaient jusqu'alors la cible prioritaire du dispositif.

La "CLé" est "généralisée à tous les étudiants qui n'ont pas de garants, quels que soient leurs revenus, leur situation familiale, leur nationalité", a expliqué à l'AFP la secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Geneviève Fioraso.

"La difficulté de l'accès au logement ne doit pas être un obstacle à la poursuite d'études et à la réussite des étudiants", a-t-elle justifié.

Les conditions d'octroi de la "CLé" imposent que le loyer soit "plafonné à 500 euros pour une personne seule en province, 600 euros en Ile-de-France et 700 euros à Paris". "Pour les couples, ce plafond sera majoré de 60 %", a précisé le ministère de l'Enseignement supérieur.

En contrepartie, les étudiants bénéficiaires verseront une cotisation équivalente à 1,5% du loyer.

La "CLé" est financée par l'Etat et la Caisse des dépôts à hauteur de 600.000 euros et les régions partenaires, qui investissent 100.000 euros.

Selon une étude de l'Observatoire de la vie étudiante, 16% des étudiants logés ont des difficultés à trouver un garant.

- Propriétaires "stressés" -

Le loyer est le premier poste de dépenses des étudiants, représentant plus de la moitié de leur budget, selon les organisations étudiantes.

Cette annonce apporte "une première réponse aux inquiétudes soulevées par le détricotage de la loi Alur" et le quasi-abandon de l'encadrement des loyers, s'est félicitée l'Unef dans un communiqué.

"Malheureusement, à cette période de l’année, beaucoup d’étudiants ont déjà leur logement et ne pourront donc bénéficier ni de la garantie de l’État ni de la limitation des frais d’agence", a regretté de son côté la Fage.

"Le gouvernement n’a pas intégré que, depuis plus de 10 ans, les étudiants font leur rentrée début septembre", a réagi la deuxième organisation étudiante, qui a toutefois salué l'engagement du ministère sur ce dossier.

"J'ai visité une dizaine d'appart, tous très bien", raconte Bonnie, 22 ans, désabusée par des "propriétaires souvent stressés" parce que "la garantie n'était pas suffisante pour eux par rapport à d'autres dossiers où les deux parents avaient un métier, un salaire". Avec une mère sans emploi et un père retraité, l'étudiante en master de ressources humaines n'avait pas un dossier assez solide pour les bailleurs.

Outre le difficile accès à un logement, la question du montant des loyers reste omniprésente, explique Quentin, 20 ans, qui vient de louer un appartement de "11 m² pour 520 euros par mois". "Pour le même prix, je pourrais avoir une maison avec jardin dans le village où habite ma mère, près de Chaumont (Haute-Marne)", se désole l'étudiant en classe préparatoire.

Source : AFP

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