Le peintre Turner, star de la rentrée culturelle à Londres

  • Une visiteuse entre deux oeuvres de Turner présentées dans le cadre d'une exposition consacrée à l'artiste à la Tate Britain à Londres, le 8 septembre 2014
    Une visiteuse entre deux oeuvres de Turner présentées dans le cadre d'une exposition consacrée à l'artiste à la Tate Britain à Londres, le 8 septembre 2014 AFP - Ben Stansall
  • L'acteur britannique Timothy Spall reçoit le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes le 24 mai 2014
    L'acteur britannique Timothy Spall reçoit le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes le 24 mai 2014 AFP/Archives - Valery Hache
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Centre Presse Aveyron

Le peintre britannique J.M.W. Turner est la star de la rentrée culturelle londonienne avec une exposition à la Tate Britain, la vente aux enchères exceptionnelle d'une oeuvre et la sortie en salles du film biographique de Mike Leigh.

L'exposition à la Tate Britain, baptisée "Late Turner: la peinture libérée" qui s'ouvre mercredi, se penche pour la première fois sur les créations fertiles et expérimentales du peintre pendant les 15 dernières années de sa vie, entre 1835, lorsqu'il fête son 60e anniversaire, jusqu'à un an avant sa mort en 1851.

Incompris par les critiques de l'époque, Joseph Mallord William Turner "a créé ses oeuvres les plus étonnantes au cours de cette période", affirme Sam Smiles, co-commissaire de l'exposition, "mais pour je ne sais quelle raison, aucune exposition sur les derniers années du peintre n'avait été organisée auparavant. C'est l'exposition manquante".

Au total, 180 peintures à l'huile, aquarelles, croquis issus du Royaume-Uni et de l'étranger sont réunis et illustrent l'esthétique propre basée sur les reflets de lumière qu'a su créer le peintre, symbole du romantisme anglais.

- La vieillesse prolifique d'un maître -

Invitation au voyage, l'exposition fait la part belle aux oeuvres du peintre inspirées par ses séjours en Europe entre 1835 et 1845, tout particulièrement en Italie avec des peintures à l'huile spectaculaires de vues de Rome et de Venise.

On retrouve également sa fascination pour la mer avec un espace dédié à ses oeuvres maritimes où ciel et mer se mêlent. L'artiste faisait de fréquents séjours sur la côte du Kent "pour fuir la pression de Londres" et a "été fasciné toute sa vie par les scènes maritimes", a rappelé David Blayney Brown, autre commissaire de l'exposition.

Au fil des six espaces dédiés, on découvre également l'univers intime du peintre via ses carnets de croquis, ses couteaux et palettes de peinture ou les lunettes qu'il utilisait parfois pour peindre.

Figurent aussi une multitude d'aquarelles et des peintures expérimentales sur toiles carrées, aux côtés de ses larges peintures à l'huile, un ensemble hétéroclite qui illustre son souci constant d'innover.

Passionné d'histoire et de mythologie, "Turner innovait continuellement, il restait à la pointe de son art et expérimentait beaucoup", explique Sam Smiles, rejetant l'idée que certains de ses tableaux évoquaient avant l'heure l'art abstrait.

"Il ne laissait pas le réel de côté", dit-il, cherchant au contraire à saisir un paysage dans toute sa complexité, en associant flou et netteté. Une manière résolument moderne pour son époque et souvent incomprise.

L'exposition a lieu à Londres jusqu'au 25 janvier 2015. Elle sera ensuite présentée au musée Getty de Los Angeles du 24 février au 24 mai 2015, puis au musée M.H. De Young de San Francisco du 20 juin au 20 septembre 2015.

- Turner sur grand écran -

Parallèlement, une peinture à l'huile du maître, baptisée "Rome, vue de L'Aventin" (1836), absente du marché depuis 1878, doit être mise en vente le 3 décembre par la maison d'enchères Sotheby's.

Estimée entre 15 et 20 millions de livres (18,7 et 25 millions d'euros), l'oeuvre vendue dans son encadrement d'origine fait partie "de la petite dizaine d'oeuvres de Turner détenues par des propriétaires privés" et est "l'une des plus belles", selon Alex Bell, co-président du département peinture chez Sotherby's.

Les 25 dernières années du peintre romantique sont également au coeur du film éponyme de Mike Leigh qui sera présenté le 10 octobre lors du festival du film de Londres avant de sortir dans les salles britanniques le 31 octobre. Le long métrage a valu à son acteur principal, Timothy Spall, de remporter le prix d'interprétation masculine au dernier Festival de Cannes.

Dans le costume victorien du peintre William Turner, il rend à l'image l'ours mal léché qu'était le peintre, incapable d'exprimer ses sentiments, mais aussi l'artiste visionnaire, considéré comme le maître de la lumière.

Source : AFP

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