Air France: les négociations continuent, la grève aussi

  • La direction d'Air France a définitivement enterré jeudi le projet controversé de low cost Transavia, dans l'espoir de trouver une porte de sortie à la grève, la plus longue jamais organisée par les pilotes de la compagnie
    La direction d'Air France a définitivement enterré jeudi le projet controversé de low cost Transavia, dans l'espoir de trouver une porte de sortie à la grève, la plus longue jamais organisée par les pilotes de la compagnie AFP - Stéphane de Sakutin
  • Des pilotes d'Air France en grève, membres du SNPL, manifestent le 23 septembre 2014 à Paris
    Des pilotes d'Air France en grève, membres du SNPL, manifestent le 23 septembre 2014 à Paris AFP/Archives - Eric Feferberg
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Centre Presse Aveyron

Un avion sur deux va rester bloqué sur le tarmac vendredi, même si la direction d'Air France a enterré le projet controversé de low cost, dans l'espoir de mettre fin à la plus longue grève jamais organisée par ses pilotes.

Jeudi, lors d'un comité central d'entreprise (CCE) d'Air France -programmé de longue date-, la direction a confirmé aux syndicats l'abandon "définitif" du projet de low cost Transavia Europe, comme réclamé par les syndicats grévistes.

Mercredi soir, la direction avait annoncé dans un communiqué cet abandon, tout en entamant des négociations avec les syndicats de pilotes représentatifs (SNPL et Spaf). Elles doivent reprendre jeudi à 15H00.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le cadre des négociations, les syndicats ont fait une "contre-proposition", après l'annonce du retrait de Transavia Europe, a indiqué à l'AFP Guillaume Schmid, porte-parole du SNPL, syndicat majoritaire.

En attendant la fin des discussions, le mouvement de grève est maintenu, a-t-il ajouté, précisant qu'elles portaient désormais sur le développement de Transavia France.

"Chaque partie est dans une volonté d'aboutir au plus vite", a-t-il noté.

Du côté du gouvernement, les appels à cesser la grève continuent. Jeudi, c'était au tour du porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll: "Les pilotes ont une responsabilité, il faut que cette grève s'arrête." L'Etat détient près de 16% du capital de la compagnie aérienne.

D'ores et déjà, il s'agit du plus long conflit de pilotes d'Air France, le précédent record, de 10 jours, ayant eu lieu en 1998.

Dans les aéroports, la moitié des avions Air France restent cloués au sol.

"La situation est inchangée" par rapport à la veille dans les aéroports parisiens, selon une source aéroportuaire contactée jeudi matin par l'AFP. Environ "40% des vols" Air France devraient être annulés dans la journée à Roissy, a-t-elle précisé.

A Toulouse, 75% des vols ont été annulés dans la matinée, comme à Marseille. A Lyon, 30% ont été annulés et à Strasbourg 15%.

Le taux de pilotes grévistes est estimé à 62% pour jeudi, à 58% vendredi.

- 'Deux ans d'efforts balayés' -

Les inquiétudes des syndicats se cristallisent autour du développement de la filiale low cost Transavia, au coeur du plan "Perform 2020", censé doper la croissance du groupe AF-KLM. Il fait suite au plan de restructuration "Transform 2015", qui s'est traduit par la suppression d'environ 10% des effectifs.

Le groupe aérien franco-néerlandais AF-KLM, numéro 2 européen dernière l'allemand Lufthansa, entend se positionner sur le marché des vols à bas coût et capter les "opportunités de croissance" qu'il pourrait lui offrir. Dans son viseur: Ryanair et easyJet, les poids lourds du low cost en Europe.

En août, la direction avait assuré à ses salariés que la réorganisation à venir du réseau court et moyen-courrier d'Air France n'entraînerait "aucun transfert" de personnel, de contrats de travail ou d'appareils. Des promesses qui n'ont visiblement pas convaincu les pilotes.

"Plus la grève dure, plus la facture s'alourdit, et tous les salariés vont devoir la payer. On a fait deux ans d'efforts et tout est balayé en 10 jours", s'est désolée de son côté Béatrice Lestic, syndicaliste de la CFDT.

Air France a chiffré le coût de la grève entre 15 et 20 millions d'euros par jour.

Mercredi, le Premier ministre, Manuel Valls, avait réclamé un règlement rapide du mouvement social chez Air France, appelant les deux camps à éviter la "surenchère".

"L'après-grève va être horrible à gérer", prédit Bruno Nègre, de la CFE-CGC, qui dénonce une nouvelle fois une "grève corporatiste", qui annihile tous "les efforts faits par d'autres, les personnels au sol".

Source : AFP

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