L'OSCE met en garde contre une escalade militaire en Ukraine

  • Des maisons en ruines dans la banlieue de la ville ukrainienne de Donetsk, après de nouveaux affrontements entre l'armée et des milices pro-russes, le 11 novembre 2014
    Des maisons en ruines dans la banlieue de la ville ukrainienne de Donetsk, après de nouveaux affrontements entre l'armée et des milices pro-russes, le 11 novembre 2014 AFP - Alexander Khudoteply
  • Une colonne de chars, près de la ville de Chakhtarsk, se dirige vers Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 10 novembre 2014
    Une colonne de chars, près de la ville de Chakhtarsk, se dirige vers Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 10 novembre 2014 AFP - Dimitar Dilkoff
  • Des restes du vol MH17 abattu au-dessus de l'est de l'Ukraine, photographiés le 10 novembre 2014 près du village de Grabové
    Des restes du vol MH17 abattu au-dessus de l'est de l'Ukraine, photographiés le 10 novembre 2014 près du village de Grabové AFP - Dimitar Dilkoff
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Centre Presse Aveyron

L'OSCE a mis en garde mardi contre le risque croissant d'une escalade militaire dans l'Est de l'Ukraine où la situation s'est brusquement dégradée avec la convergence de matériels militaires lourds ces derniers jours.

La chancelière allemande Angela Merkel a toutefois déclaré que l'Union européenne ne prévoyait pas de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée de soutenir militairement les rebelles en Ukraine, mis à part la possibilité d'allonger la liste des responsables ukrainiens prorusses visés par des sanctions européennes.

"Au-delà, aucune nouvelle sanction économique n'est prévue pour l'instant", a-t-elle affirmé dans une conférence de presse à Berlin, tandis que ce dossier doit être abordé au cours d'une rencontre ministérielle à Bruxelles lundi prochain.

La situation en Ukraine où plus de 4.000 personnes ont péri depuis le début des hostilités en avril a été aussi au coeur des négociations entre Barack Obama et Vladimir Poutine à Pékin.

Les présidents américain et russe se sont entretenus "à trois occasions pendant la journée", de l'Ukraine, de l'Iran et de la Syrie, a indiqué la Maison Blanche, qui s'est déclarée "profondément troublée par les actes de la Russie" en Ukraine.

Après avoir annexé en mars la péninsule ukrainienne de Crimée, Moscou "poursuit son agression militaire contre l'Ukraine et se prépare de facto à l'occupation de son territoire", a lancé mardi dans un communiqué le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères Evguen Perebynis.

"Le fait que la Russie enlève les identifiants de son matériel et de ses militaires ne doit tromper personne", a-t-il ajouté, Kiev dénonçant depuis vendredi l'entrée sur son territoire de chars et pièces d'artillerie à partir de la Russie.

- Convois d'armements lourds -

La mission de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) déployée dans l'est de l'Ukraine pour observer l'application de l'accord de cessez-le-feu du 5 septembre, aujourd'hui moribond, a une nouvelle fois signalé mardi avoir observé le mouvement de convois d'armements lourds vers le fief séparatiste de Donetsk.

Les observateurs de l'OSCE ont vu le même jour à l'est de Donetsk un convoi de 43 camions militaires sans plaques d'immatriculation se dirigeant vers le centre-ville.

Cinq camions tractaient des pièces d'artillerie lourde et cinq autres des lance-roquettes multiples, a indiqué l'organisation dans un communiqué.

"Le niveau de violence dans l'est de l'Ukraine ainsi que le risque d'une escalade demeurent élevés et continuent d'augmenter", a déclaré à la presse le porte-parole de la mission de l'OSCE, Michael Bociurkiw.

Dans la région de Donetsk, une douzaine d'experts néerlandais se sont rendus mardi sur le site de la chute en juillet du Boeing malaisien dans le territoire sous contrôle rebelle de la région de Donetsk, selon des journalistes de l'AFP sur place.

L'avion du vol MH17 de la Malaysia Airlines, qui devait rallier Amsterdam et Kuala Lumpur, s'est disloqué en vol et les 298 personnes se trouvant à son bord sont morts.

Accompagnés de rebelles armés, les experts ont examiné un champ près du village de Grabové où les débris de l'appareil sont tombés et jonchent toujours le sol, mais n'ont pas procédé à leur récupération.

Des journalistes de l'AFP y ont notamment vu une grande partie d'une aile, un morceau de fuselage long d'environ trois mètres, un gilet de sauvetage jaune ainsi que les restes d'un sac féminin.

Selon le ministère néerlandais de la Sécurité et de la Justice, la mission "a pu rassembler des restes humains sur le site de la catastrophe" et a reçu deux documents d'identité de victimes transmises par un habitant de la région.

En revanche, le ministère n'a pas pu indiquer la date de la récupération des débris de la carcasse en raison de la "situation de sécurité fragile".

La tragédie du vol MH17 a choqué l'opinion occidentale, qui a mis en cause Vladimir Poutine, et entraîné de lourdes sanctions économiques américaines et européennes contre la Russie même si la lumière n'est toujours pas faite sur ses causes exactes.

Kiev et les Etats-Unis affirment que l'avion a été abattu par un missile fourni aux séparatistes par la Russie alors que Moscou montre du doigt les forces ukrainiennes

Source : AFP

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