Tournant historique en vue dans les relations entre Washington et La Havane

  • Le président Barack Obama, le 15 décembre 2014 dans le New Jersey
    Le président Barack Obama, le 15 décembre 2014 dans le New Jersey AFP/Archives - Saul Loeb
  • Manifestation pour demander la libération de l'Américain Alan Gross, le 3 décembre 2013 à Washington
    Manifestation pour demander la libération de l'Américain Alan Gross, le 3 décembre 2013 à Washington AFP/Archives - Paul J. Richards
  • Une pancarte montrant l'Américain Alan Gross, à Washington, photo non datée
    Une pancarte montrant l'Américain Alan Gross, à Washington, photo non datée AFP/Archives - Paul J. Richards
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Centre Presse Aveyron

Le président Barack Obama s'apprête à annoncer un tournant historique dans les relations entre les Etats-Unis et le régime communiste de Cuba après la libération d'un Américain détenu depuis 5 ans à La Havane.

M. Obama devait s'exprimer à 12H00 (17H00 GMT) depuis la Maison Blanche. Son homologue cubain, Raul Castro, devait prendre la parole à la même heure et faire "une annonce importante" selon la télévision locale qui a interrompu la programmation habituelle pour lire un bref communiqué. L'allocution sera diffusée simultanément par tous les médias cubains.

Avant même l'annonce officielle, un sénateur démocrate a affirmé que les Etats-Unis vont allèger les restrictions sur le commerce et les voyages avec l'île.

"Ouvrir la porte avec Cuba pour le commerce, les voyages et l'échange d'idées va conduire à des changements positifs à Cuba, que notre politique d'exclusion n'a pas réussi à produire depuis plus de 50 ans", a déclaré dans un communiqué le sénateur Richard Durbin, numéro deux du Sénat et proche du président américain.

Les Etats-Unis et Cuba, séparés seulement par les 150 km du détroit de Floride, n'ont plus de relations diplomatiques officielles depuis 1961, mais disposent chacun d'une section d'intérêts qui fait office d'ambassade. Washington impose un embargo commercial à La Havane depuis 1962.

M. Gross, 65 ans, qui était en route mercredi matin pour les Etats-Unis, a été libéré pour des raisons humanitaires, a indiqué à l'AFP un responsable américain sous couvert d'anonymat.

Washington a toujours conditionné une détente avec Cuba à la libération de cet ancien contractuel de l'agence fédérale américaine pour le développement international (USAID), une branche du département d'Etat.

Arrêté le 3 décembre 2009 à Cuba, Alan Gross avait été condamné en 2011 à 15 ans de prison pour avoir introduit du matériel de transmission satellitaire interdit dans l'île communiste.

Selon un autre responsable américain, il a été libéré en échange de trois Cubains écroués aux Etats-Unis. Membres du +groupe des Cinq+, ces derniers ont été condamnés en 2001 à de lourdes peines de prison pour espionnage et sont considérés à Cuba comme des "héros de la lutte antiterroriste".

"M. Gross a été libéré pour des raisons humanitaires. Il y a eu échange avec des gens du renseignement", a dit ce responsable. Interrogé pour savoir s'il s'agissait de trois agents cubains arrêtés en 1998 aux Etats-Unis, ce responsable a répondu "oui".

- Signes de détente -

A l'occasion de la crise d'Ebola et de la coopération internationale sur cette question de santé publique, les Etats-Unis et Cuba ont multiplié en octobre les échanges d'amabilités. En dépit de ses difficultés économiques et de ses moyens modestes, Cuba s'est en effet projeté à l'avant-scène de la lutte contre le virus en Afrique de l'Ouest.

Fait rare, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a même salué la démarche du régim communiste. Le lendemain, l'ex-président cubain Fidel Castro, éternel contempteur du voisin honni, avait déclaré que son pays "collaborerait avec plaisir avec le personnel américain" pour lutter contre Ebola.

Quelques signes de détente sont apparus ces dernières années. Le président Raul Castro, qui a succédé à son frère depuis 2006, a mis un frein aux diatribes anti-américaines, alors que son homologue Barack Obama a assoupli les règles qui s'appliquent aux voyages vers l'île communiste.

La publication, il y a quelques mois, d'un éditorial du New York Times intitulé "Il est temps d'en finir avec l'embargo contre Cuba", avait été jugé "d'une grande habileté" par Fidel Castro.

Mais Washington a maintenu juqu'à ce jour une ligne ferme envers La Havane.

L'embargo américain maintenu depuis 1962, condamné chaque année aux Nations unies à une écrasante majorité, est vivement critiqué sur l’île communiste et les tensions diplomatiques sont fréquentes.

Plusieurs sondages montrent toutefois qu'une majorité d'Américains se disent favorables à un changement de politique à l'égard de Cuba, y compris en Floride où réside une très importante communauté cubano-américaine anticastriste.

Depuis 50 ans, des centaines de milliers de Cubains ont émigré, pour la grande majorité aux Etats-Unis. Aux émigrés "politiques" des premières années de la Révolution, ont succédé des milliers de d'émigrés plus "économiques" qui ont conservé des attaches et de la famille dans l'île.

Source : AFP

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