Grèce: le parlement dissous, le sprint vers les élections commence

  • Le Parlement grec à Athènes, le 17 décembre 2014
    Le Parlement grec à Athènes, le 17 décembre 2014 AFP/Archives - Aris Messinis
  • Le Premier ministre Antonis Samaras, le 29 décembre 2014 à Athènes
    Le Premier ministre Antonis Samaras, le 29 décembre 2014 à Athènes AFP/Archives - Aris Messinis
  • Vue générale du parlement grec, le 29 décembre 2014 à Athènes
    Vue générale du parlement grec, le 29 décembre 2014 à Athènes AFP/Archives - Aris Messinis
  • Alexis Tsipras, chef du parti anti-austérité Syriza, le 29 décembre 2014 à Athènes
    Alexis Tsipras, chef du parti anti-austérité Syriza, le 29 décembre 2014 à Athènes AFP/Archives - Aris Messinis
  • Grèce : Syriza aux portes du pouvoir
    Grèce : Syriza aux portes du pouvoir AFP - S. Ramis
Publié le
Centre Presse Aveyron

La dissolution mercredi du parlement grec marque le début d'un sprint électoral et de tractations politiques tous azimuts en vue des législatives du 25 janvier qui pourraient raviver des tensions au sein de la zone euro en cas de victoire du parti de gauche Syriza.

Trois jours après l'échec de l'élection d'un nouveau président de la République par le parlement sortant, qui a précipité l'organisation des législatives, les attaques pleuvent entre le parti Nouvelle Démocratie (ND, droite), au pouvoir depuis juin 2012 avec les socialistes, et son challenger de gauche Syriza, en tête dans les sondages.

Mercredi, ce sont des déclarations de deux cadres de Syriza qui ont ému le Premier ministre Antonis Samaras, chef de la ND, qui a fait de la menace d'une sortie de la Grèce de l'euro l'un de ses principaux arguments de campagne.

Interrogé sur la volonté de Syriza de rembourser les prêts d'un total de 240 milliards d'euros accordés depuis 2010 au pays par le FMI et l'UE pour éviter la faillite, Yannis Milios, responsable de la politique économique du parti, a laissé planer le doute: "Nous, nous disons qu'il est possible que nous ne payions pas parce que nous négocions (avec les créanciers, ndlr)"

"Nous dirons que le programme n'est pas viable", a ajouté M. Milios sur la chaîne Antenna TV en faisant référence au programme d'austérité drastique et de réformes auquel s'est engagé la Grèce en échange de ce plan d'aide.

Son collègue de Syriza, Yannis Tolios, a repris en écho sur la chaîne Action 24: "Ca fait partie des engagements de notre parti, nous pouvons décider d'arrêter de payer les intérêts et les amortissements".

Le Premier ministre a aussitôt accusé le parti de vouloir "conduire le pays à la cessation de paiement et à la faillite".

- Temps compté -

Alexis Tsipras, leader de Syriza depuis 2008, n'a lui-même jamais brandi ce genre de menace dans ses déclarations des derniers mois, misant avant tout sur la capacité de son parti à convaincre l'UE et le FMI d'infléchir leurs exigences et de consentir à un nouvel effacement de l'énorme dette grecque à plus de 175% du PIB.

Dans un communiqué mercredi, le Syriza a assuré qu'il "négocierait dans l'intérêt du pays, pour la relance économique et le soutien de la société civile".

Plusieurs membres du parti ont également multiplié récemment les propos rassurants affirmant qu'un gouvernement dirigé par le Syiza ne procéderait pas à des "décisions unilatérales".

Alexis Tsipras doit tenir samedi à Athènes un discours rappelant les principaux points du programme de sa formation.

L'incertitude sur la ligne de conduite de Syriza en cas de victoire suscite l'inquiétude des marchés et des créanciers internationaux du pays, dont le Fonds monétaire international qui a suspendu les discussions sur le versement d'une nouvelle tranche d'aide à la Grèce dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement.

Malmenée depuis le début de la séquence électorale grecque, avec un nouveau plongeon lundi lors de l'échec du candidat à la présidence, la bourse d'Athènes a cependant terminé sa dernière séance de l'année en hausse de 1,23%.

Le Syriza est crédité depuis plusieurs mois d'une avance de trois à six points dans les sondages. Une enquête d'opinion pour la chaîne Skaï le donnait mercredi à 29,5% des intentions de vote, contre 25% pour la Nouvelle Démocratie.

L'enjeu pour le parti de gauche n'est pas seulement la victoire mais la constitution d'une majorité viable, si nécessaire au moyen d'alliances avec d'autres formations, pour éviter une impasse et de nouvelles élections, comme en 2012.

Des discussions entamées avec le petit parti de centre-gauche Dimar laissent les observateurs sceptiques sur la possibilité d'un accord avant les élections.

Or le temps sera compté, après le scrutin, pour former un gouvernement.

D'abord parce que la prolongation de deux mois de l'aide européenne à la Grèce arrive à échéance fin février, imposant qu'un gouvernement soit en mesure de discuter la suite du programme.

Ensuite car les futurs députés, qui entreront en fonction le 5 février, auront pour première mission d'élire, enfin, un successeur au président Carolos Papoulias, dont le mandat arrive à échéance en mars.

Source : AFP

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