SNCF: Ségolène Royal en croisade contre les transports chers

  • La ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, le 22 décembre 2014 à Paris
    La ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, le 22 décembre 2014 à Paris AFP/Archives - Patrick Kovarik
  • Le premier ministre Manuel Valls le 31 décembre 2014 à Montrouge Le premier ministre Manuel Valls le 31 décembre 2014 à Montrouge
    Le premier ministre Manuel Valls le 31 décembre 2014 à Montrouge AFP/Archives - Bertrand Guay
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Centre Presse Aveyron

Péages autoroutiers, libéralisation des lignes d'autocars et billets de train: Ségolène Royal a durci le ton dimanche face à la SNCF et aux sociétés d’autoroute en fustigeant toutes les décisions qui conduisent à l'augmentation des prix des transports.

"Je vais réformer par décret la façon dont l'Etat contrôle les prix des transports publics et notamment du train, parce que les choses ne sont pas claires", a affirmé la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, dont dépend aussi le secrétariat d'Etat aux Transports, invitée dimanche du Grand Jury (RTL/LCI/Le Figaro).

Ségolène Royal s'est notamment dressée contre l'augmentation de 2,6% des tarifs des billets de train, annoncée par la SNCF le lendemain de Noël et en vigueur depuis le 31 décembre.

C'est "un très mauvais signal" envoyé aux Français, a-t-elle déclaré, ajoutant vouloir "que la SNCF reste un outil de transport de masse".

Les tarifs SNCF augmentent traditionnellement le 1er janvier. Mais cette nouvelle hausse (qui ne touche que certains types de billets) est particulièrement importante alors que dans le même temps l'inflation est faible (0,3% de novembre 2013 à novembre 2014).

Les déclarations de Mme Royal apparaissent d'autant plus musclées que dans un premier temps, le ministère de l'Ecologie et de l'Energie avait soutenu cette hausse des tarifs du train. En revanche, des associations d'usagers du train étaient montées au créneau, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) la qualifiant d'"injustifiée" et "dangereuse".

Mme Royal entend désormais insuffler "une transparence des prix" et instaurer "une consultation des usagers", égratignant au passage l'ensemble des entreprises publiques. "Je voudrais dire aux entreprises publiques qui pensent, parce qu'elles sont en situation de monopole, qu'elles peuvent s'engager dans des sortes de fuite en avant et considérer qu'elles peuvent augmenter leur chiffre d'affaires uniquement en augmentant de façon automatique les prix demandés aux usagers, ce n'est plus possible", a-t-elle lancé.

- Une hausse des péages 'inconcevable' -

Willy Colin, le président de l'Avuc (Association des voyageurs usagers des chemins de fer), s'est dit "très surpris" de ces propos qu'il perçoit comme une "volte face" du gouvernement. "Nous sommes dubitatifs mais nous disons +chiche !+ à la ministre : annulons la hausse si c’est un mauvais signal", a-t-il déclaré à l'AFP.

Ségolène Royal garde aussi dans son viseur les sociétés d'autoroute. Elle a jugé "inconcevable" une hausse des tarifs des péages de 0,57% au 1er février, prévue dans le cadre des augmentations annuelles programmées dans les contrats de concession, après avoir déjà prôné leur gel en décembre. L'Etat et ces sociétés sont actuellement en discussions sur le sujet, mais aussi sur l'avenir plus général de ces contrats de concession.

Le premier ministre, Manuel Valls, a écarté cette semaine une résiliation des contrats en 2016, mais a chargé un groupe de travail d'étudier les conséquences d'une renégociation ou d'une résiliation à partir de 2017 de ces contrats.

Pour Ségolène Royal, les sociétés d'autoroute doivent faire "des propositions correctes, c'est-à-dire qu'elles rendent à l'intérêt national les surprofits qu'elles ont faits (...)".

"Pour l'instant elles n'en sont pas là, mais ça progresse", a-t-elle indiqué, agitant dans le cas contraire la possibilité d'une "dénonciation des concessions". Et elle a maintenu sa proposition d'une gratuité des autoroutes le weekend, jugée difficilement envisageable par Matignon.

De même, elle s'est dite favorable à l'ouverture à la concurrence des lignes d'autocars nationales, prévue par le projet de loi Macron mais dénoncée comme "un recul écologique" par la députée écologiste Cécile Duflot.

Source : AFP

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