Ukraine : Gueorgui Loubenik, 19 ans, soldat rebelle mort au combat

  • Des séparatistes et des proches assistent aux funérailles de plusieurs de leurs soldats morts aux combats, le 16 février 2015 dans un cimetière à Donetsk
    Des séparatistes et des proches assistent aux funérailles de plusieurs de leurs soldats morts aux combats, le 16 février 2015 dans un cimetière à Donetsk AFP - Vasily Maximov
  • Un séparatiste embrasse une dernière fois son camarade tombé au combat, lors des funérailles de plusieurs rebelles le 16 février 2015 à Donetsk
    Un séparatiste embrasse une dernière fois son camarade tombé au combat, lors des funérailles de plusieurs rebelles le 16 février 2015 à Donetsk AFP - Vasily Maximov
  • Des proches de séparatistes pleurent leurs morts lors de funérailles à Donetsk le 16 février 2015
    Des proches de séparatistes pleurent leurs morts lors de funérailles à Donetsk le 16 février 2015 AFP - Vasily Maximov
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Centre Presse Aveyron

Gueorgui Loubenik avait 19 ans. Il a été enterré lundi avec trois autres soldats rebelles tués dans les combats acharnés des derniers jours autour de la ville de Debaltseve, dans l'est de l'Ukraine.

"Ils ont été tués à Logvinove, un village près de Debaltseve. C'était pendant la nuit, à quelques heures du cessez-le-feu du 15 février. Notre groupe a été touché par une salve de roquettes Ouragan des forces ukrainiennes", raconte "Hunter", 46 ans, qui commandait leur unité.

Le noeud ferroviaire stratégique de Debaltseve, à 65 km au nord-est de Donetsk, place-forte des séparatistes prorusses, est depuis une dizaine de jours le point central des combats entre les forces ukrainiennes et les rebelles qui essaient de s'en emparer. Et le cessez-le-feu conclu le 12 février entre Kiev et les rebelles n'y a été observé à aucun moment.

"Si je suis vivant, c'est un miracle. Pendant deux jours, nous avons été soumis à des tirs permanents", poursuit "Hunter", un nom de guerre, qui se présente comme un commandant des forces spéciales du "GRU" (les renseignements militaires) des forces rebelles.

Dans une base militaire de Donetsk, une centaine de combattants sont venus saluer la dépouille de leurs quatre camarades de combat. Certains sont blessés, la tête entourée de bandages, d'autres marchent difficilement en s'appuyant sur des béquilles.

Dans une pièce transformée en chapelle, avec des icônes adossées aux murs, les cercueils ont été placés sur des caisses vides de munitions.

Un rebelle en uniforme sert d'enfant de choeur au prêtre orthodoxe qui lit l'office des morts avec l'assistance d'une religieuse.

Les soldats, l'arme à l'épaule, entrent dans la chapelle, se signent et vont embrasser le front des morts, avant de déposer un oeillet rouge dans le cercueil.

"Trois d'entre eux étaient de Donetsk. Le quatrième est un volontaire russe venu de Sakhaline (extrême-Orient russe)", précise Mikhaïl Chestiakov, 47 ans, qui dit être lui-même venu d'Irkoutsk, en Sibérie, pour combattre aux côtés des rebelles.

Tous s'accordent à dire que les combats ont été très violents et que les forces ukrainiennes --qui seraient quasiment encerclées-- résistent farouchement.

- Salve de Kalachnikov au cimetière -

Lors des affrontements où ont péri Gueorgui Loubenik et ses camarades, "nous étions sur la route entre Logvinove et Debaltseve. En trois jours, dans notre unité et le bataillon de Cosaques qui nous soutenait, nous avons eu 30 morts et de nombreux blessés", raconte "Hort", qui était sur place avec eux.

Le service funèbre terminé, un convoi d'une dizaine de voitures se rend dans une banlieue éloignée de Donetsk, Mospino, où une partie d'un cimetière a été réservé à ceux qui sont morts au combat.

Dans le cimetière, en plein champ, il y a déjà des dizaines de tombes, des tumulus de terre fraiche sans monument avec juste une croix orthodoxe en bois fichée en terre. Nombre d'entre elles portent un simple numéro, faute de pouvoir identifier le mort.

Une cinquantaine de combattants rebelles sont venus au cimetière, dont le commandant de l'unité de Gueorgui Loubenik. Dans le froid glacial, les cercueils sont portés en terre. Kalachnikovs en l'air, les rebelles tirent une salve d'honneur.

Source : AFP

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