La délinquance tisse sa toile en Aveyron

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    La délinquance tisse sa toile en Aveyron
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Escroqueries, arnaques et menaces sur les réseaux sociaux ont augmenté de 20 % en un an et inquiètent justice et forces de l’ordre qui veulent se donner les moyens d’agir. 

Pour en finir avec les polémiques politiques autour des chiffres de la délinquance, l’État a convenu de s’appuyer sur de nouvelles méthodes comptables censées mieux refléter les réalités pour mieux agir sur les besoins. Il en découle que, d’une année sur l’autre, on ne peut plus guère comparer sérieusement l’évolution des chiffres. Toutefois, les tendances demeurent et le préfet Jean-Luc Combe rassure: «L’Aveyron reste un département sûr, un des derniers de la classe en matière d’importance de la délinquance». Pour l’essentiel, les hausses et les baisses des vols et agressions restent confinées dans des progressions très relatives: à peu de choses près, 2013 ressemble à 2014.

Dangers sur les réseaux sociaux

Avec une nuance de taille toutefois: la hausse sensible des menaces, harcèlements, arnaques et escroqueries en tout genre par le biais d’internet. La hausse accuse 20% d’une année sur l’autre avec 930 faits enregistrés en 2014. Sans surprise, la toile «est un vecteur de plus en plus important des agissements des malfaisants», insiste le procureur de la République en Aveyron, Yves Delpérié, en relatant «la montée en puissance des escroqueries économiques et financières notamment mais aussi les arnaques aux cœurs esseulés». S’ajoutent au tableau, en particulier sur les réseaux sociaux, les injures et diffamations à caractère racial ou religieux- «on en a comptabilisé une dizaine l’an passé», avance Yves Delpérié- et le harcèlement moral envers les adolescents, «un dossier “noir” très important».

 Agir auprès des jeunes 

Et le procureur de prévenir : «Enquêteurs, magistrats, policiers et gendarmes doivent absolument investir ce secteur. Car sur les réseaux sociaux, où la liberté de parole se combine à l’anonymat des sources, les gens ont le sentiment que tout est permis». La difficulté à conduire des enquêtes (déployées jusqu’aux USA, sans succès assuré, pour contraindre les opérateurs internet à fermer ou purger des sites...) alimente également ce sentiment d’impunité. Mais les forces de l’ordre et la justice ne restent pas les bras croisés, peu s’en faut. «Nous avons un champ d’action très important en la matière», reprend Yves Delpérié pour qui, en amont, il est primordial «de protéger les mineurs mais aussi de les avertir de la responsabilité qui peut être la leur». Les mineurs, victimes mais aussi public captif, dans les établissements scolaires où la gendarmerie notamment déploie avec le «permis internet» un dispositif d’information très adapté à tous les problèmes auxquels peuvent s’exposer les jeunes. «Pouvoir agir dans ce domaine virtuel qui fait de plus en plus de dégâts, tel sera le grand défi des années qui viennent», conclut le procureur.

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