La Grèce revient plaider sa cause à Bruxelles

  • Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis lors d'une conférence de presse, le 4 mars 2015 à Athènes
    Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis lors d'une conférence de presse, le 4 mars 2015 à Athènes AFP/Archives - Louisa Gouliamaki
  • Des manifestants avec des banderoles demandant l'annulation de la dette grecque et la sortie de la Grèce de la zone euro, le 26 février 2015 à Athènes
    Des manifestants avec des banderoles demandant l'annulation de la dette grecque et la sortie de la Grèce de la zone euro, le 26 février 2015 à Athènes AFP/Archives - Louisa Gouliamaki
  • Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem au siège du Parlement européen à Bruxelles, le 24 février 2015
    Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem au siège du Parlement européen à Bruxelles, le 24 février 2015 AFP/Archives - John Thys
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Centre Presse Aveyron

La Grèce revenait plaider sa cause lundi devant la zone euro, en présentant son plan de réformes, condition sine qua non pour obtenir l'argent dont elle a cruellement besoin, mais qui ne devrait pas être déboursé dans l'immédiat.

Le plan de réformes proposé par Athènes en échange d'aides financières supplémentaires est "loin d'être complet. Et les Grecs le savent", a affirmé le chef de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem lors d'un débat organisé dimanche à Amsterdam. "C'est un processus complexe qui va prendre du temps", a-t-il ajouté, évoquant des propositions "sérieuses" de la part des autorités grecques.

Le gouvernement grec a détaillé les réformes qu'il entend mettre en oeuvre en priorité, et a fait parvenir sa liste à M. Dijsselbloem en fin de semaine dernière.

Elles vont de la réactivation d'un conseil fiscal "indépendant" pour assister le gouvernement à des mesures sociales pour les plus vulnérables, en passant par l'embauche de contrôleurs fiscaux. Figure également le projet de mettre en vente des licences pour les sociétés de jeux en ligne, avec un gain espéré de 500 millions d'euros par an.

Dans l'immédiat, aucun déboursement n'est attendu. La "précondition" au déblocage de fonds pour la Grèce "est une conclusion des discussions avec la troïka et un avis positif de ces institutions", a rappelé lundi le secrétaire d'Etat allemand aux Finances, Steffen Kampeter.

"La présentation des mesures par M. Varoufakis n'a aucun lien avec un quelconque versement", confirme un responsable européen, tablant sur un versement de quelque 7 milliards d'euros fin avril.

Problème: la Grèce fait face à de très lourdes échéances financières en mars, à hauteur de six milliards d'euros, notamment à l'égard du FMI. La presse fait en outre état d'un retard de deux milliards d'euros dans les recettes de l'Etat. Une situation qui inquiète.

- 'Ne pas reculer' -

Si les ministres des Finances n'acceptent pas les principales réformes proposées par la Grèce pour débloquer la prochaine tranche d'aide financière, "il pourrait y avoir des problèmes", a averti dimanche le ministre grec, Yanis Varoufakis.

Connu pour son ton peu diplomatique, il a même agité la menace de nouvelles élections, ou la tenue d'un référendum. La Grèce avait déjà menacé d'un référendum sur le plan de sauvetage en novembre 2011, provoquant un mouvement de panique sur les marchés financiers et la colère de ses partenaires européens, ce qui avait entraîné la chute du Premier ministre socialiste Georges Papandreou.

La sortie de M. Varoufakis risque une nouvelle fois de mal passer à Bruxelles, où son style iconoclaste irrite ses partenaires.

Plusieurs responsables grecs s'employaient toutefois à faire retomber la pression lundi. "Nous allons trouver une solution. Échafauder des scénarios pour le cas contraire n'a pas de sens", a jugé Dimitris Mardas, vice-ministre chargé du Budget, à propos de la menace de référendum.

"Nous nous rendons à l'Eurogroupe pour conclure un accord sur la base du mandat que nous ont confié les électeurs, qui est de ne pas reculer. Nous faisons des propositions sur ce qui est constitutif de la crise grecque: clientélisme, corruption, fraude fiscale, évasion fiscale, tous ces sujets qui font l'unanimité", a renchéri Dimitris Vitsas, un cadre du parti de gauche radicale Syriza.

Ce n'est plus le moment "de présenter je ne sais quels documents, mais il faut se mettre vraiment au travail", "les semaines passées auraient pu être mises à profit de meilleure manière", a déclaré M. Kampeter à la radio publique Deutschlandfunk.

Jouant le rôle du médiateur, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a appelé "tout le monde" à comprendre la gravité de la situation sociale en Grèce.

"Nous devons faire attention à ce que la situation ne continue pas à se détériorer en Grèce. Ce qui m'inquiète, c'est que tout le monde n'a pas encore compris, au sein de l'Union européenne, le sérieux de la situation en Grèce", a-t-il affirmé dimanche dans la presse allemande. M. Juncker doit rencontrer vendredi matin le Premier ministre grec, Alexis Tsipras à Bruxelles.

Cette nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro se tient alors que la BCE vient de donner lundi le coup d'envoi de ses rachats massifs de dette publique sur les marchés, mesure phare d'un vaste programme destiné à redynamiser la machine grippée de l'économie en zone euro.

Source : AFP

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