Yémen: nouvelles aides et intensification des raids contre les rebelles

  • Un membre de la Croix-Rouge assiste à l'atterrissage d'un avion chargé d'aide humanitaire le 11 avril 2015, sur l'aéroport de Sanaa
    Un membre de la Croix-Rouge assiste à l'atterrissage d'un avion chargé d'aide humanitaire le 11 avril 2015, sur l'aéroport de Sanaa AFP - MOHAMMED HUWAIS
  • De l'aide humanitaire est déchargée par la Croix-Rouge le 11 avril 2015, sur l'aéroport de Sanaa
    De l'aide humanitaire est déchargée par la Croix-Rouge le 11 avril 2015, sur l'aéroport de Sanaa AFP - MOHAMMED HUWAIS
  • Carte de localisation des derniers raids aériens au Yémen
    Carte de localisation des derniers raids aériens au Yémen AFP - I.Véricourt
  • De la fumée s'élève au dessus de l'académie militaire à Sanaa après une frappe aérienne, le 11 avril 2015
    De la fumée s'élève au dessus de l'académie militaire à Sanaa après une frappe aérienne, le 11 avril 2015 AFP - MOHAMMED HUWAIS
Publié le
Centre Presse Aveyron

La Croix-Rouge internationale a acheminé samedi une nouvelle cargaison d'aide médicale destinée aux victimes de la guerre au Yémen, où les avions de la coalition arabe ont intensifié leurs raids contre les rebelles chiites liés à l'Iran.

Alors que la situation ne cesse de se détériorer dans ce pays pauvre de la péninsule arabique, des combats entre les rebelles Houthis et les partisans du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi ont fait 50 morts dans et autour d'Aden, la capitale du Sud que les insurgés cherchent à conquérir, selon des sources concordantes.

Partis à l'été 2014 de leur bastion de Saada (nord) et aidés par des militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, les Houthis contrôlent désormais Sanaa, des régions du centre et de l'ouest du pays ainsi que des secteurs d'Aden d'où s'est enfui en mars M. Hadi pour se réfugier dans le royaume saoudien sunnite.

La coalition arabe, menée par l'Arabie saoudite, a lancé le 26 mars ses frappes contre les rebelles pour les empêcher de prendre le pouvoir, Ryad accusant l'Iran chiite de les armer et de chercher à étendre son influence.

Pour subvenir aux besoins de la population civile prise au piège des violences et qui manque de tout, les organisations internationales ont réussi à acheminer des aides ces deux derniers jours à Sanaa, la capitale.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé l'arrivée à l'aéroport international d'une cargaison de 35,6 tonnes d'aide médicale et d'équipements de secours -matériel pour purifier l'eau, générateurs de courant électrique, tentes.

- Couloir humanitaire -

La veille, pour la première fois depuis le début de l'opération militaire arabe, un premier avion du CICR a acheminé 16 tonnes de médicaments et d'instruments chirurgicaux. Un avion affrété par l'Unicef (Fonds de l'ONU chargé de l'enfance) a aussi atterri à Sanaa avec 16 tonnes de médicaments.

"Les premières cargaisons d'aide sont suffisantes pour répondre aux besoins urgents", a estimé la porte-parole du CICR au Yémen, Marie-Claire Feghali. "Mais si la guerre continue à ce rythme, nous aurons besoin de plus de moyens".

"Nous entreprenons des contacts avec toutes les parties sur le terrain afin de s'assurer un couloir (humanitaire) sûr" pour transporter les aides, a-t-elle dit. "Une première aide est déjà en route vers Aden".

L'ONU a demandé vendredi une "pause humanitaire immédiate" d'au moins "quelques heures" par jour pour acheminer plus facilement l'aide.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 650 personnes ont été tuées et plus de 2.000 blessées depuis l'escalade du conflit à la mi-mars. Mais les chiffres réels sont certainement plus élevés car nombre de corps ne sont pas envoyés dans les hôpitaux et sont directement enterrés.

Faisant le point à Ryad sur l'opération "Tempête décisive", le porte-parole saoudien Ahmed Assiri a fait état de 1.200 frappes au total au Yémen depuis le 26 mars. Les raids ont commencé à une cadence quotidienne de 35, portée à 50, puis à 80 et finalement à 120, selon lui. Les capacités aériennes et balistiques des rebelles et de leurs alliés ont été "neutralisés".

- Fabius à Ryad -

Les raids "vont se poursuivre", a-t-il dit. Pressé de questions sur une éventuelle intervention terrestre, il a répété laconiquement: "Au moment opportun, on passera à l'action au sol".

Interrogé à propos d'informations sur la capture par des combattants anti-rebelles de deux "officiers iraniens", il a indiqué n'avoir "pas de confirmation".

Mais le porte-parole a réitéré les accusations contre l'Iran. "Nous avons des preuves suffisantes selon lesquelles l'Iran soutient, arme et forme les miliciens" Houthis, a-t-il lancé.

Outre les frappes qui se sont intensifiés à Sanaa et dans d'autres provinces, les rebelles doivent faire face à la résistance sur le terrain, notamment à Aden, des "comités populaires", des supplétifs de l'armée qui soutiennent le président.

Un convoi d'une trentaine de véhicules transportant des rebelles s'est heurté samedi aux "comités populaires" à deux km d'Aden, a indiqué un responsable en affirmant que les insurgés cherchaient à s'emparer de raffineries de pétrole.

Alors que la France a apporté son soutien à M. Hadi, son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius est arrivé samedi à Ryad pour évoquer notamment la situation au Yémen.

Enfin, deux avions russes n'ont pas pu atterrir à Sanaa d'où ils devaient évacuer des centaines de civils, dont des Russes, après une interdiction de la coalition, selon le site d'informations Vesti.ru.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?