Jardins des Moutiers : «Il y a que des technocrates pour faire ça»

  • Au dire des jardiniers ruthénois, une multitudes de choses ne vont pas.
    Au dire des jardiniers ruthénois, une multitudes de choses ne vont pas. Salima Ouirni
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Salima Ouirni

Plein air. Les jardins partagés des Moutiers, au pied du Manoir St-Félix ont été investis dès les premiers rayons du soleil. Mais les débuts sont compliqués au dire des usagers.

Les premiers rayons du soleil ont incité, il y a une dizaine de jours, les premiers amateurs de potagers à prendre possession des lopins de terre à Saint-Félix. Dans ce jardin partagé et mis à disposition par la Ville, le 18 février, certains comme Pierre font marcher le motoculteur; car il est difficile de retourner cette terre argileuse et très lourde, à la pioche. Ces pionniers doivent la travailler longuement avant qu’elle ne redonne en retour.

Brigitte, la compagne de Pierre ramasse les cailloux remontant à la surface, dans un seau en plastic. Plus loin, Vardan, un jeune Arménien tente de construire des marches pour faciliter l’accès à son jardinet. Non loin de là, un jeune homme débarque du matériel qu’il stocke dans son abri. On pourrait penser que les jardiniers sont pleinement heureux, dans ce havre de paix vert, baigné par le soleil. Que nenni. Au dire des jardiniers, il y a plein de choses qui ne vont pas. 

«Normalement, la mairie avait prévu de mettre un robinet devant chaque cabane, mais pour l’instant rien», regrette Anne, une enseignante à la retraite, venue donner un coup de main à Vardan. Il est vrai que les arrivées d’eau sont prévues, mais pour l’instant point de robinets...Un potager sans eau, cela parait peu probable. En attendant les raccordements, les jardiniers pourraient utiliser les récupérateurs d’eau mis à la disposition par la mairie. «Que voulez-vous que l’on fasse avec 250 litres d’eau ? Quand vous avez arrosé une fois, il faut attendre la prochaine pluie ?», questionne Pierre, légèrement agacé. «Il aurait fallu le double en contenance, ça sert à rien ce qu’ils ont fait».

«Franchement, il y a que des technocrates pour faire ça»

«Ils», ce sont les élus de Rodez. C’est comme ces cabanes qui trônent au milieu des jardins. «Franchement, il y a que des technocrates pour faire ça. Tout le monde sait qu’une cabane se met au fond pour ne pas avoir l’ombre deux fois par jour sur les plantations. On ne sait même pas comment nous allons nous organiser autour de cette cabane pour installer les cordeaux», ajoute Brigitte.

Les jardiniers regrettent aussi l’absence de composteurs. «Nous avons dû amener le nôtre. C’est dommage de ne pas en avoir un pour récupérer les déchets verts», regrette Pierre, d’autant plus que la charte que doivent signer les usagers les incite à n’utiliser que des phytosanitaires et des engrais naturels ou bio. Le compost en fait partie. Pour autant, les usagers ne veulent pas jeter le bébé avec l’eau du bain car «le projet est vraiment bien. Mais le problème c’est qu’ils n’ont pas été au bout de la logique. Il n’y a pas eu de concertation au préalable. Franchement, tout ça manque de bon sens... paysan», ajoute encore Brigitte. Quant à Vardan, qui se dit très heureux d’être dehors avec ses enfants, il ne souhaite qu’un «petit barbecue pour des grillades. C’est dommage qu’il n’y en ait pas».

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