Electro Bamako, transe enivrante

  • Electro Bamako poursuit son exploration sonore dans les territoires malien
    Electro Bamako poursuit son exploration sonore dans les territoires malien Repro CP
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    Electro Bamako, transe enivrante
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Monsieur l’ouïe

Musique. À Bamako, la dance music explose, depuis qu’elle a été maraboutée par un trio d’enfer, franco-malien, qui hypnotise ceux qui voulaient danser pépère façon disco indigène. 

À Bamako, la dance music explose, depuis qu’elle a été maraboutée par un trio d’enfer, franco-malien, qui hypnotise ceux qui voulaient danser pépère façon disco indigène, mais non, pas moyen. Des boucles basse batterie (les Anglo- Saxons appellent ça drum’n’bass) qui partent à 100 à l’heure du côté obscur d’une disco savane au soir, une guitare qui se rappellent Hendrix et le rock, parfois un saxo qui passe comme un vol entier de pélicans, des percus qui vous invite dans un groove aussi reposant que brûlant, et vous avez cet électro Bamako enflammé. Cette transe rock légèrement psychédélique est due à la rencontre de trois types qui réunissent à eux trois ces trois adjectifs.

Rockeur sans faille 

Le chanteur lover malien Paul Sidibé a pris son côté Marvin Gaye et l’a fait voyager au XXIe siècle (au moins!) plus sur de sièges cuir que velours, Damien Traini s’est éduqué au djembé et autres percus pour traduire ainsi ces pulsations en bidouillant boutons et sons, de sorte qu’il parvient à réveiller les démons ancestraux sur des machines du futur. Quant à Marc Minelli, ce rockeur sans faille explore maintenant les parfums d’une sono mondiale où il jubile à y jeter les riffs de sa six cordes comme au bon vieux temps du rock’n’roll.

Danses multi-solaires

Poésie malienne, rock du petit blanc sec d’Europe, qui et machines d’un futur improbable singent donc dès à présent cette transe suintante des murs libres de Bamako, part à l’assaut de l’air comme un bombardier lâcheur de baffles, s’en va faire sa guerre contre les salopards universels qui pourrissent la planète avec leur cire bouchée dans les oreilles, leurs lectures d’analphabètes et leur crasse musicale, et vont les faire suer, envoûtés par ce son démoniaque qui fait se pâmer les anges du paradis, dans des danses multi-solaires qui vont faire fondre leur cerveau reptilien.

«Ouh la la...»

C’est exactement de la même manière que fonctionnent les charmeurs de serpents. Une mélodie entêtante, plus un rythme face auquel le reptile danse en suivant les circonvolutions des notes... Sauf qu’après, avec Electro Bamako, les cervelles de serpent finissent par exploser en un feu d’artifice et laissent place à des corps humains brillant de sueurs et de sourire, qui s’enlacent, se délassent et rêvent de la chose : «Ouh la la...»

Hallucinant ?

Vous le verrez avec ce «maintenant» que lancent les trois griots d’Electro Bamako, vous le verrez dès le «Ambianci», dans l’obsédant «Jukuni» et autres «Yoro jankibarun», mais de toute façon, frère de son, le «Tenkète pa» vous invite à ne pas vous inquiéter: les gimmicks de guitare, la basse lourde branchée sur courant alternatif et les tambours implacables du futur bien présent de l’Afrique vous prennent, vous collent la voûte plantaire sous les nuages et vous dansez-remuez la tête en bas, à regarder tourner la terre comme une boule à facettes ocre et bleues. Et le soleil qui joue la blatte sur le mur de l’univers. Hallucinant ? Non: juste dans le tempo Bamako.

Electro Bamako, transe enivrante
Electro Bamako, transe enivrante

Electro Bamako, «Now», chez CSB/l’Autre distribution.

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