Hollande reçoit Merkel à Paris, la classe politique divisée sur le vote grec

  • Le président François Hollande le 26 juin 2015 dans la cour de l'Elysée à Paris
    Le président François Hollande le 26 juin 2015 dans la cour de l'Elysée à Paris AFP/Archives - LOIC VENANCE
  • Le ministre des Finances Michel Sapin à son arrivée le 29 juin 2015 à l'Elysée à Paris
    Le ministre des Finances Michel Sapin à son arrivée le 29 juin 2015 à l'Elysée à Paris AFP - ALAIN JOCARD
  • Le Premier ministre grec Alexis Tsipras le 6 juillet 2015 à Athènes
    Le Premier ministre grec Alexis Tsipras le 6 juillet 2015 à Athènes AFP - LOUISA GOULIAMAKI
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Centre Presse Aveyron

François Hollande reçoit lundi la chancelière allemande Angela Merkel à Paris pour accorder leurs violons au lendemain du non massif des Grecs au plan des créanciers, un vote qui fracture la classe politique française.

Premier membre de l'exécutif français à réagir lundi matin, le ministre des Finances Michel Sapin a jugé qu'après ce référendum, c'est la Grèce qui se "retrouve dans la difficulté" prévenant que l'Europe va elle "montrer qu'elle est forte d'abord en se protégeant".

Alors que l'Elysée s'est abstenu lundi de tout commentaire, la chancellerie a envoyé un message d'une extrême fermeté en direction d'Athènes. Les "conditions pour des négociations autour d'un nouveau programme d'aide" à la Grèce ne sont pas réunies, a déclaré le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert, ajoutant qu'il appartient désormais "à la Grèce et à son gouvernement" d'agir pour rester dans la zone euro.

Le ministère allemand des Finances a par ailleurs affirmé qu'un allègement de la dette grecque n'était "pas un sujet". Berlin porte ainsi un coup sévère aux espoirs de trouver rapidement une solution dans de nouvelles négociations avec ses partenaires européens, pour renflouer la Grèce au bord de l'asphyxie financière.

Le président français, qui depuis le début de la crise s'est posé en facilitateur entre Athènes et le camp des durs en Europe, tente de nouveau de se placer au centre du jeu en recevant à l'Elysée Mme Merkel pour une réunion et un dîner de travail, à la veille d'un sommet de la zone euro à Bruxelles. La chancelière doit arriver à l'Elysée vers 18H00 et les deux dirigeants feront une déclaration conjointe vers 19H30, selon l'entourage de M. Hollande.

Dans la classe politique française, des fractures s'ouvrent de toutes parts entre gauche et droite, mais aussi au sein des deux camps après l'électrochoc grec.

Les Républicains, parti de l'ex-président Nicolas Sarkozy, ont mis la pression sur François Hollande, qu'ils taxent d'attentisme et d'excès de "compromis", l'invitant à une plus grande fermeté envers Athènes.

- Juppé pour qu'Athènes sorte "sans drame" de l'euro -

Luc Chatel, conseiller politique de M. Sarkozy, a appelé à ce qu'une "alternative" soit trouvée "dans les 48 heures", faute de quoi la Grèce "sortira de la zone euro", tandis qu'Eric Woerth, également conseiller politique du président des Républicains, a demandé à M. Hollande d'être "particulièrement ferme" lors des négociations à venir.

L'ex-Premier ministre Alain Juppé, rival de M. Sarkozy pour la présidentielle de 2017, a d'ores et déjà appelé l'UE à "organiser" cette sortie "sans drame".

Au sein du premier parti d'opposition, le député Henri Guaino, ex-conseiller de M. Sarkozy qui s'était opposé au traité constitutionnel européen en 2005, a lui exclu une sortie de la Grèce de la zone euro, montrant que la question divise au-delà des appartenances partisanes.

Au sein même du PS, les "frondeurs" ont repris du service pour saluer la réaction grecque contre "l'austérité" européenne, au risque de réactiver une fracture dans la majorité à deux ans de la présidentielle.

Considérant que Mme Merkel et même les sociaux-démocrates allemands ont perdu avec la victoire du non à Athènes, l'ancien ministre Benoît Hamon (aile gauche du PS) a appelé M. Hollande "à reprendre la main" pour éviter un Grexit.

"François Hollande mais également l’ensemble des représentants de la social-démocratie européenne doivent appeler au maintien de la Grèce dans la zone euro et à une restructuration de sa dette", a également considéré A gauche pour gagner, groupe de représentants de la gauche du PS.

A l'autre bout de l'échiquier politique, le Front national a également applaudi "un non de liberté, de rébellion face aux diktats européens", selon sa présidente Marine Le Pen.

Source : AFP

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