La crise des réfugiés s'invite à la rencontre Merkel-Hollande sur l'Ukraine

  • Des migrants à bord d'un bus en direction de Belgrade, à Presevo, dans le sud de la Serbie, le 24 août 2015
    Des migrants à bord d'un bus en direction de Belgrade, à Presevo, dans le sud de la Serbie, le 24 août 2015 AFP - ARMEND NIMANI
  • Des migrants attendent d'être enregistrés devant un centre pour réfugiés à Presevo, dans le sud de la Serbie, le 24 août 2015
    Des migrants attendent d'être enregistrés devant un centre pour réfugiés à Presevo, dans le sud de la Serbie, le 24 août 2015 AFP - ARMEND NIMANI
  • Des milliers de migrants aux portes de l'Europe
    Des milliers de migrants aux portes de l'Europe AFP - I. Vericourt / G. Handyside, gil/sim/abm
  • Le président urkrainien Petro Porochenko lors d'une parade militaire célébrant l'indépendance de l'Ukraine, le 24 août 2015 à Kiev Le président urkrainien Petro Porochenko lors d'une parade militaire célébrant l'indépendance de l'Ukraine, le 24 août 2015 à Kiev
    Le président urkrainien Petro Porochenko lors d'une parade militaire célébrant l'indépendance de l'Ukraine, le 24 août 2015 à Kiev AFP - SERGEI SUPINSKY
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Centre Presse Aveyron

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande se retrouvent lundi à Berlin et devraient accorder leurs exigences à l'égard des autres Européens afin de répondre à la pire crise migratoire depuis 50 ans.

Le thème des migrants affluant en Europe vient voler la vedette au conflit en Ukraine annoncé comme la raison de la rencontre des deux dirigeants européens avec le président ukrainien Petro Porochenko.

Dans un premier temps, Mme Merkel recevra François Hollande à 15H00 GMT, alors que Berlin et Paris réclament de l'UE des initiatives face à ce qui est désormais considéré comme le pire exode de populations depuis la Seconde guerre mondiale.

Pourtant, aucun "nouveau papier" ne devrait sortir lundi de la rencontre, selon Paris.

Au moins 2.000 migrants supplémentaires sont parvenus durant la nuit de dimanche à lundi en Serbie, s'ajoutant aux 7.000 passages enregistrés durant le week-end en provenance de Macédoine, qui a rouvert sa frontière avec la Grèce samedi après trois jours de fermeture.

"C'est une situation très difficile, l'évolution qui a lieu est très perturbante", a déclaré dimanche soir à Prague le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, affirmant que la crise des réfugiés était "en haut de l'agenda" européen.

Selon M. Fabius, outre la rencontre Hollande-Merkel ce lundi, il faut prévoir dans les jours qui viennent une "réunion des ministres de l'Intérieur ou des Affaires étrangères". "C'est exactement le genre de problème qu'il faut comprendre comme un problème commun", a renchéri son homologue tchèque Lubomir Zaoralek.

- "Sommeil profond" en Europe -

En dehors des Balkans, les garde-côtes italiens ont coordonné le sauvetage de 4.400 migrants en Méditerranée pour la seule journée de samedi, tandis que les autorités grecques se montrent complètement débordées par l'afflux de réfugiés syriens sur l'île touristique de Kos.

En Allemagne, un nombre record de 800.000 demandes d'asile est attendu pour cette année, si bien que le pays peine à assurer l'accueil de tous. Parallèlement des actes de violence, généralement imputés à l'extrême-droite, se font de plus en plus fréquents.

"La situation ne se règle pas" et les décisions prises par l'UE ne sont "pas suffisantes, pas assez rapides et pas à la hauteur" dans leur mise en oeuvre, déplore-t-on à Paris.

Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, voyant dans cette arrivée sans précédent de migrants "le plus grand défi de l'Allemagne depuis la Réunification" du pays, s'est montré dimanche virulent face au manque de réaction des pays européens.

"L'Europe est d'une certaine façon dans un sommeil profond et reste en +mode vacances+", a-t-il déclaré à la télévision publique allemande.

- Convois russes -

Une heure après l'entretien d'Angela Merkel et François Hollande doit se joindre à eux Petro Porochenko, avant une brève conférence de presse à 16H45 GMT, pour une rencontre officiellement consacrée à "la situation en Ukraine ainsi que la mise en application des mesures des accords de Minsk".

C'est la première fois depuis la signature en février de ces accords de paix que les dirigeants allemand, français et ukrainien se retrouvent ensemble. Mais cette fois sans Vladimir Poutine, ce que Kiev veut présenter comme le fait que "la France et l'Allemagne sont dans le même bateau que nous", selon une source ukrainienne.

Lundi matin, M. Porochenko a accusé la Russie d'avoir envoyé trois "gros convois militaires" la semaine dernière dans l'Est séparatiste prorusse et d'avoir fourni aux rebelles "jusqu'à 500 chars, 400 systèmes d'artillerie et 950 véhicules blindés", sur une période non précisée.

Les accords de paix de Minsk 2 avaient permis d'instaurer une trêve plus ou moins respectée dans un conflit ayant tué 6.800 personnes en 16 mois, dont 1.500 depuis la signature de ces accords. Mais une nouvelle montée des tensions est apparue récemment dans l'est de l'Ukraine, Kiev et les séparatistes ayant annoncé lundi dernier la mort de 10 personnes, dont huit civils, tout en faisant état d'intenses bombardements.

Ce regain de violences a été condamné par l'Union européenne et l'ONU, tandis que Kiev et les Etats-Unis ont mis en cause la Russie, accusée de soutenir militairement les rebelles et d'avoir déployé ses troupes en Ukraine. Moscou, qui rejette toute implication militaire, a pour sa part accusé les Ukrainiens de préparer une offensive contre les séparatistes.

Lundi marque justement le jour de la fête de l'Indépendance de l'Ukraine, un anniversaire aux alentours duquel Petro Porochenko craint une "escalade d'envergure".

Source : AFP

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