Régine Foulquier livre ses souvenirs des années yé-yé

  • Régine Foulquier devant l’institution Sainte-Foy où elle fut pensionnaire pendant ses années de collège, de 1963 à 1967.
    Régine Foulquier devant l’institution Sainte-Foy où elle fut pensionnaire pendant ses années de collège, de 1963 à 1967. Joël Born
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Joël Born

Écriture. Cette jeune retraitée ruthénoise de la Fonction publique vient de publier un recueil de nouvelles sur ces instants de vie qui ont marqué sa jeunesse. Traces sur la Sala.

C’est après avoir assisté, à Conques, à une lecture publique de Marie-Hélène Lafon, devant laquelle elle avoue être tombée en admiration, que Régine Foulquier a eu le déclic. «J’ai toujours eu envie d’écrire, mais je n’avais pas vraiment le temps», raconte cette jeune retraitée ruthénoise de la Fonction publique, qui vient de publier aux Éditions du Bord du Lot, un petit recueil de brèves nouvelles, Traces sur La Sala, du nom en occitan de la cité du duc Decazes.

Originaire du plateau d’Hymes, où ses parents vivent toujours et où elle aime se ressourcer, elle travailla pendant de nombreuses années à la préfecture de l’Aveyron, avant de poursuivre sa carrière à l’université de Limoges, puis de la terminer à la mairie de Rodez. Issue d’une fratrie de quatre enfants, deux filles et deux garçons, elle a partagé sa jeunesse entre les paysages industriels du bassin houiller et les campagnes environnantes.

Son grand-père tenait le dépôt de charbon du plateau d’Hymes, sur la ligne de chemin de fer qui permettait de transporter notamment le minerai de fer de Mondalazac. Son père travailla comme ouvrier chimiste aux houillères, puis aux Aciéries et usines métallurgiques de Decazeville (AUMD).

Le mur pour écouter Johnny 

À travers cet abécédaire et ces 26 textes courts, Régine décrit ses souvenirs d’enfance et de jeunesse, ces instants de vie restés accrochés au filtre de sa mémoire. À l’heure des sixties, du hula-hoop, du twist et des années yé-yé. L’autobus rouge qui embarquait et débarquait les mineurs, le banc, l’école et la fête du village, bien sûr, les vignes en terrasses, l’île flottante et la pompe à huile, l’odeur du génévrier et celle de la bonne soupe de campagne. Et les fumées. Ah ces fumées de ce pays que l’on disait noir.

Cette fourmilière humaine, où se croisaient dans le même élan populaire et populeux, Espagnols, Russes, Polonais, mineurs et ouvriers paysans. Et puis il y a eu les grandes grèves, le Noël au fond de la mine, et les 50 000 manifestants de ce jour de janvier 1962. Et toutes ces choses, ces objets, ces gens et ces gestes du quotidien: la lessive au lavoir, le képi du facteur, le porte-plume et l’encre violette, la vespa, les bonbecs que chanta Renaud, les premières émissions télévisées en noir et blanc et le pensionnat. Ce pensionnat du collège Sainte-Foy, d’où Régine fit le mur pour écouter Johnny chanter Noir c’est noir, sur la scène du Family voisin.

Un p’tit bouquin qui se lit vite, qui se lit bien

Et ce bonheur forcément indescriptible d’apercevoir, enfin, la silhouette de son idole, grillant une clope sur le trottoir. Avant de regagner, sans se faire prendre, le chemin du dortoir et entendre résonner longtemps encore la voix de Johnny. Un p’tit bouquin qui se lit vite, qui se lit bien. Et que Régine Foulquier a pris plaisir à écrire. Sans prétention littéraire. Lorsque nous l’avons rencontrée, elle rentrait tout juste d’un séjour à New York, les yeux encore remplis d’émerveillement. L’an dernier, elle a marché sur les traces de Marguerite Duras au Vietnam, où, dans une petite école perdue, quel ne fut pas son étonnement de découvrir une vieille carte de France, sur laquelle figurait le... Rouergue. Des impressions de voyage qui ne manqueront certainement pas de nourrir son imaginaire, elle qui a déjà dans la tête le personnage d’un futur roman. 

Régine Foulquier dédicacera son recueil, le samedi 17 octobre de 14h30 à 18 heures, Espace Culturel Leclerc à Sébazac-Concourès; le samedi 24 octobre de 10 heures à 12h30 à la Maison du Livre de Rodez; le dimanche 25 octobre de 9h30 à 12 heures à Marcillac; le vendredi 30 octobre de 9 heures à 12 heures à Presse Bulle Maison de la Presse de Decazeville.

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