La Russie suspend ses vols vers l'Egypte, les Britanniques rapatriés

  • Des touristes attendent à l'aéroport de Charm el-Cheikh en Egypte le 6 novembre 2015
    Des touristes attendent à l'aéroport de Charm el-Cheikh en Egypte le 6 novembre 2015 AFP - MOHAMED EL-SHAHED
  • Des touristes attendent à l'aéroport de Charm el-Cheikh en Egypte le 6 novembre 2015
    Des touristes attendent à l'aéroport de Charm el-Cheikh en Egypte le 6 novembre 2015 AFP - MOHAMED EL-SHAHED
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Centre Presse Aveyron

La Russie a ordonné vendredi la suspension de ses vols vers l'Egypte et la Grande-Bretagne a commencé à évacuer ses ressortissants de Charm el-Cheikh, six jours après le crash d'un avion russe pour lequel la thèse de l'attentat semble de plus en plus probable.

Illustrant la nervosité des compagnies aériennes, la néerlandaise KLM a interdit "par précaution" les bagages en soute sur son vol Le Caire-Amsterdam, après que Londres et Washington ont ouvertement évoqué la piste d'une bombe à bord de l'Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet qui a explosé en vol avec ses 224 occupants dans le Sinaï (est) le 31 octobre.

L'avion s'était écrasé 23 minutes après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans la pire catastrophe aérienne ayant jamais frappé la Russie. Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a dit être responsable du crash sans expliquer comment.

Même si la Russie reste prudente face à la thèse de l'attentat, le président Vladimir Poutine, sur recommandation de ses services secrets, a ordonné la suspension des vols civils vers l'Egypte. Il a aussi chargé le gouvernement d'"assurer le rapatriement des citoyens russes", selon le Kremlin.

"Il est nécessaire de suspendre les vols russes jusqu'à ce que nous puissions établir les vraies raisons de ce qui s'est passé", a expliqué M. Bortnikov lors d'une réunion du Comité national antiterroriste.

- Cohue à l'aéroport -

L'hypothèse d'une bombe à bord avait été qualifiée de "spéculation" par Moscou qui demandait, comme le Caire, d'attendre les résultats de l'enquête.

Mais la Grande-Bretagne a pris les devants en commençant à évacuer ses ressortissants qui passaient leurs vacances à Charm el-Cheikh.

Après une longue attente sur la piste, un premier avion d'EasyJet a décollé à 13H20 (11H20) de la cité balnéaire à destination de Londres-Gatwick avec 165 passagers à bord, suivi par un second vol de la même compagnie à destination de Londres-Luton avec 165 passagers, selon un responsable à l'aéroport.

Une foule de touristes britanniques a afflué dès le matin à l'aéroport de Charm el-Cheikh cherchant un vol. Selon Londres, seuls les bagages à main sont autorisés sur les vols affrétés pour les rapatrier.

Selon l'aviation civile égyptienne, seuls huit vols devaient être autorisés à évacuer vendredi les Britanniques. Outre EasyJet, les compagnies Monarch et British Airways participent à l'opération de rapatriement des quelque 20.000 vacanciers britanniques.

Des centaines de touristes russes patientaient eux aussi dans des files d'attente au milieu de leurs bagages devant les comptoirs d'embarquement des compagnies russes.

Après la multiplication des déclarations jugeant probable la thèse de l'attentat, plusieurs compagnies étrangères dont les britanniques ont suspendu leurs vols vers et en provenance de Charm el-Cheikh alors que la France et la Belgique ont déconseillé à leurs ressortissants de s'y rendre.

- Conversations électroniques -

"Il existe une possibilité qu'il y ait eu une bombe à bord (de l'avion russe) et nous prenons cette piste très au sérieux", a déclaré jeudi le président américain Barack Obama, tout en soulignant qu'il n'y avait à ce stade aucune certitude.

A Londres, où le président égyptien Al-Sissi achevait vendredi une visite officielle, M. Cameron a évoqué des renseignements indiquant qu'il était "plus que probable qu'il s'agisse d'une bombe terroriste".

Selon la presse britannique, des conversations électroniques ont été examinées par des agents de renseignements britanniques et américains qui laissent entendre qu'une bombe a pu être placée dans l'appareil.

"Les enquêteurs britanniques cherchant la cause du crash de l'avion russe croient qu'une bombe a été mise dans la soute avant le décollage", avance la BBC.

Mais les autorités égyptiennes ont mis en garde contre des conclusions prématurées, les enquêteurs n'ayant pas selon elles "encore de preuve ni de données confirmant l'hypothèse" d'une bombe.

Les deux boîtes noires, celle des paramètres de vol et celle contenant les conversations de l'équipage, ont été analysées mais rien n'a filtré des résultats. Entretemps, les recherches se poursuivent pour retrouver les derniers corps et des indices éparpillés sur une vaste zone du Sinaï.

Même si les causes du crash ne sont pas encore fermement établies, ce drame porte un nouveau coup dur au tourisme en Egypte déjà affecté par des années d'instabilité.

Source : AFP

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