Jonah Lomu : «C'était un homme exceptionnel», raconte Claude Atcher

  • 2009 : alors président du Stade Phocéen, l’Aveyronnais Claude Atcher pose fièrement  aux côtés de sa recrue star, l’ailier néo-zélandais Jonah Lomu.
    2009 : alors président du Stade Phocéen, l’Aveyronnais Claude Atcher pose fièrement aux côtés de sa recrue star, l’ailier néo-zélandais Jonah Lomu. Repro CP
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Mathieu Roualdés

Entretien. Originaire de Sauclières, dans le Sud-Aveyron, Claude Atcher a été à l’origine de la venue de Jonah Lomu à Marseille en 2009. L’ex-international (17 sélections) en était alors le président. Il témoigne aujourd’hui sur les qualités humaines du célèbre ailier All Black disparu hier matin à l’âge de 40 ans.

Originaire de Sauclières, dans le Sud-Aveyron, Claude Atcher a été à l’origine de la venue de Jonah Lomu à Marseille en 2009. L’ex-international (17 sélections) en était alors le président. Il témoigne aujourd’hui sur les qualités humaines du célèbre ailier All Black disparu hier matin à l’âge de 40 ans.

Jonah Lomu s’est éteint dans la nuit de mardi à mercredi. Quel est votre premier sentiment ?

J’ai avant tout perdu un ami, à seulement 40 ans... Il n’était qu’à l’aube de sa vie et il laisse deux petits enfants derrière lui. Je suis bouleversé car c’était un homme exceptionnel, un mec bien comme on dit. Il s’est battu en permanence contre les obstacles de la vie, de son enfance dans les ghettos d’Auckland jusqu’à ses soucis de santé...

Étiez-vous toujours en contact avec ?

Oui. Dernièrement, il était très affaibli par les dialyses. Sa greffe du rein en 2003 n’avait pas forcément fonctionné et il était obligé de faire une dialyse tous les deux jours. Mais le pire si on peut dire, c’est qu’il n’est pas mort à cause de cela (Jonah Lomu a succombé à une crise cardiaque, NDLR). Rien ne l’aura épargné.

Le rugby perd également un joueur extraordinaire...

C’était la seule légende de notre sport. C’est l’homme qui a médiatisé le rugby. Je ne vois personne avec son charisme aujourd’hui. Il y a les McCaw et Carter mais si vous les faites entrer dans une salle de 1000 personnes en Asie, tout le monde ne les reconnaîtra pas. Jonah, tout le monde le reconnaissait et dans tous les pays. Il avait un charisme fou. C’était une véritable star et il le restera.

En 2009, à la surprise générale, vous l’aviez fait venir à Marseille en Fédérale 1. Comment cela s’était-il passé ?

Jonah était un ami de longue date. Je l’avais rencontré au hasard en 2003 lorsqu’il était au plus mal. Il n’arrivait presque plus à marcher et on avait tout fait pour qu’il joue la Coupe du Monde en Australie. Malheureusement, cela n’avait pas été possible. Puis un jour, on a mangé ensemble et il m’a dit: «Je suis déçu que mon fils ne m’ait jamais vu jouer au rugby». En rigolant, je lui ai proposé de venir à Marseille. Il a accepté notamment pour la ville, la mer et le soleil. Le niveau, il s’en fichait 

Finalement, l’expérience n’aura pas connu la réussite escomptée. Lomu n’a joué que 7 rencontres et le club fut liquidé. Avez-vous des regrets ?

Aucun, l’histoire a été tellement belle... Aujourd’hui, le plus jeune des fils de Jonah (Braylee, né en 2009) a un passeport français. C’est son père tout craché et il devrait faire un grand joueur de rugby. Alors, dernièrement, je faisais que taquiner Jonah en lui disant que son fils jouerait pour la France plus tard et non pour les Blacks ! Je ne garde que ces moments en tête. Ce qu’il s’est passé à Marseille par la suite n’a rien à voir avec cela... Ce sont les aléas d’un club. Et sans Jonah, la Fédérale 1 ne connaîtra pas une telle médiatisation aujourd’hui. Je rappelle qu'Eurosport a commencé à diffuser les matches de la division parce qu’il y avait Lomu 

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