Regroupements pédagogiques : solution d’avenir pour les territoires ruraux ?

La page s’est tournée sans tourmente sur l’Aubrac où le regroupement pédagogique intercommunal (RPI) sur un seul site s’est déroulé sans heurt à la rentrée 2015. Condom-d’Aubrac a fait son deuil en tournant notamment un film sur l’histoire de l’école donc du village et une exposition est toujours visible, avec photos d’époque, dans les murs de la nouvelle mairie du village.

Histoire de garder son âme, son identité. Une façon aussi et surtout de faire œuvre de transmission. Il faut rappeler aussi que le RPI sur l’Aubrac est loin d’être nouveau. Depuis une décennie déjà, il est mis en place en fonctionnant sur les deux écoles. Les grands étaient à Condom quand les petits se rendaient à St-Chély. La démographie a eu raison de Condom, preuve que l’érosion se poursuit en milieu rural.

«On est reparti pour 30 ans !»

Cependant, la construction de la nouvelle école de St-Chély, accueillant les élèves voisins de Condom, sonne comme un renouveau. «On est reparti pour 30 ans !», lance Christiane Marfin, maire de St-Chély. Quant à sa consœur, Geneviève Gasq-Barrès, maire de Condom, «tout se passe maintenant au niveau de l’intercommunalité», disant tout haut ce que certains (nombreux?) élus locaux ont encore du mal à dire tout bas, à l’instar de l’instauration des communes nouvelles.

«Ça change tout ! »

L’enseignement intègre de fait l’aménagement du territoire, faisant fi des frontières, au profit de la qualité de l’enseignement. Sur ce point prépondérant, le corps enseignant est catégorique. «Ça change tout ! On peut échanger directement avec ma collègue, développer des projets plus facilement, tout sera aussi plus facile en terme logistique et de coût. Pour les enfants aussi, le regroupement pédagogique est une réussite car cela les tire vers le haut, ils gagnent en autonomie», dit Carole, en poste à St-Chély depuis une décennie, connaissant donc parfaitement le système du RPI et le territoire. Cerise sur le… stylo, une école flambant neuve vient s’ajouter à tous ces bienfaits, de près d’un million d’euros, colorée et surtout adaptée, aux nouvelles normes avec ascenseur pour handicapés. Reste à lui trouver un nom (deux en discussion) pour célébrer l’inauguration au printemps prochain comme on célèbre une parfaite union !