Régionales: droite ou FN, Pécresse ou Bartolone... les points chauds du second tour

  • Panneaux électoraux avec les affiches pour le  second tour le 10 décembre 2015 à Lille
    Panneaux électoraux avec les affiches pour le second tour le 10 décembre 2015 à Lille AFP - PHILIPPE HUGUEN
  • Marine Le Pen et Xavier Bertrand sur le plateau de France 3 le 9 décembre 2015 à Lille
    Marine Le Pen et Xavier Bertrand sur le plateau de France 3 le 9 décembre 2015 à Lille AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
  • Le potentiel de la gauche, de la droite et du FN avant le 2e tour
    Le potentiel de la gauche, de la droite et du FN avant le 2e tour AFP - Paul DEFOSSEUX, Sophie RAMIS
  • Pierre de Saintignon et Martine Aubry le 6 décembre 2015 à Lille
    Pierre de Saintignon et Martine Aubry le 6 décembre 2015 à Lille AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
  • Christian Estrosi à son arrrivée le 10 décembre 2015 à un meeting électoral à Brignolles
    Christian Estrosi à son arrrivée le 10 décembre 2015 à un meeting électoral à Brignolles AFP - BERTRAND LANGLOIS
  • Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen lors d'un meeting le 10 décembre 2015 à Paris
    Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen lors d'un meeting le 10 décembre 2015 à Paris AFP - PATRICK KOVARIK
  • Florian Philippot en meeting le 9 décembre 2015 à Kintzheim
    Florian Philippot en meeting le 9 décembre 2015 à Kintzheim AFP/Archives - FREDERICK FLORIN
  • Philippe Richert en meeting le 9 décembre 2015 à Muntzenheim
    Philippe Richert en meeting le 9 décembre 2015 à Muntzenheim AFP/Archives - SEBASTIEN BOZON
  • Claude Bartolone en meeting le 9 décembre 2015 à Créteil
    Claude Bartolone en meeting le 9 décembre 2015 à Créteil AFP/Archives - LOIC VENANCE
  • Valérie Pecresse en meeting le 10 décembre 2015 à Provins
    Valérie Pecresse en meeting le 10 décembre 2015 à Provins AFP - JACQUES DEMARTHON
  • Marie-Guite Dufay sur le plateau de France 3 le 9 décembre 2015 à Dijon
    Marie-Guite Dufay sur le plateau de France 3 le 9 décembre 2015 à Dijon AFP/Archives - ROMAIN LAFABREGUE
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Centre Presse Aveyron

Droite face au FN dans le nord et en PACA, duel Pécresse/Bartolone en Ile-de-France, triangulaire à l'est... Voici les points chauds du second tour des élections régionales dimanche.

NPDC-Picardie

Xavier Bertrand condamné à faire le plein face à Marine Le Pen

LILLE - Très nettement distancé au premier tour, Xavier Bertrand (LR) compte sur une large mobilisation, notamment des électeurs de gauche, pour priver le Front national de Marine Le Pen d'une victoire en Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Le maire de Saint-Quentin, qui a engrangé des soutiens de poids au-delà de son camp depuis dimanche, devra faire le plein de voix pour remonter un retard qui lui aurait sans doute été fatal si le PS n'avait pas décidé dès dimanche soir de se retirer et d'appeler à voter pour lui afin de "faire barrage" au FN.

Avec 40,64% des voix, la liste conduite par Marine Le Pen était arrivée très largement en tête au premier tour, loin devant celles de M. Bertrand (24,96%) et du socialiste Pierre de Saintignon (18,12%), dépassant la barre des 50% dans plusieurs villes du Pas-de-Calais.

Mardi, après l'amertume de la défaite -la gauche qui dirigeait sans interruption la région Nord-Pas-de-Calais depuis 1986-, Pierre de Saintignon a appelé explicitement à voter Bertrand, assurant qu'il n'aurait pas "la main qui tremble" en déposant son bulletin dimanche, pour éviter le "drame" d'une arrivée au pouvoir de Mme Le Pen.

Il a été imité par Martine Aubry, maire de Lille, et le ministre (lillois) Patrick Kanner.

Des gestes qu'a apprécié M. Bertrand. Après les avoir timidement remerciés dimanche, il s'est montré plus reconnaissant mercredi: "c’est très digne de leur part, c’est responsable". Jeudi, M. Bertrand est allé plus loin, proposant une "nouvelle gouvernance de la région" qui associerait les parlementaires de toute la région, et donc ceux de gauche.

Mme Le Pen, elle, n'a cessé de moquer le "suicide collectif" des socialistes et les "compromissions" visant à "conserver le pouvoir à tout prix".

Les derniers sondages lui sont en tout cas défavorables: 48% contre 52% jeudi (Odoxa) et 47% contre 53% mercredi (TNS Sofres).

En Paca, duel serré Marion Maréchal-Le Pen/Christian Estrosi

MARSEILLE - Largement devancée au soir du premier tour des régionales en Paca, la liste (LR-UDI-MoDem) du député-maire LR de Nice Christian Estrosi est désormais donnée gagnante d'une courte tête au second tour face à la députée FN Marion Maréchal-Le Pen, dans un duel qui s'annonce très serré.

Avec 40,55% des voix, soit 14 points d'avance sur l'ex-ministre de l'Industrie (26,48%) la petite-fille de Jean-Marie Le Pen semblait dimanche bien partie pour réussir là où le fondateur du Front national a échoué par trois fois, en 1992, 1998 et 2010, et emporter une région dirigée par le socialiste Michel Vauzelle depuis 18 ans.

Mais en milieu de semaine, à quelques jours du second tour, ce sont coup sur coup trois sondages qui donnaient le maire de Nice gagnant, avec un écart oscillant entre 2 et 8 points.

Après le retrait de la liste PS menée par Christophe Castaner (16,59%) et l'appel des socialistes à voter pour lui, Christian Estrosi a multiplié les gestes en direction des électeurs de gauche, se posant en "résistant", multipliant les promesses en direction du monde culturel, assurant qu'il créerait un "conseil territorial" pour écouter la gauche en cas de succès.

Promettant elle aussi de ne pas faire de la culture "une variable d'ajustement", la députée du Vaucluse a de son coté vertement critiqué la stratégie de barrage à son parti adoptée par le PS dans la région. "Tous ces gens aujourd'hui, qui se drapent dans les valeurs de la République, ont manifestement oublié que la première valeur de la République, c'est la démocratie", a-t-elle dénoncé, assurant que cette "grande coalition ne l'effrayait pas".

ALSACE-LORRAINE-CHAMPAGNE-ARDENNE

Grand Est: triangulaire incertaine avec le maintien de la gauche

STRASBOURG - L'issue des régionales dans le Grand Est est incertaine, le candidat de la gauche Jean-Pierre Masseret ayant décidé de se maintenir au risque de favoriser le FN Florian Philippot, arrivé dix points devant Philippe Richert (LR-UDI-MoDem) au premier tour.

Florian Philippot, 34 ans et bras droit de Marine Le Pen, a totalisé 36% au premier tour et pourrait notamment compter sur des reports de voix d'une partie des électeurs de Debout la France et des régionalistes pour rafler la présidence de la nouvelle région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne.

La triangulaire l'oppose aux deux présidents sortants des régions Alsace et Lorraine, Philippe Richert, 62 ans, et Jean-Pierre Masseret, 71 ans. C'est le premier des deux qui a le plus de chance de gagner face au FN après avoir totalisé 25,8% des voix dimanche: un sondage Elabe de l'entre-deux tours donne Philippe Richert en légère avance par rapport au frontiste (43% contre 41%, un écart dans la marge d'erreur).

Contre l'avis de la direction du PS, du Premier ministre Manuel Valls, de nombreux ténors socialistes locaux et de près de la moitié de ses colistiers, Jean-Pierre Masseret a maintenu sa liste, ce qui lui a valu de se voir retirer l'investiture socialiste.

Arguant qu'il valait mieux "affronter" le FN plutôt que l'"éviter", M. Masseret risque de perdre dans l'affaire près de la moitié de ses 16,11% d'électeurs du premier tour. Mais son refus de se plier aux "diktats" des appareils pourrait lui en faire gagner tout autant.

ILE-DE-FRANCE

Quasi à égalité, Bartolone et Pécresse ne s'épargnent rien

PARIS - Le duel sans concession entre Valérie Pécresse (LR) et Claude Bartolone (PS) en Ile-de-France s'est durci dans la dernière ligne droite pour emporter la région capitale, qui ferait figure de trophée dans chacun des camps.

Deux sondages parus dans l'entre deux tours ont donné une fois la candidate de la droite et du centre devant (42% contre 40%) et une autre fois le candidat de la gauche et des écologistes rassemblés - après fusion des trois listes PS, EELV et FG quelques heures après le premier tour - (41,5% contre 41%), soit des écarts correspondant à la marge d'erreur.

Ce coude à coude engendre à la fois une mobilisation tous azimuts des militants de chaque bord sur le terrain et une fébrilité des états-majors qui forcent le trait pour marquer leur différence et rallier les abstentionnistes (54% au premier tour).

Débat télévisé tendu, meetings offensifs, où M. Bartolone attaque la droite qui a "perdu ses valeurs républicaines" et va "purger" la région tandis que Mme Pécresse accusait son adversaire d'être "sectaire, clientéliste et l'ami des riches". Puis une polémique enflammée la veille de la fin de campagne... Les deux camps se rejoignent sur un point: "rien n'est gagné" et il faudra aller "chercher chaque voix".

Ce duel n'occulte pas le retour assuré du Front national dans l'hémicycle, après une mandature d'absence: avec 18,4% au premier tour, il n'a pas franchi la barre symbolique des 20%, mais a déjà doublé son score de 2010.

Son candidat Wallerand de Saint Just, trésorier du parti mis en examen, espère encore progresser au second tour et avoir un groupe conséquent. Quoi qu'il en soit, le FN a confirmé une implantation dans les franges régionales, arrivant même en tête en Seine-et-Marne.

BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE

La gauche veut garder la région

DIJON - "La situation est claire et grave" : le Front national peut l'emporter, a prévenu la socialiste Marie-Guite Dufay. Qui s'estime seule capable de battre Sophie Montel, la droite n'ayant pas, selon elle, de réserves de voix suffisantes.

François Sauvadet (LR-UDI), de son côté, refuse "un changement en pire avec le Front national", dans une région à gauche depuis 2004. Mme Montel est arrivée au premier tour en tête de sept des huit départements avec 31,48% des voix, devant M. Sauvadet (24%) et Mme Dufay (22,99%).

Tout en appelant "tous les patriotes et souverainistes", dans un gros appel du pied à Debout la France (5,17%) qui n'a pas donné de consigne de vote, à voter pour elle, la députée européenne frontiste compte sur les abstentionnistes (49,44% des inscrits) pour maintenir son avance lors de la triangulaire de dimanche.

En face, le Front de Gauche (4,62%) et Europe Écologie-Les Verts (3,91%) ont apporté leur soutien à la socialiste, confortée dans son maintien au second tour par Manuel Valls pour qui "le total gauche est à touche-touche avec le Front national".

Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde avait réclamé, en vain, le retrait de Mme Dufay, estimant son maintien "incompréhensible".

Son homologue du MoDem, François Bayrou, a lui apporté son soutien à François Sauvadet alors que le candidat du parti centriste au premier tour, Christophe Grudler, a demandé à ses électeurs de "faire barrage au FN", sans se positionner davantage. Pour ajouter à la confusion, le président du Modem de Côte-d'Or, François Deseille, adjoint au maire PS de Dijon François Rebsamen, a lui cosigné un appel à voter pour la candidate socialiste.

A l'inverse, deux vice-présidentes PS sortantes du conseil régional de Bourgogne, Safia Otokoré et Florence Ombret, ont réclamé le retrait de Mme Dufay et appelé à voter pour M. Sauvadet.

Source : AFP

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