Tension autour de l’unité de méthanisation de Sébazac

  • Les propriétaires de l’unité de méthanisation sont à la fois «surpris» par l’ampleur de cette colère, et «déçus» par la tournure que cela prend.
    Les propriétaires de l’unité de méthanisation sont à la fois «surpris» par l’ampleur de cette colère, et «déçus» par la tournure que cela prend. CP
Publié le , mis à jour
PH.R.

Onet-l’Église. Sur la commune de Sébazac-Concourès, des riverains de la nouvelle unité de méthanisation ne supportent plus les odeurs émanant de celle-ci. Ils ont créé un collectif. Les exploitants regrettent les proportions que cela prend.

Il y a de la tension autour de l’unité de méthanisation d’Onet-l’Église. Des habitants ont en effet créé un collectif pour dénoncer des nuisances olfactives qui proviennent, selon eux, de l’unité de méthanisation récemment construite. Six mois après la mise en service de cette unité produisant de l’énergie en recyclant des déchets organiques, en fonction des vents, «une odeur insupportable flotte dans le village», disent-ils. «On n’en peut plus», témoigne Philippe. «Finies les nuits où l’on dort la fenêtre ouverte. Même les vêtements en sont imprégnés», peste un autre. «Cette odeur n’existait pas avant. Ce n’est pas une odeur de ferme», rajoute Anne-Marie. 

Un objectif : le confinement 

Remontés et en colère, ils ont fondé un collectif, avec un objectif : le confinement. «On ne veut plus d’odeur. Qu’ils se débrouillent !» clament-ils. Après plusieurs démarches menées ces dernières semaines, la mairie de Sébazac-Concourès a été mise au parfum. Le collectif a également sollicité un rendez-vous auprès du préfet pour lui faire part de ses doléances. De leurs côtés, les propriétaires de l’unité de méthanisation sont à la fois «surpris» par l’ampleur de cette colère, et «déçus» par la tournure que cela prend. «On a fait tous les efforts possibles pour réussir la réalisation de cette unité, et nous ne sommes pas sûrs que cette colère de quelques riverains soit bien rationnelle» lancent Alexandre et Benoît.

«Trois architectes, le CAUE, deux associations écologiques ont accompagné ou suivi notre projet» se défendent-ils. En juillet dernier, cependant, une soixantaine d’habitants avaient signé un document remis au commissaire enquêteur, sur lequel étaient listés des risques entourant selon eux la réalisation de cette unité déjà en fonction (le projet initial ne requérait pas, en effet, d’enquête publique, mais cette dernière a été en revanche nécessaire durant l’été pour l’autorisation d’apports de déchets extérieurs). Dans ce document, donc, il y est entre autres mentionné un problème lié aux «odeurs». Car, déjà, «la nuisance a été constatée».

«Des réglages continus»

«Il est évident que dans un premier temps, nous jouons un rôle d’alerte. À tous les gens qui voient un projet d’unité de méthanisation se dessiner à proximité de leur habitation, on dit attention aux odeurs ! Quant à nous, pas question d’en rester là». Malgré la tension ambiante, les exploitants de l’unité de méthanisation se veulent sereins. «Nous avons fait ce qu’il fallait. Nous procédons à des réglages continus. Nous venons par exemple de bâcher deux boxes, l’édifice étant lui enterré à plus de trois mètres», glissent-ils.

«À Saint-Etienne, Bayonne ou en Allemagne, des unités comme les nôtres sont installées à proximité de lotissements ou d’écoles, sans que cela ne pose de problèmes». Quoi qu’il en soit, le nouveau collectif promet de «maintenir la pression» tant qu’une solution au confinement des odeurs ne sera pas trouvée. Les exploitants assurent eux faire ce qu’il faut pour atténuer ces odeurs. Et donc la colère de ceux qui ont rejoint le collectif. Pas sûr que cela apaise la situation dans ce charmant village d’Onet-l’Église, tant la tension semble importante, d’un côté comme de l’autre... 

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