Syrie: Assad veut que la trêve "fonctionne", discussions à Genève le 9 mars

  • Le président syrien Bachar al-Assad, le 11 février 2016 à Damas lors d'une interview exclusive avec l'AFP
    Le président syrien Bachar al-Assad, le 11 février 2016 à Damas lors d'une interview exclusive avec l'AFP AFP - JOSEPH EID
  • Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, le 29 février 2016 à Genève
    Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, le 29 février 2016 à Genève AFP - FABRICE COFFRINI
  • Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, le 29 février 2016 à Genève
    Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, le 29 février 2016 à Genève AFP - FABRICE COFFRINI
  • Un secouriste fume le 29 février 2016 dans le quartier de Bab al-Nairab à Alep, lors d'une trêve
    Un secouriste fume le 29 février 2016 dans le quartier de Bab al-Nairab à Alep, lors d'une trêve AFP - KARAM AL-MASRI
  • Des enfants syriens jouent sur une balançoire dans la ville de Douma, contrôlée par les rebelles, le 27 février 2016, au premier jour du cessez-le-feu
    Des enfants syriens jouent sur une balançoire dans la ville de Douma, contrôlée par les rebelles, le 27 février 2016, au premier jour du cessez-le-feu AFP/Archives - Sameer Al-Doumy
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le président Bachar al-Assad a promis de faire en sorte que la trêve en Syrie "fonctionne", au quatrième jour d'un cessez-le-feu entre régime et rebelles qui était, contre toute attente, globalement respecté.

Alors que même ses parrains Russes et Américains s'étaient montrés prudents sur sa viabilité, la cessation des hostilités entrée en vigueur samedi tenait toujours bon mardi dans de nombreuses régions de Syrie, un pays ravagé par près de cinq ans de guerre et de drame humanitaire.

Prévue le 7 mars à Genève, la reprise de discussions de paix intersyriennes sous l'égide de l'ONU a dû être repoussée de deux jours, "pour des questions pratiques et logistiques", selon le bureau de l'émissaire onusien pour la Syrie Staffan de Mistura.

trêve Un premier round de négociations avait tourné court début février en raison de l'intensification des frappes russes en soutien au régime de Damas.

Depuis, grâce à la trêve, combats et bombardements connaissent un répit dans les régions concernées par cet accord, même si régime et rebelles se sont accusés mutuellement d'avoir violé.

"Nous ferons ce qui dépend de nous pour que tout cela fonctionne", a déclaré M. Assad au sujet du cessez-le-feu, dans une interview à la télévision publique allemande ARD dont des extraits ont été publiés mardi.

Il a aussi proposé aux combattants de l'opposition déposant les armes "un retour à la vie civile" et "une amnistie complète".

- "La même routine" -

Si les violences de la guerre ont diminué, un retour à la normale n'est pas encore à l'ordre du jour dans de nombreuses localités.

"Les gens ne peuvent vaquer tranquillement à leurs affaires. Ils sont dans la même routine car dès qu'il y a un survol d'un avion militaire, ils descendent dans les abris", a ainsi affirmé à l'AFP via internet Hassan Abou Nouh, un militant de Talbissé.

Cette localité de la province de Homs (centre) est l'une de celles censées être comprises dans l'accord de trêve, dont les mouvements jihadistes Etat islamique (EI) et Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, sont exclus.

Ces groupes continuent d'être visés par les frappes du régime, de la Russie ou de la coalition internationale antijihadistes dirigée par Washington.

Profitant de l'accalmie précaire, des manifestations antirégime de quelques dizaines de personnes ont refait surface dans des localités rebelles après près de trois ans de silence dû à l’intensification des hostilités.

"Daraya ne cèdera pas", lisait-on mardi sur une bannière lors d'une manifestation dans cette ville rebelle assiégée par le régime et située au sud-ouest de Damas, selon des photos relayées par des militants.

Lundi, quelques dizaines de personnes manifestant dans la partie rebelle d'Alep (nord) avaient porté une banderole sur laquelle était écrit "le peuple veut la chute du régime", leitmotiv du "printemps arabe" de 2011 et repris en choeur par des dizaines de milliers de Syriens au début de la révolte.

Après la répression sanglante de manifestations pacifiques entamées en 2011 pour réclamer des réformes, le pays s'est enlisé dans une guerre destructrice et plus de la moitié de la population a été jetée hors de chez elle, marginalisant presque complètement tout mouvement pacifique.

- "Cessez-le-feu durable" -

Mettant à profit cette trêve sans précédent, l'ONU a dit qu'elle allait porter assistance dans les prochains jours à 154.000 personnes dans des localités assiégées. Des aides ont été livrées lundi à Mouadamiyat al-Cham, ville rebelle encerclée par l'armée au sud-ouest de Damas.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a demandé mardi la fermeture de la frontière turco-syrienne afin de couper les voies d'approvisionnement des "terroristes", y compris par le biais de convois humanitaires.

"La résolution des problèmes humanitaires et la restauration du pays détruit par la guerre ne seront possibles que grâce au maintien d'un cessez-le-feu durable et à la mise en place d'un dialogue intersyrien sur l'avenir du pays", a-t-il estimé.

Autre allié militaire de Damas, le chef du hezbollah chiite libanais s'est déclaré mardi "heureux de cette trêve". "Inchallah, elle se poursuivra et mènera à un règlement politique", a ajouté Hassan Nasrallah dans un discours diffusé par la chaîne Al-Manar.

De son côté, l'influent vice-Premier ministre turc Yalçin Akdogan a critiqué mardi lors d'un entretien avec l'AFP la stratégie des Etats-Unis en Syrie.

Il les a appelés à cesser de "faire confiance à un petit groupe terroriste", en référence à la milice kurde syrienne des YPG, qui contrôle une bonne partie du nord syrien le long de la frontière turque et qui est en première ligne des combats contre l'EI.

A Washington, le chef des forces de l'Otan en Europe a lui accusé Moscou et Damas d'utiliser délibérément le flot des réfugiés fuyant la Syrie "comme une arme" pour déstabiliser l'Europe.

Le général américain Philip Breedlove a assuré que leurs bombardements aériens visaient à chasser des Syriens "pour faire en sorte qu'ils deviennent le problème de quelqu'un d'autre".

Source : AFP

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